Chapitre 4 : Tristan

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Tristan ferma les yeux. Ce n'était pas possible, tout cela n'était pas réel : un inconnu qui l'attaque chez lui, une meute de Passe-partouts armés jusqu'aux dents qui les pourchassent... Non ce ne pouvait définitivement pas être vrai. Sur cette fin de réflexion, il ouvrit les yeux, espérant se réveiller tranquillement. Mais le destin semblait ne pas beaucoup appréciait le jeune garçon...

L'arme du nain s'était immobilisée à quelques centimètre de Lucia, tremblante de peur. Le nain, lui, ne bougeait plus, enfin plutôt, il ne pouvait plus bouger. Pourtant il semblait normal, enfin presque : une lame ressortait de sa poitrine musclée, d'où coulait abondamment le sang frais. De l'autre côté du sabre, au niveau de la poignée, se tenait une femme. Elle était jeune, un petit peu plus âgée que Tristan sans doute, mais la ressemblance s'arrêtait là. Vêtue d'une tunique en cuire souple, elle avait la peau bronzée et une chevelure brun-chocolat, son corps était musclé et assez fin mais ses formes étaient généreuses. Pour faire court, elle était belle. De plus, à sa ceinture pendait un fourreau aux couleurs très sombres et sertie de pierre noires, rouge et vertes, sombres aussi. A coté, un bâton métallique et sculpté émettait une faible lumière verte et enfin deux boules noires étaient suspendu autour de sa taille par une mince ficelle. Elles ressemblaient à une grappe de plein de petits raisins. Alors que Tristan continuait de la fixait, elle retira son arme du cadavre qui tomba par terre, le regard vide, soulevant un petit nuage de poussière. La lame était trempée de sang et la jeune femme sortit de sa poche un tissu qui avait dû être blanc auparavant, mais qui maintenant était immaculé d'un rouge écœurant. Elle essuya doucement sa lame contre ce torchon, comme l'on nettoie un nouveau né, sans un regard pour les deux adolescents restés paralysés par la peur.

Ce fut Lucia qui réagit la première, sortant de sa stupeur. Elle se releva doucement, encore sous le choc et regarda sa sauveuse nettoyant son arme. En revanche, la brune ne paressait pas se souciait d'elle et continuait toujours sa tâche. Finalement, Lucia décida d'entreprendre une discussion car son cerveau était complètement perdu, un peu comme en cours de maths :

- M...m...mer...merci, bégaya-t-elle.

Sa gorge était atrocement sèche. A oui, c'est vrai qu'elle avait couru !

Toute fois, la guerrière se contenta de lever son index, donnant l'impression d'un ordre de se taire, puis elle se remit au nettoyage. Dix secondes s'écoulèrent, puis trente, et enfin au bout d'une minute, durant laquelle Tristan eu le temps de reprendre ses esprits et rejoindre Lucia, la femme rangea son épée, scintillant de nouveau au soleil, dans son fourreau. Elle se leva du tronc où elle s'était posée et se retourna vers Lucia et Tristan, plantant son regard dans celui du jeune homme. Ses yeux étaient bruns foncées, presque noirs, et Tristan se sentait pénétré par ce regard et fouillé de fond en comble. Ses secrets, ses sentiments, ses pensées... tout paraissait aspiré par ces deux yeux sombres.

- De rien, répondit très calmement la jeune combattante, mais je ne suis pas sûr que vous devriez remercier toutes les personnes qui vous sauvent la vie, fit-elle avec un sourire froid, car vous risquez fort de ne plus avoir que ce mot à la bouche dans peu de temps, très peu de temps...

- Que voulez-vous dire ? demanda Tristan. C'était déjà pas mal jusque là.

- Que vous allez être, comment pourrais-je dire dans votre langage... A oui, vous allez bientôt être dans la merde.

- Mais pourquoi ?

- Je ne peux pas vous répondre maintenant, sachez seulement que vous ne deviez pas mourir aujourd'hui.

Sur ces mots, elle attrapa une des deux sortes de boules noires accrochée à sa ceinture et la lança en arrière de sa main droite tandis que de sa main gauche elle attrapa le petit bâton bâton lumineux sur lequel elle pressa un bouton avant de disparaître dans un rapide éclair de lumière. Soudain, des bruits de pas retentirent, le reste de leurs poursuivants nains surgirent des buissons qui se trouvaient derrière leur sauveuse. Mais avant qu'ils ne puissent faire un pas de plus, la boule noir explosa dans un tonnerre assourdissant, grillant tous les nains d'un seul coup.

Devant ce spectacle effrayant et gore, Tristan, déjà pâle, se pencha d'un coup et vomit un long jet de bile qui lui brûla la gorge.

Il se releva et regarda Lucia qui n'arrêtait pas de tremblait. Il finirent par retourner chez le jeune homme. Durant tout le chemin, les deux ados n'échangèrent pas un mot. Tristan, lui, jetait des regards tout au tour de lui, persuadé que des nains les suivaient. De plus, son cerveau était en ébullition : il repassait sans arrêt la scène qui s'était déroulée devant lui, cherchant le moindre indice indiquant une mauvaise farce. Pourtant, Tristan ne trouva rien.

Finalement, ils arrivèrent devant chez lui. La porte était verrouillée, ses parents n'étaient pas là, et c'était sans doute mieux ainsi. Il tourna deux fois la clé dans la serrure qui émie un léger déclic puis ouvrit la porte. Lucia passa devant lui, monta les escaliers et avant même qu'il puisse dire un mot, il entendit la serrure de la salle de bain. Il se rendit à sa chambre et tandis qu'il passa devant la salle de bain, il entendit, impuissant, les larmes de Lucia. Il ne lui restait plus qu'une chose à faire : il devait appeler le génie, celui qui mettait fin à tous les problèmes presque aussi vite qu'ils venaient et qui était accessoirement son meilleur ami. Il composa le numéro puis écouta le téléphone sonnait, mais pas de réponse, à part celle de la messagerie. Il répéta l'opération cinq fois, sans succès.

- Que fais-tu ? J'ai besoin de toi!

Les PuissantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant