Chapitre 18

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Chapitre 18

(PDV de Kaina)

J'avais tellement mal au bras que j'avais envie de pleurer. Il y avait une forte lumière qui transperçait mes paupières fermées. Je crois qu'Ariya a oublié de fermer les rideaux de ma chambre hier soir. C'est pas grave, je lui dirai aujourd'hui, à mon cours. Je me forçai à ouvrir mes yeux. Ce n'était pas ma chambre... Pas du tout. Cette chambre-là avait un toit en paille et des murs en terre. Le lit était confortable, mais les draps étaient bien loin de ceux en soie de mon lit au palais.

Mon regard se riva sur l'homme qui entra dans la chambre. Il était grand, de magnifiques yeux gris, une crinière de cheveux ébouriffés. Je le connaissais, cet homme. Mon cerveau se mit à chercher et à chercher pour savoir d'où je le connaissais. Ah, oui. Bien sûr, je savais maintenant. Je poussai un long soupir. Kamraan Zal Amir. Le kidnappeur aussi beau qu'énervant.

-Kaina? Tu es réveillée! cria Kamraan.

Je grimaça, pourquoi faisait-il autant de bruit? C'est pas comme si je venais de réssusciter! Il couru vers moi et se jeta à genoux au pied du lit, me prenant la main. Il me regarda dans les yeux pendant une seconde qui me parut une éternité, puis tout son corps s'affaissa. De soulagement, je dirais. Et puis, une idée dût lui passer par la tête puisqu'il releva brusquement la tête, me faisant sursauter.

-Tu te souviens de ce qui s'est passé? demanda-t-il.

Bien sûr que oui!

-Non...

Il eut l'air paniqué, ses yeux se ternirent d'un vert sombre. Ses sourcils se froncèrent, le rendant encore plus beau.

-Tu te souviens de moi? souffla-t-il, l'air triste.

Évidement!

-Je... Oui, tu es Kamraan.

-Oui! s'exclama-t-il tout content.

Et sadique comme je suis, je me suis dit que je devais gâché ce petit instant de soulagement.

-Tu es mon frère.

Il me regarda, cette fois-ci complètement paniqué.

-On a été élevés ensemble dans un village de pêcheur. D'ailleurs, où est maman? Je dois lui parler!

Et là, je jure que je crus voir du désespoir dans ses yeux. Mes lèvres se retroussèrent d'elle-même. Je tâchai de ramener mon visage à une expression neutre avant qu'il ne me voit, mais trop tard...

-Mais c'est pas vrai! Tu te foutais de moi? s'écria-t-il l'air complètement indigné.

J'éclatai de rire, qu'est-ce que ça pouvait faire du bien de rigoler!

-Tu te réveilles après un mois pour me sortir cette connerie?

Mon rire s'étrangla dans ma gorge et je toussai. Avais-je bien compris? Un mois? Un MOIS! Par les crocs d'Arhiman!

-Un mois... murmura-je tout bas.

Mais évidement, proche comme il était, il l'entendit tout de suite. Il soupirai, aggripant plus fermement ma main comme si je risquais de m'échapper en volant par la fenêtre.

-Je suis désolé. J'avais l'intention de te le dire plus doucement, mais ta blague... stupide m'a fait perdre un peu le contrôle de moi-même.

-Elle était drôle, ma blague, boudai-je comme la parfaite enfant que j'étais.

Aussitôt, le regard de Kamraan changea du tout au tout. De lasse et fatigué, il était devenu intense, beaucoup trop intense. Peu à peu, le gris parut prendre vie, se colorant d'une touche de couleur... parfaite. Ses yeux étaient mauves. Enfin, pas au complet, mais le centre, autour de la pupille. Mauve... Je n'avais jamais vu ses yeux de cette couleur avant... C'était magnifique. Lorsque ses yeux étaient gris, il était neutre, lorsqu'ils devenaient verts, il avait peur, bleus, il était d'humeur joyeuse, et noirs, il était fâché. Et oui, j'avais finit par comprendre comment il fonctionnait. Mais mauve... C'était beau, j'avais l'impression d'être hypnotisée.

Et soudain, ses yeux baissèrent sur mes lèvres. L'espace d'une fraction de seconde, mais je le vis parfaitement. Et un peu contre ma volonté, je m'approchai de lui. Mais qu'est-ce que je faisais? Je ne savais pas, mais j'en avais envie, terriblement envie. Je vis ses yeux, ses magnifiques yeux gris-mauves, s'écarquiller de surprise, mais la seconde d'après, le feu violet dans ses iris parut s'embraser, prenant la place du gris clair.

Je sursautai lorsque quelque'un se racla la gorge derrière Kamraan. Et rougit très intensément en voyant qui c'était. C'était un homme, oui, mais pas n'importe quel homme. Probablement le plus bel homme que j'avais jamais vu... Après Kamraan, ajouta une petite voix que je tus immédiatement. Il était grand, une belle carrure, des muscles saillants. Et il était blanc. Il avait une chevelure d'or, comme celle que j'enviais tant chez les certaines femmes du Royaume de Perse. Et ses yeux! Seigneur! Bleus, comme le ciel du désert, et bordés de longs cils sombres. Des pomettes hautes, une bouche parfaite, des sourcils parfaitement dessinés.

J'entendis Kamraan grogner près de moi, mais j'étais beaucoup trop dans ma contemplation du dieu vivant devant moi. Qui me fit un sourire éblouissant, tellement que je ne pus m'empêcher de cligner des yeux. La poigne de Kamraan se resserra douloureusement autour de mes doigts, me faisant lâcher un petit couinement de douleur. Je le regardai. Finit le mauve si suave, si tendre. Maintenant, ils étaient noirs, une mince touche de vert autour de la pupille. Il était fâché et avait peur... Peur de quoi?

Je fronçai les sourcils en lui jetant un regard curieux. Que lui arrivait-il, pourquoi agissait-il ainsi? Ses yeux se plissèrent, mais je détourna de nouveau le regard lorsque monsieur la perfection s'avança vers moi. Je lui fis un sourire hésitant.

-Je suis terriblement désolé de vous interrompre, mais c'est l'heure des soins de la Princesse... me dit l'homme avec une voix merveilleuse.

J'hochai la tête timidement, et Kamraan s'éloigna de moi avec réticence. Quoi? Croyait-il que l'homme, le dieu, allait m'attaquer avec son petit pot de crème? Le blond s'assit en tailleur près de moi et défit doucement les bandages autour me mon bras. Ses doigts chauds effleuraient délicatement ma peau, me faisaint frissonner et rougir comme une gamine. Il dut le remarquer, j'avais la chaire de poule, mais heureusement, il ne fit aucun commentaire.

Lorsque je vis enfin mes blessures, je grimaçai de dépit. Elles n'étaient pas si horribles, mais il restait encore du progrès à faire. Elles étaient enflées, mais je voyais que j'étais en voie de guérison. Il étala avec douceur la pomade froide sur les plaies brûlantes, et je poussai un soupir de soulagement. Ça faisait immensément de bien. Lorsqu'il eut fini, il changea les bandages et se redressa avec un rictus satisfait. Je le vis ranger son matériel. C'était donc lui, le guérisseur... Un étranger! 

Je vis qu'il était prêt à partir, Kamraan semblait se calmer, mais à la dernière seconde, il se retourna vers moi avec un sourire tout simplement magique. Intérieurement, je soupirai de plaisir.

-Que diriez-vous que je vous fasse visiter le village? Je crois qu'un peu de marche vous fera le plus grand bien! dit-il nerveusement, comme s'il avait peur que je refuses.

J'entendis Kamraan pousser un grondement animal, ses yeux plus noirs que jamais lançant des éclairs, mais je n'y fis pas attention.

-Avec grand plaisir!

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Voily, voilou! Que pensez-vous du fameux "Dieu" de Kaina? Même moi je le déteste, et pourtant, c'est moi qui l'a inventé. Je suis bizarre. Bref, que pensez-vous que serz la réaction de Kamraan? Parce que le prochain chapitre va sûrement être de son point de vue...

JE SUIS FAN DE SAM TSUI, IL CHANTE COMME... COMME... COMME UN PUTAIN DE DIEU *-* 

Ça fait deux jours que j'écoute ses tounes en boucles. Ah, et pour ceux qui savent pas c'est quoi une "toune", bah, c'est une chanson. Pardonnez mon québécoisisme... :P

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Laety B.

Princesse de Perse - Tome 1 {Terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant