Bonus n°1: Eden

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La sonnerie retenti signalant la fin des cours. Je range mes affaires et descend, le plus tranquillement possible, les marches menant hors de l'université. Je ne suis pas pressée de rentrer chez moi, l'idée de retrouver mon père (encore une fois) bourré et à moitié étalé par terre comme un mort, ne m'enchante pas.
Je dépasse la grille de l'université, que j'ai réussi à me payer toute seule pour faire des études supplémentaires, et me dirige vers ma maison. Le seul problème est que je dois passer devant les villas de ces gosses de riches. Toujours à rire sur les fringues des pauvres, toujours à les traiter et à les tabasser limite à mort. Un jours j'en ai envoyé un à l'hôpital, d'ailleurs je ne l'ai pas encore revu. Bizarre, un an dans un hôpital ça doit pas être la fête tous les jours.
Oui, je suis de catégorie dit "pauvre". En même temps, un père au chômage depuis huit ans avec plein de dettes sur le dos, ça me paraît normal que l'on soit dans cette situation financière. Et bien non, je n'ai pas de mère. Enfin... je n'en n'ai plus. Elle est morte dans ce jeu à la con.
Comment il s'appelle déjà? Ah oui !
"24h/24manches". Déjà une, le nom est à revoir, ensuite, le gouvernement a beau dire que ce n'est qu'un jeu, il tue bien grand nombre de personne. Chaque année, toutes les personnes sélectionnés meurent au bout de la troisième manches. Ils doivent tenir trois putain d'heures sans mourir mais ils trouvent quand même le moyen de se faire tuer. Chapeau l'artiste!

"- Hey! Éden! Attend moi wesh!"

Haaaa! Ce bon vieux Simon... un gosse de riche bien sûr, mais lui il me fait rire. Il se croit le plus fort du quartier alors qu'il n'a même pas dix ans.

"- Simon t'es pas censé être au lit? 18h30! Attention maman va te gronder !" Dis-je en partant.

"- T'es sérieuse meuf? Vazi viens même plus me parler !" S'exclame t il

Je rigole et lui réponds :

"- Ça tombe bien j'ai pas envie de te parler non plus! Allez salut! "

Je lui fais un au revoir de la main et tourne à droite. Bon Simon c'est fait, reste encore la vielle dame avec son caniche tout sale, et Hector, un mec qui se tape toutes les filles du quartier.
J'aperçois super-mamie Nova avec son caniche blanc et lui souris.

"- Encore vous !" S'exclame mamie Nova

"- Belle observation! Dit donc c'est un vrai cadeau d'avoir encore la vu à votre âge! "

Elle m'observe avec ses yeux en formes de secoupe, elle ouvre la bouche pour répliquer mais je reprends :

"- J'aurais bien papoté avec vous encore longtemps Madame Nova mais enfaite j'en ai pas envie. Sur ce bonne soirée! " Je souris

"- MON NOM C'EST GENIÈVRE! PAS MADAME NOVA SALE PETITE DÉLINQUANTE! " me crit mamie nova son caniche dans les mains.

Je tourne à gauche cette fois, en direction  des quartiers pauvres, mais je me fais arrêter par le fameux Hector.

"- Salut poupée! " dit il d'un air charmeur

"- Wesh poulette bien ou bien ? Où sont tes copines ? Oh désolée! J'avais oublié... Elles t'ont largué !"

Il serre ses points et me regarde dans les yeux:

"- Ne...redit... jamais... ça... compris ?!" Dit il d'un air menaçant

"- Wesh poulette bien ou bien ? Où sont tes copines ? Oh désolée! J'avais oublié...Elles t'ont largué! " je répète

Je rigole et pars en courant pour ne pas me faire tuer. Enfaite je suis comme mon père. Nous avons tous les deux des dètes sur le dos. Lui en argent et moi en respect. Je continue de marcher jusqu'à arriver en bas de mon bâtiment. Il sent l'humidité et la drogue. Les petits voyous qui traînent en bas, en vendent à tout l'immeuble. Je me dirige vers mon entrée et ouvre la porte à l'aide de mes clés.
Je suis assez contente de cette journée, elle était calme comparé à d'autre.
Je commençe à monter les marches, les comptant dans ma tête en même temps.

"-130...131...132...133...134... et... 135!" Je chuchote.

J'ouvre la porte de l'appartement et découvre, sans grande surprise, mon père sur le sol une bière à la main. Je claque la porte, mais aucune réaction du côté de mon géniteur. Je décide de le laisser là où il est et pars dans ma chambre. Je range mes cahiers dans mon placards, sors mon téléphone de ma poche et me mets à regarder des vidéos.

"- YO! TOUT LE MONDE C'EST SQUEEZIE ! " commençe Lucas Hauchard alias Squeezie.

Je mets mes oreillettes et continue la vidéo.
La quatrième vidéos que je regarde se termine et je me rappelle que ce foutu jeu est diffusé ce soir. Les tirages au sort des "supers-banals" ont lieu à 20h ainsi que toutes les catégories des "supers".
Il est 19h30 ce qui me laisse 30 minutes avant le début. Je me précipite dans la salle de bain et me lave à la vitesse de l'éclair tel Flash. Je sors de la douche et, comme le règlement le stipule, je mets ma plus belle tenue qui est : un jean bleu clair, un tee-shirt bordeaux avec mes basket Stan Smith (basse qualité) noire. Je ne me maquille pas, je ne me suis jamais maquillée. Plutôt mourir que de ressembler à un pot de peinture. Je me mets un peu de parfum et sors de la salle de bain pleine de buée.
Je me dirige vers le salon. Mon père n'est plus allongé par terre mais sur le canapé en toile bleu marine taché à quelques endroits par la bierre, regardant le foot. Je m'assois sur mon fauteuil, prends la télécommande et mets TF1.

"- Mais... qu'est ce qu'il se passe ? Pourquoi ça à changé de chaîne? " dit il énervé

Je cache la télécommande dans mon dos et lui rétorque :

"- C'est peut être un programme spécial!  Ce soir c'est le tirage au sort de "24h/24manches " !"

Ça me fait mal au coeur de prononcer ce nom. Ma mère est morte à cause de ce jeu mais malgrès tout je regarde à chaque fois si je suis sélectionné, et, autant vous le dire, j'espère être choisie. Je n'en peux plus de cette ville. Tous ces riches, mamie nova, Hector, Simon et mon père surtout. Il ne s'occupe jamais de moi. Là bas, je suis sûr ils s'occuperont bien de moi. Espérons le. Je regarde ma montre : 19h59.

"- Je ne veux pas regarder cette émission!" Dit mon père à la limite de crié

Je jette un coup d'oeil à la télé. L'émission a débuté.

"- Bonsoir à tous! Il est 20h, l'heure du tirage au sort. Cette année, le gouvernement a changé une petite choses... huit personnes seront choisie entre dix-huit et vingt-cinq ans et non plus entre vingt et vingt-six ans. Les règles sont les mêmes et si vous venez de découvrir le jeu nous  réexpliquerons ces règles, à la fin de l'émission afin que vous les connaissiez.
Fini de parler place au tirage au sort..."

La femme, d'une vingtaine d'années, fait tourner une roue où des noms sont inscrits  sur des papiers. L'inscription est obligatoire si nous habitons à Minocoé depuis dix ans, ce qui est mon cas. Sur l'un des papiers mon nom y est donc marqué.
La femme, avec son sourire, continue de tourner la roue. Mon père a fermé les yeux et boit une gorgé de bière. Le stress m'envahit petit à petit, j'ai chaud, je tremble. La femme vient d'arrêtée de tourner. L'une de ses mains gracieuse  plonge dans le pot et en sort un petit papier plié en quatre. Elle le déplie délicatement puis regarde la caméra avec son sourire :

"Le premier "supers-banals" est au nom de ... "

Je plante mes ongles dans le fauteuil, je stress, mon ventre se sert, je ne respire plus.
Quand va t-elle finir sa phrase ?
Mon père pris une gorgé de sa bierre, il a également ouvert les yeux, terrorisé lui aussi.

" Éden Frost! " fini t elle

Mon père crache toute sa bierre au sol et me regarde méchamment. Moi je ne bouge plus. Le temps c'est arrêté. À force de parler de ce petit bout de papier, j'ai été choisie. Je suis heureuse mais en même temps triste.
Heureuse car je vais quitter cette ville.
Triste car mon père risque de perdre son deuxième amour dans ce jeu.
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Hello sunshine,
J'espère que se premier chapitre (ou bonus) vous a plus, désolé si il y a des fautes.
Je vous dis à très bientôt,

- E.

Vote, partage et laisse un commentaire, peut être liras tu le prochain petit texte!

24h/24manches [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant