Princesse de Perse - Tome 1 {Terminé}

Chapitre 25

{Photo de Kamraan dans le multimédia}

Chapitre 25

(PDV de Kaina)

Mon esprit tournait à toute vitesse pour trouver une solution. Le décor autour de moi avait disparu, j'étais concentrée. Il fallait une preuve irréfutable pour que le Roi laisse partir Kamraan. Même s'il était coupable, je ne pouvais pas le laisser se faire exécuter. Il fallait que je le sorte de là. Je jetai un coup d'œil derrière moi et mon regard s'accrocha au sien. Il me fit un petit sourire qu'il espérait sans doute rassurant, mais je savais qu'il était terriblement nerveux. Normal, qui ne le serait pas, dans cette situation? En arrivant à Al-Amlaq, il sera tué. Enfin, si je n'étais pas là, c'est ce qui se passerait. J'avais beau être encore furieuse contre lui, furieuse et triste, je ne souhaitais quand même pas qu'il se fasse tuer!

Mais il fallait que je trouve quelque chose qui fasse changer mon père d'avis. J'avais essayé de le résonner, mais il ne m'avait pas écoutée. Il soutenait qu'il avait une source qui le lui avait dit et qu'il faisait confiance à cette source. Il n'avait pas voulu me révéler le nom de la personne, me disant que je le reconnaîtrais sûrement en arrivant. Et dès qu'il m'avait dit ça, j'avais pensé à Akram, automatiquement. Il était partie pendant trois jours, sûrement pour dire à mon père où je me trouvais. Et pour ça, je lui en voulais. Intérieurement, j'avais voulu rester dans le village pour l'éternité. J'étais bien, heureuse. Certes, je vivais plutôt simplement, mais je m'y étais habitué et j'avais commencé à aimer ça. Voir les gens te sourire parce qu'il te connaissent vraiment. Pas parce qu'ils y sont obligés. J'étais libre, là-bas, j'étais réellement libre de faire ce que je voulais quand je le voulais.

Je regardai au loin, perchée sur Sammy, près de mon père. Nous rentrions vraiment. Je rentrais à la maison après plusieurs mois hors de la ville. Je me demandais si des choses avaient changées... Le Roi ne cessait de me jeter de rapides coups d'œil, comme pour s'assurer que j'étais vraiment là, que je n'étais pas simplement le fruit de son imagination. Je l'observai de près. Ses cheveux avaient tous blanchis soudainement, et il paraissait tellement fatigué. Je me sentis mal pour lui. Il était vieux, mon père. Je secouai doucement la tête pour tenter de m'éclaircir les idées. Je m'inquiétais pour lui, ç'avait dû être une dure épreuve les derniers mois. Je lui souris alors qu'il me regardait pour la énième fois. Ses yeux s'illuminèrent et une vague de tendresse les envahis.

Pendant deux jours presque sans arrêt, nous nous approchions d'Al-Amlaq. Un jour, alors qu'il ne restait apparemment que quelques heures avant que nous arrivions, le Roi vint me voir alors que je me reposait dans ma tente.

-Kaina? Tu es là? demanda-t-il doucement.

-Oui, père, je suis là, répondis-je.

Il entra lentement, son regard balayant la tente avant de me repérer et de s'éclairer comme toujours ces derniers jours lorsqu'il me voyait. Il vint s'asseoir avec difficulté à côté de moi.

-J'ai quelque chose à te dire avant que nous arrivions à Al-Almaq, me dit le Roi.

Une seule phrase avec le pouvoir gigantesque de nous faire imaginer les pires scénarios. Je déglutis péniblement, puis lui sourit faiblement, lui indiquant de continuer. Il soupira profondément, puis se jeta à l'eau.

-Nous sommes en guerre avec les Ephtalites, dit-il clairement.

-Quoi? Mais, pourquoi?

-J'ai réalisé certaines choses pendant que tu étais... partie. J'ai réalisé que j'avais été un très mauvais père pour le mariage.

-Ne dit pas ça papa. Tu faisais ce que tu croyais juste, et je te respecte pour ça. Ne t'inquiètes donc pas autant, lui dis-je tendrement en lui caressant doucement le dos de sa main rendu un peu ridée.