Princesse de Perse - Tome 1 {Terminé}

Chapitre 37

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Chapitre 37

(PDV de Kaina)

Quoi? Mais qu'est-ce qu'il se passait? Me demandait-il en mariage ou...? Je ne comprenais plus rien... Qu'est-ce que je devais dire? Je sentais la tension s'installer tranquillement et je n'aimais pas ça. Le regard de Kamraan était beaucoup trop intense, il semblait lire en moi, me scruter. Ça aussi, je n'aimais pas ça. La couleur grise de ses yeux s'était considérablement assombri. Il n'était pas fâché, je le savais, mais il y avait apparamment quelque chose de grave qui le tracassait. Puis il se secoua et son regard devint étragement vide, envoyant un frisson de peur courir le long de mon dos. Ce n'était pas normal, ses yeux étaient normalement tellement expressifs! Ça me rendait nerveuse, mais l'expression de son visage m'empêcha de dire quoi que ce soit, de demander quoi que ce soit. Je tournai sur mes talons, récoltant un long soupir qui parut exaspéré à mes oreilles, et sortit de la chambre d'Akram, qui était maintenant transporté dans les prisons du palais.

Qu'est-ce que je pouvais bien faire de lui? Je ne pouvais pas le garder pour toute la vie dans les prisons, ce serait cruel et bien trop cher pour le Royaume. Je ne pouvais pas le libérer, il était un criminel et il était dangereux. Et finalement, je ne pouvais pas l'exécuter. Et bien, techniquement, je devrais, mais moralement, je savais que je n'y arriverais pas. Ce serait trop... trop... Je ne sais pas, mais je savais que j'en serais incapable. Je soupirai, décidant que j'y penserais plus tard. Je jetai un rapide coup d'eoil derrière mon dos, et remarquant inconsciemment que Kamraan n'était plus là, silencieux gardien auparavant toujours présent. J'haussai les épaules, après tout, il avait le droit de prendre une pause! Il n'avait pas arrêté de me suivre, de me rassurer par sa présence réconfortante. Un peu de repos ne lui fera pas de mal, surtout après ce que j'avais l'intention de faire. Il aurait besoin de toutes ses forces pour ce qui arrivait.

Je m'engouffrai dans ma chambre, saluée sur mon chemin par les gardes et les nobles comme leur nouvelle Reine. Ça me faisait bizarre. Je ne pensais jamais prendre le trône à un aussi jeune âge. Je croyais que mon père allait rester Roi presque infiniment. Je sais que ça ne pouvait aucunement arriver, mais je ne m'imaginais jamais que je devrais succéder mon père à 18 ans. C'était trop tôt, j'étais trop jeune. Autant de pression allait me rendre folle. Mais je ne devais en aucun cas craquer tout de suite. Là, le Royaume de Perse avait besoin d'un meneur sûr de lui et qui semblait savoir ce qu'il faisait. Qui prenait le contrôle des choses avec efficacité et sang-froid. Et pour mon peuple, j'étais prête à tout. J'étais responsable d'eux, c'était mon devoir de eveiller à leur bien-être. Et ce bien-être, il commençait avec l'extermination de la menace des Ephtalites. C'était ma plus grande préocupation. Mes soldats s'étaient-ils assez reposés? Me suivraient-ils comme ils avaient suivi mon père? Et si j'attendais plus longtemps, est-ce que les Ephtalites auraient le temps de se réorganiser? Tellement de question se bouscoulaient dans mon esprit. J'aurais bien voulu avoir l'avis de Kamraan, mais il n'était pas là et je préférais ne pas le déranger, peu importe ce qu'il faisait. Je devais trouver les réponses moi-même.

Je me dirigeai vers les écuries royales, là où, je le savais, devais être le commandant de l'armée. C'était un homme intelligent et fort, bienveillant depuis toujours avec moi. Je le repérai immédiatement, soignant du mieux qu'il le pouvait les blessés, qui étaient bien moins nombreux que je l'imaginais tout d'abord. C'était plutôt une bonne nouvelle. Dès qu'il me vit, le commandant s'avança vers moi à grande enjambée martiales, inclinant son corps devant moi rendu près de moi. Je le saluai d'un bref mouvement de la tête, lui accordant un sourire un peu forcé, mais c'était au moins ça.

-Ma Reine, que puis-je faire pour vous? demanda-t-il d'une voix plaisante.

-J'ai besoin de conseils, répondis-je brièvement.