Princesse de Perse - Tome 1 {Terminé}

Chapitre 8

{Photo du Roi Shâhrokh dans le multimédia}

Chapitre 8

(PDV du Roi Shâhrokh)

J'ai été trop brusque. Voilà la seule certitude que j'avais. Le regard dégoûté, triste et déçu qu'elle avait posé sur moi me revint en mémoire alors que je me dirigeais vers sa chambre, courant presque. Je devais m'excuser, je devais tenter de trouver un solution à son mariage avec elle. Je le devais.

Je regrettais affreusement. C'est vrai que le Prince Malek, ainsi que tout autre homme d'ailleurs, n'était pas digne de ma fille. Elle me l'avait bien fait comprendre. C'était une battante, Kaina. Ma fille préférée que j'ai eus avec mon épouse préférée. Elle était absolument adorable. À déjà 18 ans, elle savait exactement qui elle était et ce qu'elle voulait.

Arrivé devant sa porte, bien décidé à laisser tomber le mariage, je toquai doucement. Aucune réponse ne me parvint autre que le silence. Peut-être ne m'avait-elle pas entendu. Je cognai de nouveau, plus fort. Toujours rien. Un peu inquiet, je tournai délicatement la poignée d'or massif et entrai. Il n'y avait personne, pas même une servante. Je m'approchai du lit et tirai la couverture rouge sang. Pas là. Je courus jusqu'au grand bassin d'eau, espérant de tout mon cœur qu'elle soit là. Il était vide. Je sortis, prenant soin de fermer la porte derrière moi. Lorsque j'entrai dans les écuries, tous les gardes et les palefreniers s'inclinèrent longuement devant moi, marquant ainsi leur profond respect.

-Toi! dis-je en pontant un garde au hasard.

Il releva la tête aussitôt, mais garda les yeux baissés.

-Oui, Votre Altesse? demanda le garde.

-Sais-tu si la Princesse est ici?

-Oui, Votre Altesse. Elle n'est pas là.

Je poussai un grognement de rage, l'inquiétude montant un peu plus.

-Je veux que vous exécutiez une fouille complète du château. Ramenez-moi ma fille! ordonnai-je.

Le garde s'inclina de nouveau et partit à la course chercher son supérieur. Il revint rapidement, suivit du commandant de l'armée.

-Faites une fouille du palais, si vous ne la trouvez pas, vous cherchez dans la ville. Et si encore là, vous ne la trouvez pas, vous fouillerez la Perse au complet! Est-ce clair? dis-je.

-Oui, Votre Altesse, très clair!

Je hochai la tête et tournai les talons pour me diriger vers ma chambre, celle que je partageait avec la Reine. Je la vis, allongée sur le long divan telle une déesse sublime.

-J'ai de mauvaises nouvelles, dis-je de but en blanc.

Aussitôt, elle eut l'air terriblement inquiète et je m'en voulu de l'accaparer avec ça, mais c'était tout de même sa fille! Je ne pouvais pas garder ça pour moi, de toutes façons, elle le découvrirait tôt ou tard.

-Kaina a disparu, j'en suis presque persuadé. Elle est introuvable. Il y a donc deux options, soit elle a fugué, soit elle... soit elle a été capturée.

Le beau visage de ma chère épouse changea du tout au tout. Tous ses traits s'affaissèrent pour prendre une expression torturée et affreusement triste.

-C'est horrible!

-J'ai déjà envoyé l'armée faire des recherches partout dans le château et dans la ville. Si elle est là, c'est qu'elle a fugué, sinon... je n'ose même pas imaginer.

C'était de ma faute, tout ça. Si je n'avais pas été si égoïste, tout ça ne serait jamais arrivé. Mais qu'est-ce que j'avais fait? J'avais voulu détruire le bohneur de ma fille tant aimée pour... pour quoi? Pour déclarer la guerre à un Royaume qui ne l'avait jamais demandée, ni fait quoi que ce soit pour avoir la guerre. J'avais été aveuglé par mon désir de vengeance. Si quoi que ce soit lui arrivait, ce serais entièrement ma faute.

Les portes s'ouvrirent brusquement, me faisant sursauter. Le commandant arriva à toute vitesse dans la chambre, l'air échevelé et essoufflé comme s'il avait couru des centaines de kilomètres. Ce qui était peut-être le cas.

-Votre Altesse! C'est une déclaration de guerre! Nous savons qui a kidnappé votre fille! s'écria le chef de l'armée.

-Quoi?!? Avez-vous des preuves de ce que vous avancez?

Gravement, il me tendit un objet enroulé dans un épais bout de tissu de soie rouge brodée d'or. Intrigué, je pris l'objet et ouvrit délicatement son emballage pour découvrir l'objet en question.

Lorsque je reconnu cet objet, je me crispai. C'était impossible! Ils n'avaient tout de même pas osé?

-Où avez-vous trouvé ça? demandai-je au commandant, le ton froid.

-Sur la route principale, Votre Altesse, tout près de ce collier. Je crois savoir que ce bijou fait partie du trésor de Votre Altesse?

Il me tendit le collier que j'avais offert à Kaina pour ses 16 ans. Cette fois-ci, c'était une déclaration de guerre.