Chapitre V : rivière

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Je portais un panier remplit pour notre pique-nique. Quand nous sommes passés devant une grande maison, le maître voulu toquer à leur porte pour inviter des amis à lui à notre petite balade. Nous sommes donc partis, le maître, deux de ses amis avec leur servante et moi à la conquête de la campagne. La jeune fille qui m'accompagnait était plus vieille que moi de cinq ans. Elle servait dans cette maison depuis qu'elle avait commencé à travailler. Elle connaissait très bien ses maîtres et savait anticiper tous leurs besoins. Elle était très discrète mais adorable. D'une bonté sans borne, elle les servaient avec une patience qui me fascinais. Nous avons beaucoup discuter. Elle s'appelait Sacha. Elle m'a été tout de suite sympathique. Pendant que nos maîtres mangeaient bruyamment, nous avons discuter doucement et gentiment, assises dans l'herbe. En début d'après midi, tous voulurent faire la sieste. Le maître, lui, profita de cette accalmie pour se mettre au travail. Il s'installa contre un arbre et se mit à griffonner ses papiers. Il était vraiment à l'aise avec les gens. Il faisait rire et occupait ses amis, en réussissant même à glisser des mots gentils aux domestiques. J'étais en train de tresser de l'herbe pour m'en faire un bracelet quand il m'appela doucement pour ne pas réveiller les autres. Je m'approcha et m'assis quand il me fit un geste vague de la main pour m'en indiquer.

- Vous m'aviez dit que vous saviez écrire ?

-Oui.

-Où avez vous appris ?

-Ma sœur connaissait un prêtre qui nous appris tout ce qu'il savait. Il disait que la culture était la clef de la réussite.

-Il avait sûrement raison. Pouvez-vous m'aider ? demanda-t-il en penchant la tête vers la pille de papier à coté de lui. 

-Je n'y connais pas grand chose mais si je peux faire quelque chose d'utile ...

-Oui, j'ai quelques petites choses simples qui m'avancerait beaucoup si vous les remplissiez à ma place comme des questionnaires. Je vais vous apprendre ma signature cela me fera gagner un temps précieux.

Nous avons passer beaucoup de temps cet après-midi là à remplir des formulaires d'autorisations de quitter le pays, de demande de marchandise, d'organisation de voyage, d'autorisation de ravitaillement ... Qui sont vraiment longs et barbants à compléter. Quand les amis et Sacha se sont réveillés, nous avons ranger nos affaires, et ayant passer de longues heures assis, nous avions des fourmis dans les jambes. Au moment de se relever, nous avons tous les deux ressenti cette gêne effroyable et nous nous sommes regarder quelques secondes, amusés, avant de tourner la tête et de nous avancer, flageolants vers la joyeuse bande qui frétillait d'impatience. J'ai mis quelques minutes avant de comprendre qu'ils voulaient aller se baigner dans un rivière qui n'était pas très loin. Ne connaissant pas la région et connaissant mon sens de l'orientation, je me mis à l'arrière de la troupe qui avançait gaiement vers ce court d'eau. Quand Sacha me rejoignit, quelques minutes plus tard, je lui posa la question qui me trottais dans la tête :

-Comment faites vous pour être aussi gentille ? Demandais-je, curieuse.

-À quoi cela sert-il d'être toujours de mauvaise humeur, de voir le verre à moitié vide quand on peut se faciliter la vie et celle des autres à voir la vie différemment ? Je pense que la vie vaut la peine d'être vécue. Et que si tout le monde faisais un effort pour être plus gentil, le monde serais un paradis. En fin de compte, je ne fait que ma part pour rendre le monde meilleur, conclut-elle avec un petit sourire. 

j'étais estomaquée comment un être aussi gentil pouvait-il exister ?

-Vous arrivez même à vous faire passer pour quelqu'un de normal. Ce que vous faites est extraordinaire et je pense qu'on vous ne vous le dit pas assez souvent. Vos maîtres sont gentils avec vous ? ne puis-je m'empêcher de demander.  

ServanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant