Ses pas se croisaient à rythme régulier, une mêlée de droite-gauche interrompue par les arrêts pour observer les alentours, ou avant de traverser. Les anses de son cartable étaient mal réglées et faisaient tanguer son sac vers la gauche, ce qui lui faisait un mal de chien, aux épaules. Elle en avait vraiment marre, de ce chemin. Enfin, non, elle l'aimait bien, mais elle ne voulait pas atteindre le but, aller au collège. Hier, elle n'y étais pas allée, et c'était très bien comme ça.
Ana s'arrêta pour réfléchir et s'assit quelques secondes. Au fond, elle n'aimait pas ce trajet ? Peut-être que si, au final, c'est grâce à lui qu'elle s'est sentie libre, qu'elle a commencé à penser, encore, à de belles choses. C'est grâce à lui qu'elle a recommencé à avoir espoir.
Le problème, car oui il y en avait un, était que cet espoir, ce bonheur ne durait que le temps d'un trajet. Et comparé aux frustrations accumulées du reste de la journée , c'était peu, trop peu.
