C'est avec un petit sourire que je suis allée dans la cuisine pour préparer vite fait un petit repas. Je suis sortie éplucher des oignons pour les rendre plus jolis. J'allais aller les accroché dans la cuisine quand le Monsieur descendit de sa chambre.Il me dit qu'il avait vraiment bien avancer ses papiers aujourd'hui grâce à mon aide. Je crois qu'il a plutôt dit ça pour me faire plaisir. Il devais sûrement avancer beaucoup plus vite sans dérangements extérieurs. C'était très gentil mais j'avais l'impression qu'il s'adressait à moi comme à une enfant. Pendant le repas, je m'appliquai donc à bien lui répondre et à lui dire clairement mon avis. Ses sujets de conversations étaient vraiment complexes et variés et, bizarrement, moi d'habitude si timide et maladroite à l'oral, il m'étais facile et même agréable de parler avec lui. Après le repas, il me pria de lui faire couler un bain. Je fit donc chauffer de l'eau chaude dans une grande casserole et à grande peine, j'essayai de la monter dans la baignoire à l'étage, dans une pièce juxtaposant avec sa chambre. Il était assit sur son lit et semblait dormir. Je m'approchai donc pour voir si je devait le réveiller. Je n'avais pas envie que l'eau refroidisse et de remonter ces longs escaliers qui ne servaient à rien. Il semblait plus jeune,les yeux fermé, et, pour la première fois, je me demanda quel âge il avait. C'est sûr que sans la barbe hideuse qui lui mangeait le visage, il serait beaucoup moins repoussant. Toute prise dans mes pensées, je lui tourna le dos et m'approcha de la fenêtre. Il avait une belle vue sur la ville d'ici. Mais je préférais la mienne et ma petite cour intérieur. Le monde semblais moins dangereux la nuit.Quand je me retournai enfin, il était réveillé et scrutait le plafond comme si une vérité de la plus haute importance s'y trouvait écrite. Faisant une petite révérence ( que ne suis même pas sûre qu'il l'ai vue ), j'approchais du lit et lui annonça que le bain était prêt. Il me regarda avec gentillesse et me remercia.Il pénétra dans la salle de bain, et peut soucieux de moi, il enleva sa chemise. Je faisais son lit et tapotant sur les oreillers,je faisait tout ce que je pouvais pour me concentrer sur ma tâche la plus ardue de la maison: remettre sa chambre en état. Elle semblait attiré la poussière comme un aiment et me compliquait la tâche encore plus chaque jour. Je décidai donc de programmer un grand nettoyage pour le lendemain matin. L'état de la maison s'améliorait considérablement: elle semblait avoir reprit vie. Son âme était partie en vacances avec son maître et elle semblait être arrivée en retard de plusieurs semaines après lui. Oui, en vacances car il voyageait beaucoup, Étant ambassadeur . J'étais à présent dans la cuisine, et je finissais de ranger le repas, quand j'ai entendu le maître m'appeler. J'ai eu envie de courir dans tous les sens. Cette impulsion me permit de monter les escaliers comme un cabris et c'est les yeux brillants et un peut décoiffée que j'entrais dans la chambre.
Ne voyant personne, je continua jusque dans la salle de bain pour y découvrir le Monsieur en serviette, songeur, se regarder dans le miroir au dessus de l'évier. Il remarqua ma présence et dit :
Je me demandais si j'allais couper ma barbe. Vous en pensez quoi ?
Ça va vous changer. Vraiment ... Vous êtes sûr de vouloir changer ?
Je crois que j'en ai plus que besoin ... dit-il en baissant les yeux.
Cela pourrait vous faire du bien, dis-je en m'asseyant sur un tabouret, essoufflée.
Allez, du changement, je vais me la couper. Tu as apporté un nouveau souffle à cette maison, il faut bien que son propriétaire soit à nouveau présentable pour lui faire honneur. Coupe tout, déclara-t-il en me tutoyant.
Prenant les ciseaux qu'il me tendait, je m'approchai de lui, poussant le tabouret dans sa direction.
- Asseyez-vous, je suis trop petite.Malgré mon mètre 70, je me sentais vraiment petite à côté de lui. Il ricana doucement avant de m'obéir. Sa grande carcasse maintenant pliée, je pouvais commencer à taillader dans sa barbe. Elle frisait un petit peu. Il me regardait tranquillement et commença a me parler de tout et de rien. La discussion était un peu décousue. Quand j'aperçus enfin sa peau, je me pu retenir un grand sourire victorieux. Il jeta un coup d'œil dans la glace avant de me sourire.
cela vous fait plaisir ? Demanda-t-il.
Disons que je suis impatiente de voir le résultat, répondis-je simplement
Moi aussi, admit-il, je ne me souviens plus quelle tête j'avais sans ma barbe.
Je recommençai à travailler, devenant plus énergique. Lorsque j'eus fini avec les ciseaux, la mousse du savon et le rasoir m'ont aidés à finir le travail. J'avais retourner le tabouret, pour mieux profiter de la lumière du jour. Il fermait les yeux, somnolant. Aussi, quand j'eus fini, il ne le remarqua pas tout de suite et je pu l'observer à ma guise. Sans la barbe, il était... juste ... magnifique. Son nez aquilin finement mit en valeur par sa bouche qui souriait de bonheur,les derniers rayons du soleil lui éclairait la peau, son teint mit en valeur par cet éclairage. Il semblait jeune et insouciant, Ses cheveux voletaient faiblement dans la brise fraîche du soir, et ses joues nouvellement retrouvées, laissaient deviner une mâchoire carrée. Malheureusement, au bout d'un moment, comprenant la raison de mon inactivité, il releva lentement les paupières, ce qui me permit de détourner le regard a temps, pour me regarder et me demander :
Tu as fini ?
Il semblerait, oui. Je ne trouve plus rien à couper. A par si vous voulez que je vous écorche la peau...
ça va aller je te remercie, répondit-il en riant. Je peux regarder ?
Non. Laissez moi vous coiffer les cheveux avant. Vous serez parfait pour vous voir après.
Il esquissa un sourire avant d'acquiescer. Je pris un peigne qui traînait sur une étagère (il faut vraiment que je range cette pièce) Ses cheveux étaient fins mais ils étaient très nombreux.Sa tête était au niveau de mon estomac. Le corset de ma robe était bleu. Il fixait, en levant un peut la tête, le petit foulard blanc qui recouvrai artistiquement mon épaule. Quand le résultat fut assez satisfaisant, je reculai pour mieux l'observer dans son ensemble. Il était tellement beau ! Je secouai la tête pour faire partir ce genre de pensées. Que m'arrivais-t-il ? J'étais une incorrigible romantique. Je tombais amoureuse très souvent. Mais cette fois-ci il ne fallait pas exagérer ! C'était hors de question que je continue ainsi ! J'allais me faire à cette idée. Il ne faut pas que je pense à lui de cette manière. Hors de question. Soudain, sortant de mes pensées, je remarquais que l'homme était en train de me regarder.Tournant vite le tabouret, avec une force qui ne me ressemblais pas,je le mit face à la glace. Il retint sa respiration et leva les yeux, pour rencontrer son reflet. Ses yeux s'éclairèrent, et sa bouche se fit rieuse. Il tourna un peut la tête, admirant l'effet.Se relevant d'un geste leste, il se retourna vers moi pour me remercier et m'annoncer que ça lui plaisait beaucoup. Il fit un geste pour ranger les objets utilisés mais je l'arrêtais. J'étais sa gouvernante après tout. Il ne fallait pas qu'il oublie. Il descendit dans la cuisine. En soupirant, je me mis au travail. Sa salle de bain était sale. Ce n'est que quand je fus sûre qu'elle soit parfaite que je me permis de redescendre.
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Servante
General FictionJe suis Audrey. J'ai 16 ans. Je suis servante. Lorsque ma maîtresse est morte, j'ai du chercher un nouveau travail. Une réponse m'est parvenue rapidement, comme si quelqu'un m'attendait. Et c'était vrai. Mon destin m'attendait dans une maison qui av...