Il se sentait à cran. Depuis quelques jours, il ne supportait plus rien. Tout l'emmerdait et il emmerdait tout le monde. À coup de réponses sèches et de phrases courtes, il était devenu exécrable. Et ce, par pur égoïsme. Il ne voulait plus faire face à rien, à personne. Il n'avait plus envie de rien. Il n'avait aucune motivation, aucune ambition. Si on ne le traînait pas dehors il était capable de s'enfermer chez lui. Et comme il était chiant, plus personne ne voulait le forcer à sortir. Donc il s'enfermait chez lui et regardait des series en continue. Il était simplement vide. Comme si son âme, elle-même, ne le supportant plus, l'avait quitté. Il avait cette boule permanente coincée dans la gorge menaçant d'exploser à tout moment. Puis cette envie de pleurer qui ne le quittait plus. Il était super mal et il n'avait aucun putain de soupçon de la cause. Il ne connaissait ni l'origine de sa colère ni celle de sa tristesse, encore moins celle de ses sentiments contradictoires. Ces putains de sentiments incapables de se mettre d'accord. Il ne savait tout simplement pas, il ne savait rien. Il ne savait pas pourquoi la dispute le touchait autant. Pourquoi Owen lui manquait tant. Pourquoi il se sentait un peu étrange près de lui depuis un moment déjà. Pourquoi il pleurait parce qu'il lui manquait alors qu'il aurait dû lui en vouloir. Pourquoi il ne souhaitait qu'être dans ses bras, là, maintenant. En vérité, rien que ces questions lui donnait un aperçu de la cause de son déplorable état mais il refusait de le voir. Il refusait d'avouer quoi que ce soit, il en avait déjà bien trop dit
la dernière fois. Et ça l'avait tué.Après avoir encore pensé longuement à sa condition pitoyable, Noha s'était emmitouflé dans ses draps serrant fort un de ses coussins.
Rien que penser à lui, juste à l'étage du dessous lui tordait le ventre. Raah, pourquoi ses parents avait trouvé bon de les inviter? Sa mère lui avait annoncer quelques jours plus tôt après quoi il n'avait plus bouger de sa chambre, pour changer. Puis, trouvant sa réaction louche, elle était venu lui demander s'ils s'étaient disputés récemment. Ce à quoi il avait refusé de dire la vérité prétextant une forte occupation chez son ami.
Le dîné avait sans doute été l'un des pires de son existence, déjà à l'arrivée du plus âgé, il avait bloqué ne sachant que faire. Le bouclé l'avais alors pris dans ses bras comme si de rien n'était. Il lui avait sourit tristement avant de suivre les autres sur la terrasse.
Ils s'étaient adressés quelques regards tout au plus durant la soirée, inquiet pour l'un perdu pour l'autre.
Puis le roux s'était éclipsé juste après le dessert prétextant une grosse fatigue l'assaillir.
Il était à présent sur le flan droit face à sa fenêtre, le cerveau n'arrêtant pas de turbiner. Il repoussa les couvertures rageusement avant de se repositionner. Même la chaleur était source d'énervement pour lui.
Il entendit alors la porte s'ouvrir. Son sang ne fit qu'un tour il tendit l'oreille n'entendant que la discution des parents en dessous. Il discerna la voix de sa mère, puis rapidement de son père. Les parents d'Owen ne serait jamais rentrés dans sa chambre, du moins pas sans toquer. Sa respiration s'accélèra entrainant son cœur dans un même temps. Ce ne pouvait être que lui.
Owen se glissa dans le lit de son rouquin. Ses bras se faufillerent, impatient, autour de sa taille, l'un peinant à s'immiscer entre le matela et son habitant. Il lui sembla d'ailleurs un instant qu'il se tendit puis il se dit que ce devait être le contraste entre ses mains froides et la chaleur du buste nu contre lequel elles reposaient. Ses prunelles châtaignes glissèrent sur le visage apaisé du roux. Il lui manquait. C'était un fait. Ils ne se disputaient que rarement et lorsque cela arrivait c'était pour une durée qui ne dépassait pas les vingt-quatre heures. Alors que là, cela faisait presque une semaine qu'il n'avait plus eu de nouvelle.
Sa tête se reposa sur le traversin et il colla son front à la nuque de son ami lui provoquant des frissons.
"Je sais que tu dors pas, souffla-t-il dans son dos."
Noha soupira nerveusement et rouvrit les yeux en deglutissant. Il n'avait plus à faire semblant.
"Je suis désolé. "
Il ouvrit les yeux un peu plus grand. Il ne s'attendait pas vraiment à ça. Le roux se retourna alors que son ami s'éloigna un peu. Il se fixerent tant bien que mal dans l'obscurité.
"Tu m'en veux beaucoup? "
Le rouquin haussa une épaule une mine désolé sur le visage. Le brun l'attira alors à lui alors que son ami coupa sa respiration.
"Tu m'as manqué. "
Le cadet posa son front contre sa poitrine le rouge aux joues et serra son t-shirt entre ses doigts fortement. Lui aussi, il lui avait manqué.
