Il s'étira avec difficulté, ce matin-là. Trois semaines avaient passé depuis que le verdict était tombé. Sirius avait du mal à se dire que tout était vrai. Il vivait encore dans un rêve, dans cette illusion. Et pourtant, son corps en ressentait les effets. Ses pieds et ses jambes le lâchaient, du moins, c'était son impression. La faiblesse avait envahi chaque centimètre de son corps. Il se sentait envahi, trahi, par ses propres mécanismes. Il se sentait piégé et étouffé par toute cette situation. La réalité était tout simplement en train de le rattraper.
Et pourtant, la vie autour de lui continuait. Sirius se rendait au travail comme si de rien n'était. Personne ne posait de questions, mais tout le monde se rendait compte de sa disposition. Il perdait l'équilibre, il ne sentait plus quelques parties de son corps. Il avait littéralement l'impression que son esprit quittait doucement son corps. Les gens du théâtre s'inquiétaient sérieusement de sa condition. Le propriétaire et metteur en scène n'en parla à personne, pas même à sa propre famille. Il recevait souvent la visite de Narcissa et son fils, Draco. Ou encore de James et Lily avec Harry.
« Je vais bien, se contentait-il de mentir. » Pourtant, ses proches étaient de plus en plus suspicieux, surtout en voyant son décompte accroché dans près de ses amaryllis bleues.
Sirius se tenait occupé pour ne plus y penser. Il passait le plus clair de son temps au théâtre avec ses différentes troupes. Il se vidait la tête de toutes ces pensées.
« Oncle Sirius, disait Harry. Tu devrais te reposer. »
Son parrain lui souriait et le scrutait. Personne ne devait le savoir.
« Le repos est un trait inexistant chez les Black, regarde un peu comment Cissy se démène. » Il répliqua.
Mais son filleul fronça les sourcils. « Elle est plus en forme que tu ne l'est en ce moment... » Ce n'était pas faux. « Si quelque chose n'irait pas, tu nous le dirais, pas vrai ? »
C'est à ce moment-là qu'il regretta. Sa salive, difficilement il avala, avant de répondre doucement et simplement : « Bien sûr, jamais je ne vous cacherais une telle chose. » Harry lui sourit, ayant probablement effacé ses arrières pensées.
Et pourtant lorsqu'il se retrouva seul ce soir-là, le barbu passa la nuit à sangloter.
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SONNET 100
Poetryque feriez-vous s'il vous restait 100 jours à vivre ? selon une idée de la merveilleuse Lystopia. (encore une fois)