Chapitre 4

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À mon réveil, je sais que l'heure est venue pour moi de mourir.

Mais lorsque je regarde autour de moi, je m'aperçois que je suis dans une chambre d'hôpital. Que s'est-il passé ? Combien de temps ai-je dormi ? Une infirmière entre et je tente de lui poser ces questions, mais un masque d'oxygène sur ma bouche m'en empêche. Je remarque que plusieurs tuyaux sont accrochés à mon corps. C'est simplement une évidence, j'ai échouée : je suis toujours vivante. J'essaie de me redresser mais une douleur atroce provenant de mon coeur me fais lâcher un petit cri de douleur.

- Reste couché, m'ordonna l'infirmière. Tu as besoin de repos.

Je veux protester mais je me sens tellement faible que je décide d'obéir. Et je replonge dans le sommeil, encore une fois.

***
- Mélanie ?

Cette fois, quand j'ouvre les yeux, je suis bien décidée à ne pas me rendormir. Je sens une main dans la mienne et j'aperçois Laurie, aux bords des larmes. Et derrière elle, les jumeaux Jordan et Logan qui me regardent avec des yeux inquiets.
J'enlève le masque qui me bloque la bouche et je tente de formuler une phrase :

- Qu'est-ce que... qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Mélanie, mais qu'est-ce qu'il t'a pris ? On a eu tellement peur... me dit Laurie la voix tremblante.

Cette question me remet soudainement les idées en place. Je dois normalement être avec ma maman, à présent. C'est ce qui était prévu.

- Où est ma mère ? lâchais-je.

Laurie se tourne vers les jumeaux, et leur lance un regard inquiet.

- Il faut qu'on parle. me répondit-elle enfin.

***

Les jumeaux ont toujours été là pour moi. Je les connais depuis mon plus jeune âge, j'ai grandis avec eux. Mais j'avoue que je ne comprends plus rien. Pourquoi sont-ils là, alors qu'ils sont sensés habiter à deux heures de Cambridge ? Pourquoi je suis à l'hôpital, alors que je suis censés être morte ? Pourquoi j'ai si mal au coeur ?

- J'ai besoin de rester seule. leur annonçais-je.

- Tu es sûre ? Il fait nuit et je n'ai aucune envie de te laisser seule. Il faut que je reste avec toi, j'ai tellement peur. S'il t'arrive encore quoi que ce soit je...

Je ne la laisse pas finir sa phrase. Je n'ai pas envie de savoir la suite. J'ai seulement besoin de réfléchir. Et puis, je ne vois pas ce qu'il pourrait m'arriver de pire.

- J'en suis sûre.

Jordan et Logan sortirent de la pièce sans rien dire. Quant à Laurie, elle me jette un dernier regard pour s' assurer que je n'ai pas changé d'avis, et finit par sortir elle aussi.

Il fait nuit. Je lance un regard à l'horloge accrochée sur le mur blanc de l'hôpital : il est 23h47. Mais je n'arrive pas à trouver le sommeil. Une infirmière est venue éteindre la lumière de la chambre, il fait noir. J'essaie encore de fermer les yeux, mais je n'arrive toujours pas à dormir. J'ai une atroce douleur au niveau du coeur. Une aiguille est plantée sur une veine dans mon bras, ce qui me fais souffrir au moindre geste.
Quelques minutes plus tard, tout vire au noir et je finis par m'endormir.

Un cris strident me reveille brutalement. Un cris de détresse, qui me glace le sang. Je lance un rapide regard à l'horloge : il est 01h26 du matin. Je fais mine de n'avoir rien entendu. Je referme les yeux, et essaye de penser à autre chose.

Le hurlement se répète. Je prends la couverture et recouvre avec mon visage. Mais cela n'a pas suffit pour ne pas entendre le buit des chaussures qui cognent contre le sol. Comme si une personne courrait. La panique me prends. Mes mains sont devenus moites. J'entends alors la poignée de la porte bouger.

Tout se passe très vite. Je tire violemment l'aiguille encore plantée dans mon bras, mon corps se raidit tellement la douleur était grande. Doucement, je me lève et me glisse sous le lit. Je me retient de ne pas hurler. La lumière de la chambre s'allume soudainement. Je frisonne de peur, et j'arrive à peine à respirer. J'entends des bruits de pas qui se firent de plus en plus forts. Les chaussures de la personne n'étaient plus qu'à quelques centimètres de mon lit. Je retiens mon souffle, et ferme les yeux.

C'est finit pour moi. Il va me voir, il va me tuer.

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