Chapitre 12

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Et la porte du cabinet se referma.
Et mon cœur resta en énorme vrac.

**

Assis comme un crétin sur ma chaise, j'attendais déjà depuis une dizaine de minutes que tout cela se finisse. Entre-temps j'avais su me remettre de ce bisou inattendu mais surtout, qui avait quand même réussi de totalement me remuer le cœur. Tous mes sentiments s'étaient mêlés et encore emmêlés, et ce maudit cœur s'était dangereusement emballé.

Juste à cause d'un bisou.
Sur la joue.
Juste cela.

Mais. C'était exactement le même sentiment, le même ressenti, la même explosion de joie quand Vanylle avait posé ses lèvres pour la toute première fois sur les miennes. Il y a déjà bien longtemps de cela.

J'avais été complètement, réellement remué. Dans tous les sens, si puis-je dire. Aussi bien dans ma tête que mon cœur.

Oui. Et là, c'était exactement pareil.

Je soupirais pour la troisième fois en à peine cinq petites minutes, ne pouvant m'empêcher de regarder cette fichue porte. Mais ne voyant plus aucune personne assise dans la salle d'attente, le champ visuel étant donc totalement libre, je me décidais finalement de me lever. Silencieusement et discrètement je m'approchais de cette fameuse porte, là où se trouvait encore Vanylle. Je collais ensuite mon oreille contre celle-ci, essayant de comprendre ce qu'ils pouvaient bien se dire.

Ace. Tu deviens fou. C'est certain.

J'essayais de déchiffrer sans trop de mal, le flot énorme de paroles débité par ce médecin, arrivant finalement à entendre une seule parole qui venait littéralement me broyer l'estomac et le cœur par la même occasion.

" Désolé Vanylle, je peux juste et hélas te donner des médicaments encore une fois. Ton pied ne pourra guérir, malheureusement tu le sais. Ce genre de chose reste à vie. Évite juste de trop t'appuyer dessus et repose toi un peu plus."

Vanylle répondait ensuite quelque chose, tandis que je m'empressais de me reculer. Déjà et à peine quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrait, les laissant de nouveau réapparaître. Vanylle me regarda longuement, ne devant sûrement pas comprendre pourquoi je me retrouvais au milieu de la pièce, seul et debout.

" Quoi ? Je comptais les carreaux du sol." Déclarais-je aussitôt, tandis que je la voyais lever les yeux au ciel et le médecin me sourire.

Une dernière fois ils s'échangèrent quelques paroles, plutôt basses, avant que Vanylle ne se rapproche de moi.

" Tu as écouté, c'est ça ? " Me questionna-t-elle immédiatement, tandis que je secouais rapidement la tête de droite à gauche.

" Non. Je comptais les carreaux, je te dis." Répliquais-je sans tarder.

" Ace..." Soupira-t-elle, alors que je m'approchais vivement.

J'attrapais son sac d'un mouvement, puis lui attrapais ensuite sa main. Je commençais après à marcher, essayant néanmoins d'adapter mon rythme au sien.

" Ace, ça va aller tu sais..." L'entendais-je prononcer de sa petite voix, tandis que je secouais de nouveau la tête de droite à gauche.

" Non. Ça ne va pas, non." Répliquais-je cette fois-ci plus durement, sachant pertinemment que Vanylle avait compris que j'avais bel et bien entendu la conversation.

Enfin, surtout ces phrases.

" Je sais marcher, je vais bien. Il y a pire dans la vie et nous le savons tous les deux très bien." Souffla-t-elle, mon cœur se serrant encore plus face à ses paroles prononcées.

10 TatoosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant