Chapitre 19

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" Le temps a passé... Il veut... il veut savoir si nous voulons la débrancher ou pas." Fut la deuxième phrase qu'il avait prononcée.

Et ce fut la deuxième phrase qui venait me briser de l'intérieur.

**

Tout mon visage se décomposa en un rien de temps. Mon cœur continuait de prendre des allures inappropriées, tandis que je posais ma main sur le canapé pour me retenir de ne pas tomber.

" Non..." Murmurais-je, totalement anéantie par cette nouvelle.

Non. On ne pouvait pas la débrancher. On ne pouvait pas la laisser.

On ne pouvait tout simplement pas l'abandonner. On ne pouvait pas.

" Je suis moi aussi perdu et... et je ne sais pas quoi faire." Souffla Ace d'une voix basse, en posant ensuite ses mains contre sa tête.

Un silence pesant revenait s'installer dans la pièce. J'entendais les pulsations de mon cœur se faire de plus en plus puissantes ; je tentais encore de lutter contre mes larmes qui se préparaient atrocement. Je prenais de grandes inspirations, puis venais ensuite rejoindre Ace sur le canapé. Directement il leva son regard jusqu'au mien, cette affreuse tristesse me frappant déjà en pleine face.

" Je ne sais pas quoi faire, bordel..." Grommela-t-il une nouvelle fois, en serrant ses mains dans son cuir chevelu.

Accablée, je continuais de le regarder, une boule se formant déjà au fond de ma gorge devenue sèche.

" Je suis désolée." Murmurais-je tristement, en me sentant encore et encore responsable de ce maudit accident.

Ace lâcha un soupire et se tassa désormais dans le canapé. Il posa ses mains sur son visage, alors que je laissais mon regard se poser sur son torse qui descendait et remontait lentement.

" Je n'aurai jamais dû vous laisser aller à cette stupide fête." Grogna-t-il, mon cœur s'emballant dangereusement quand je repensais à cela.

Cette fameuse soirée où tout s'était brisée. Où nous avions tous perdu le contrôle de nous-mêmes et bien plus encore. Un jour maudit qui avait fait des cœurs meurtris.

Incapable de prononcer quoique ce soit, je tripotais simplement mes mains, la tête baissée et le regard vide.

Qu'allait-il se passer maintenant ? Qu'allait faire Ace et qu'elles seraient les répercussions, ses choix ?

Peut-être que Maëlys a assez souffert. Peut-être bien, oui. Peut-être qu'elle n'en peut plus, qu'elle et son corps se trouvent être à bout. Peut-être que oui, nous devons la laisser partir. Mais... comment le faire alors qu'elle est pour moi ma meilleure amie et la sœur jumelle d'Ace, celle qui compte le plus à ses yeux.

S'il elle partait, je sais que tout serait fini, terminé en un rien de temps. Je veux dire, je ne pourrai plus jamais le regarder droit dans les yeux sans avoir l'image de sa sœur jumelle qui serait partie par ma faute. Certes je me sens toujours aussi mal ; je ressens encore ce manque dans ma poitrine et pas un jour se passe sans que je ne pense à elle. L'espoir était pour moi, encore présent. Il perdurait dans mon cœur.

Mais désormais, avec cette annonce, tout se remet en question dans ma tête.

Si Maëlys devait partir par la décision de son frère, je ne pourrai plus rester ici. Je leur dirai au revoir et tout se terminerait par des larmes et des cœurs davantage brisés. On ne pourrait plus rester tous ensemble. Chacun devrait se séparer pour tenter d'oublier tout ceci. Je ne pourrai plus leur faire face.

Et surtout pas à lui.

**

Nous sommes restés un long moment bloqué dans ce silence, assis sur le canapé avec nos cœur bien abîmés. Ace décida finalement de se lever quelques minutes plus tard, partant se chercher un verre d'eau dans la cuisine.

10 TatoosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant