Chapitre 33

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Chapitre 33

(PDV de Kamraan)

Le regard que Kaina m'avait jeté m'avait presque fait revenir sur ma décision. Elle avait eut l'air tellement fragile et vulnérable que je m'étais dit qu'il fallait que je reste. Je ne l'avais jamais vu aussi faible qu'à cet instant et étrangement, ça m'avait terrifié. Elle donnait l'image d'être constamment en contrôle et sûre d'elle que j'en oubliais parfois qu'elle était humaine, comme nous tous.

Mais je m'étais fait une promesse. Faire souffrir les bâtards qui avaient failli la tuer. Et c'est ce qui m'avait donné la force de m'arracher à sa chambre et retourner en enfer. Je ne me retournai pas, sachant que si je le faisais, j'allais plier et rester auprès de Kaina pour l'éternité.

Dès que je sortir du palais étincelant, je vis nos deux chevaux, Zakia et Sammy, brouter paisiblement , côtes à côtes.

-Désolée, ma belle, dis-je à ma jument, mais on doit repartir.

D'un bond, j'enfourchai Zakia et parti rapidement au grand galop entre les maisonnettes de terre cuite et aux toits de paille. Les portes qui menaient dehors furent bien trop vite devant moi, m'écrasant de leur splendeur étincelante. J'entendais la clameur de la bataille qui faisait rage, à l'extérieur, les cliquetis des armes se fracassant entre elles, et les grognements et les gémissements de douleur des hommes touchés.

Deux soldats perses, me reconnaissant, entrouvrirent légèrement les portes, mes laissant à peine assez d'espace pour sortir. Et une fois à l'extérieur des fortifications, je me dirigeai au triple galop vers le campement des Ephtalites. Cette fois, il n'y avait véritablement plus personne, pas même un simple fantassin. Je grognai de dépit. Cela laissait deux options. Soit il s'étaient enfuis comme les lâches qu'ils étaient, soit ils étaient au combat.  Sachant que s'ils étaient partis, rien ni personne ne pourrait les retrouver, je tentai ma chance dans la mêlée.

Je plongeai entre les corps bardés de métal et d'épées mortelles, toujours sur ma fidèle Zakia. Ils était facile de reconnaître les Perses et les Mercenaires des soldats Ephtalites. Ils portaient tous l'uniforme verdâtre de leur peuple de traîtres.

Peu à peu, il me sembla que l'on prenait le dessus, les Ephtalites reculaient lentement mais sûrement vers le désert, loin de la ville, leurs rangs de plus en plus clairsemés. Et puis l'impensable arriva. La corne de retraite perse claironna, un son riche, mettant mes nerfs à vif, me forçant à me replier derrière les lourds murs de pierre solide. Ce que toute l'armée Perse fit automatiquement, suivis de près par les Mercenaires. Les soldats d'Al-Amlaq semblaient épouvantés. J'avais un mauvais pressentiment.. Qu'était-il arrivé de si grave que nous nous replierions alors que la victoire était toute proche? Avant de repartir moi aussi, je jetai un dernier coup d'œil aux Ephtalites, et ce que je vis me donna des frissons de peur. Des rictus satisfaits, des cris de guerre et des poings levés. Des signes de victoire. Ce n'était pas bon...

Tous les combattants alliés se ruèrent  à l'intérieur à l'intérieur de la ville d'Al-Amlaq. J'étais dans les derniers hommes. et je ne voyais toujours pas ce qui se passait. J'entendais les paysans crier, complètement paniqués, certaines femmes pleuraient même. Tout ça ne me disait rien qui vaille. Les soldats perses se dispersaient au fur et à mesure que nous avancions entre les maisons, rejoignant probablement leurs familles. Je pus m'approcher de la masse de soldats qui restaient obstinément compactes.

Je m'avançai le plus possible, et ce que je vis me glaça de terreur. Il y avait le Roi Shâhrokh, mortellement blessé et couvert de sang. Mes yeux s'écarquillèrent d'horreur, l'image était terrible. Les Perses se dépêchèrent de rentrer leur Roi au palais, leurs traits durs et leurs yeux désespérés. Je les suivis rapidement, même si je savais que je ne pourrais servir à rien. Je n'étais pas guérisseur, ni un proche parent du Roi. Je n'étais même pas un de ses sujets!

Princesse de Perse - Tome 1 {Terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant