6. Une histoire de SMS

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Petite histoire par Taquapax (et Shib)

Le bus.
Dites-moi ce qu'il y a de plus ennuyant que le bus.

Non, de plus ennuyant que le bus, accompagnée de sa petite soeur de trois ans sa cadette - je vous laisse faire un calcul difficile en sachant que j'en ai seize.

Ajouté à ce bonheur que ce transport a pour unique but de m'emmener et me ramener du lycée, et me permet donc de perdre deux heures de ma vie chaque jours, cinq fois par semaines (et si on continue les maths, je vous aide, on arrive à un total de dix heures, soit quasiment une journée entière de foutue en l'air).

Eh bien si vous avez la chance de ne pas connaître ce genre de situation, sachez qu'au bout de la première semaines de cours, vous avez renoncé à essayer de dormir dans les transports pour une bonne raison : trop d'arrêts de loupé, et trop de courses pour rien.

Après la deuxième semaine, vous connaissez par coeur votre playlist, et vous commencez à essayer de prédire le mode aléatoire de cette dernière.

Et enfin, à la troisième semaine, vous suppliez vos parents de vous offrir un abonnement Netflix, et un bon forfait.

Dans mon cas, rajouté un bon téléphone à la liste des objets réclamés.

Ce que j'entend par "bon téléphone", ça veut dire : portable tactile, avec de préférence deux caméras, et la possibilité d'accéder à internet.

Ce qui n'est absolument pas possible, avec mon... antiquité (?) qui est plus proche du Nokia 33-10, plutôt que du dernière iPhone.

La... chose vibre entre mes mains.

Un message. Après avoir déverrouillé mon téléphone (qui n'a aucune sécurité, en fait), j'observe le numéro affiché.

Il ne fait pas parti de mes contact...

[Je te connais, Jeanne-Marie] indique le sms.

Je le regarde, avant de répondre (non sans galerer au passage) par un basique et très direct

"C ki ?".

Au bout de deux minutes, mon cellulaire vibre, m'indiquant de l'arrivé de nouveaux messages.

[Quelqu'un. Mais les choses sont plus drôles lorsqu'on n'en sait pas trop.]

Intriguée, je répond immédiatement, de manière en savoir plus le plus vite possible.

[Ki vs a donné mn numéro et c ki ?]

La réponse se fait légèrement attendre, mais enfin, mon téléphone m'indique un autre message.

[Je te l'ai dis, mieux vaut jouer. Cependant, sache que je suis scolarisé dans le même lycée.]

On veut jouer ? Et bien on va jouer... Je commence par la déduction.

C'est forcément un mec.

Pas la peine de lui demander, aucune fille ne serait assez tordue pour faire un coup pareil, excepté Sandra, mais elle a changé de portable le mois dernier, donc j'ai son numéro, et mes potes ne sont pas du genre à s'acheter un téléphone toutes les semaines.

Ça ne peut pas être un prof (déjà : ce serait tordu, et un prof n'est pas "scolarisé").

Ça pourrait très bien être une mauvaise blague, mais ça m'amuse et ça m'occupe, alors autant continuer...

[S L ES ?]
j'interroge, essayant ainsi de limiter les possibilité.

La réponse, constituée d'une lettre, ne se fait pas attendre.

[L]

Comme moi tiens... Le bus s’arrête, je me dépêche de sortir, à la suite de ma sœur, toute remuée de cette mystérieuse discussion.

Malheureusement, ma dictatrice de mère a pour règle de ne pas laisser ses enfants s’intoxiquer aux ondes électroniques, nos téléphones nous sont donc confisqués jusqu’au matin suivant, au moment de partir en cours.

Dés que les portes s’ouvrent, je me précipite vers ma place. j’ai attendu ce moment toute la journée, j’éspère que mon mystèrieux inconnu me recontactera.

Le bus démarre, et je sens mon téléphone vibrer.

[Je te trouve très jolie tu sais…]

OH MON DIEU. Comment vous dire que je ne contrôle plus mon coeur dans ma poitrine, tant il s’agite et explose de joie ?

Il me trouve jolie ! Je ne sais pas qui il est, mais ça me mets en joie.

J’ai passé la journée a surveiller ma classe, pour apercevoir un regard sur moi, un clin d’oeil de quelqu’un…

Mais rien. Quoi que John m’a sourit, peut être est ce lui ?

Je réponds rapidement.

[Merci beaucoup… Qui es tu?]

[C’est un secret. Qui penses tu que je sois?]

[Quelqu'un de ma classe... Ou nn, Mateo. C forcément une de t blagues.]

[Loupé, ce n'est pas Mateo... Même si en effet, nous nous croisons beaucoup, et nous suivons les mêmes cours. Pas d'idée ?]

Les mecs en L, c'est pas ce qu'on trouve le plus.

On peut même les considérer comme une espèce plutôt rare.

Alors forcément, le tri est vite fait.

S'il ne s'agit pas de Mateo, il ne reste plus que Lilian, Théophile, Casper et Parfait (ses parents ont mal choisis son prénom au passage...)

Je tape la liste de prénoms (non sans galérer, et je l'envois à mon inconnu, suivi d'un point d'interrogation.

Il me répond par un message moqueur

[ Je ne vais pas me dévoiler si facilement, je te laisse chercher !]

[Brun ?]

[Possible...]
Il l'est, ou il aurait nié. Ce qui élimine Casper qui est blond cendré, et Lilian et son roux éclatant.

Theo ou Parfait, donc...

"Jeanne-Marie, appelle ma soeur, qu'est-ce que tu fiches ?"

"Hum rien" je fais, en tentant de cacher mon antiquité.

Peine perdue, elle m'arrache le portable des mains.

"Lâche-ça !" j'ordonne, mais elle ne m'écoute plus.

"Tu t'envois des messages à toi-même ? Oh non... Ne me dis pas que tu as arrêté de prendre tes médicaments..."

Petits clichés destructurésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant