Ses doigts tapaient à une vitesse qui en aurait impressionné plus d'un sur son clavier numérique. Les lettres apparaissaient, plus ou moins bien placées, selon les touches qu'Ana touchait, parfois avant d'autres, ou même à la place de certaines d'entre elles. Ses yeux fixaient l'écran qui commençait à lui faire mal aux yeux, mais elle ne tenait ni compte de cette douleur, ni du mal de tête atroce qu'elle "subissait". Elle s'occupait de sourire à son père, à son frère. Un sourire forcé, parce que non, elle n'allait pas très bien. Pas bien du tout, même.
Elle reçut quelques messages, pour une fois, de deux personnes qu'elle aimait bien. La lecture de ces textos la faisait sourire, ce qui valut quelques commentaires sarcastiques de son géniteur, qui était blessé de la voir sourire avec d'autres personnes que lui.
Ces commentaires la blessèrent, elle aussi, et son sourire s'effaça. Et, malgré les gentillesses qui circulaient sur son appareil, elle s'empêcha de sourire, de rire.
Une douleur au ventre s'était installé, mélange de stress et de tristesse.
je n'ai pas le droit d'être heureuse, je ne peux plus me le permettre.