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Le vent venait doucement caresser mes épaules nues, me provoquant ainsi une agréable sensation de fraîcheur. Mes cheveux blonds, légèrement ondulés, volaient avec délicatesse dans l'air, essayant en vain de s'échapper de ma queue de cheval. Je remontais ma lanière de sac sur mon épaule droite, puis inspirais un bon coup.
Aujourd'hui était finalement arrivé.
Ce jour où j'allais finalement le revoir. Lui. Après onze mois de séparation, j'avais pris mon courage en main et j'avais enfin décidé de franchir ce fameux pas.
Je sais qu'il a toujours tout fait pour ne pas me croiser dans cet hôpital ; cet immense bâtiment qui nous rappelle à chaque fois, à nous deux, ce qu'il s'est passé il y a exactement onze mois de cela. Il n'a jamais voulu me recontacter, me reparler ou bien exiger d'autres explications.
Non. Pour lui j'étais seulement l'unique et la seule coupable de tout ce qu'il s'était passé. Et je le savais pertinemment. J'en portais encore les séquelles. Émotionnellement et physiquement. Mon dos et mon pied s'en rappellent. Mon cerveau aussi. Et mes larmes d'avantages, également.
Mais je ne me plains pas. Non. Car après tout, il y a deux autres personnes qui souffrent plus que moi.
Lui et elle.
Elle et lui.– Vanylle dépêche toi ! Tu es déjà en retard ! s'exclama soudainement la voix grave de mon patron, ses sourcils s'étant encore froncés comme à son habitude.
Pénible. Voilà le mot qui me revenait chaque jours quand je rentrais dans cette station. Je travaillais ici depuis onze mois exactement. Onze longs mois.
Encore ce chiffre.
J'avais immédiatement eu le besoin de rechercher un travail après cet accident. Je me devais de gagner de l'argent. Je me devais de trouver un nouveau poste. Je me devais de reconstruire petit à petit les dégâts que j'avais causés. Pour eux. Pour lui. Pour elle. Je voulais à tout prix les aider.
Je me dépêchais donc de retirer mes affaires, puis d'enfiler ma tenue et de mettre mon fameux badge blanc avec les écritures :
Vanylle Heck à votre service.
Je m'installais ensuite au guichet, puis attendais patiemment que la routine commence et ne recommence. Encore et encore la même chose. Encore et encore cette même tristesse en pensant que je devais faire un travail que je n'aimais pas. Servir des cafés, des croissants et tout le tralala ne m'avait jamais attiré. Loin de là, même.
Et pour cause, le seul travail qui me convenait parfaitement m'avait été lamentablement perdu. J'avais été son assistante. Je travaillais dans cette boutique. Et surtout, je pouvais rester auprès de lui.
Mais... j'avais définitivement tout perdu.
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Quelques heures plus tard.
Ma journée était enfin terminée. Je saluais le patron, rapidement, puis accélérais ensuite le pas pour ne pas arriver trop tard avant la fermeture. Je me serais préparée pour rien, mentalement surtout, et cela je l'aurai fortement regretté. Je commençais donc à trottiner petit à petit, grimaçant à quelques reprises quand je m'appuyais trop fortement sur mon pied droit.
Je décidais cependant de prendre une petite pause de quelques minutes, à cause de mon souffle devenu irrégulier et de mon pied qui me lançait. Je me posais donc sur un banc et directement mes oreilles se mettaient inconsciemment à écouter une nouvelle discussion émise par deux femmes.
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10 Tatoos
Teen Fiction10 tatouages, ni plus, ni moins. C'est ce qu'ils s'étaient dit au tout début. Seule cette aiguille serait et deviendrait leur unique contact. Les caresses d'avant seraient oubliées, les mots doux envolés, les baisers effacés. Depuis ce fameux jour...