Chapitre IX

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Les préparatifs avançaient à pas de géants. J'étais en train d'expliquer aux servantes embauchées pour l'occasion tout ce qu'elles devaient savoir. À mon plus grand plaisir, le Maître avait embauché Sacha. Elle écoutait patiemment comme les cinq autres,rangées en rang, . Le bal avait lieu ce soir, et sans modestie, je dirais que je m'en suis sortie comme une chef. Après de longues heures avec le Monsieur pour savoir qui il voulait inviter, (à s'arracher les cheveux pour essayer de lui tirer un nom) nous avons obtenu une liste plus ou moins complète. Puis, les préparatifs ont avancés tous seuls à pas de géant, une chose entraînant une autre. Toutes les heures passées après le repas avec le maître me détendaient et me permettaient de rire avec lui de sujet tels que le plan de table,riant pour un rien, profitant simplement le fait d'être ensemble.Être domestique chez lui me permettait de prendre la vie du bon côté. J'expliquai donc à toutes les employées de la soirée, le menu avec un sourire aux lèvres. Tout était déjà prêt mais je devais leur apporter des précisions sur le déroulement du dîné.Une fois cette chose faite, les dernières petites bricoles à faire,comme par exemple remettre des fleurs au milieu de la table, les premiers invités arrivèrent. C'était un couple de jeune personne,leur image revoyant des amoureux transis l'un de l'autre. Ils étaient parfaits, la fille, blonde et élancée riait encore à une blague que son homme lui avait dites un instant auparavant. Mais, ce fut à ce moment là que me rendit compte qu'il manquai quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Le Maître n'était pas descendu. Bordel. Je montai les escaliers en courant, espèrent le trouver vite pour que les premiers invités ne remarquent pas son absence. Je me ruais dans sa chambre, pour le découvrir tranquillement allongé sur son lit fumant une cigarette. Je devais vraiment être très belle à ce moment là : déboulant dans sa chambre après une course dans les escaliers, une fureur impitoyable dans le regard, ce fût  tellement beau pour lui qu'il s'en redressa de surprise. Ce n'est qu'a ce moment là que je remarquais un détail. Il était torse nu. Mince... Mais pas prêt pour recevoir 50 invités ! Je me ruai dans son placard pour attraper la chemise que je lui avais amoureusement mise sur un cintre un peux plus tôt dans la journée.

- J'ai cru que vous n'alliez jamais venir, déclara-t-il d'une voix posée.

-Mais bouger vous !!! ils sont en train d'arriver ! Je vais faire quoi, moi maintenant ? Vous auriez pu au moins être prêt !!! Vous n'aviez pas grand chose à vous occuper pourtant !!! ...


Calmer vous... Personne ne verra mon absence, me coupa-t-il en tirant sur sa cigarette.


Comment ça mais bien sûr que si ! Quand on reçoit des gens, il faut être là pour les accueillir, j'étais folle, pourquoi ne se bougeait-il pas ? Qu'est ce que je vous ai fait ? Je m'excuse, mais je vous en pris ne faites pas la tête maintenant, faite la demain, après-demain mais pas maintenant ... Tout le monde vous attend. Pensez aux autres...


Non, je ne veux plus penser aux autres. Je veux penser à moi. Et à vous.


Découragée, je m'assis à côté de lui sur le lit.


Pas maintenant, après nous parlerons, mais maintenant, il faut que vous vous prépariez. Tous le monde vous attend.


Rien à foutre du monde. Je veux parler avec vous maintenant, cela fait deux semaines que nous sommes allés au magasin nous avons réussit à ne jamais parler de ce qui s'est passé là-bas.


Je le regardais, abasourdit. Pourquoi maintenant ? Je savais qu'on devais parler, je m'étais entraînée à toutes ses questions, à tous ses arguments mais maintenant j'avais tout oublier. Découragée, je le regardais, essayant de trouver la réponse à tous mes questionnements dans ses iris envoûtantes. Quittant ce refuge inquisiteur, je regardais ses mains qui tenais la cigarette. Et pourquoi pas après tout, si cela pouvait me calmer... Sous ses yeux maintenant ébahis, je lui la piqua des mains pour tirer dessus. Je recracha la fumée dans un coin de la pièce pour ne pas qu'il sente trop. J'avais encore espoir de le rendre présentable pour la réception.


Je ne sais pas si c'est bien que je sois rester avec vous.


Vous le pensez ?


Non, ajoutais-je après une pause. Bien sûr que non. Et vous, qu'en pensez vous ?


Je trouve cela fantastique, reprit-il après réflexion.


Mais pour les autres ce n'est pas bien. C'est évident.


Pouvez-vous pensez pour une fois juste à vous ? Ou à moi ?


Je pense déjà bien assez à vous je trouve.


Il tourna la tête vers moi, l'air surpris. À mon grand étonnement, il me pris le menton pour nous retrouver droits dans les yeux. On se regarda pendant des années. La cigarette à fini par se consumer, comme moi. Des bruits de la réception nous parvenait de temps en temps, comme un éclat de rire d'une femme ou des bruits de verres qu'on entrechoquaient. Je connaissais par cœur son visage, mais le regarder ainsi pendant plusieurs minutes était vraiment une nouvelle chose tout à fait agréable, dont j'avais l'impression que je ne me lasserai jamais. Il n'y avait vraiment aucune gène à se regarder ainsi. C'était normal pour nous et il n'y en aurais pas été autrement si nous avions à changer quelque chose. Enfin bref, cet instant que nous nous sommes offert était vraiment magique. Au bout d'une éternité, il a lever sa main pour toucher mon visage. Un frisson parcouru mon corps quand le bout de ces doigts effleurèrent doucement la peau de ma joue. Il laissa ses doigts glisser le long de ma mâchoire jusqu'à arriver à mes lèvres. Inconsciemment, je crois que je les ai ouvertes. Ne pouvant plus supporter une seconde de plus son regard, je fermais les yeux, pour profiter de ce moment. Quand tout à coup, comme surgit du néant, un bruit se détacha du brouhaha constant: j'entendis des pas dans l'escalier. Bordel. On ne peut jamais être tranquille. Ouvrant à nouveau les yeux, je rencontrais son regard inquiet. Donc, il avait entendu. Soupirant, je me levais pour me réfugier en traînant les pieds dans la salle de bain. Me cachant derrière un meuble où personne ne pourrait me trouver, je m'accroupis et ouvris mes oreilles. Les pas c'étaient rapprochés, et, maintenant quelqu'un toquait à la porte. J'entendis distinctement le Monsieur fermer sa chemise. Quel bruit magnifique... 

Bonjour mon garçon comment vas-tu ? demanda une voix grasse et masculine.

Bonjour Monsieur Deviller. 

Je n'ai pas reçu d'invitation à ta jolie petite fête ... renchérit-il d'un ton goguenard 

vous m'en voyez désolé, j'ai du oublier bien des gens importants. 

Ha ha ha je ne m'en inquiète pas mon garçon tu es un peut tête en l'air. C'est ce qui fait ton charme

Vous êtes trop aimable monsieur, répondit-il, la voix un peux crispée.

alors, j'ai reçu tes papiers concernant tes expéditions. Tout est complet ! Tu vois que quand tu veux tu peux arriver à tout faire. 

Ah, là monsieur, j'ai bien peur que je n'y sois pour rien. C'est ma nouvelle gouvernante qui a tout remplit. 

Et bien, je dois dire que au moins, vous savez bien vous entourer. Bravo mon garçon. En tout cas tout est en ordre. Vous partez en Nouvelle-Guinée dans un mois. 

   après, je n'ai plus rien entendu. C'est cette phrase qui m'as hanté pendant le reste de la conversation. Vous partez en Nouvelle-Guinée dans un mois.   


ServanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant