6- Quiproquo à Hollywood

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Connaissant les réticences de Max envers les avions, nous nous sommes donc mis d'accord pour rejoindre les USA en bâteau. Arrivés au port de New York, nous avons traversé le pays en bus pour rejoindre L.A. Max me réveilla quand nous fîmes arrivés à destination. Un voyage de plus de 2 jours, c'est épuisant ! Mais quelle ne fut pas ma surprise quand j'ouvris les yeux ! Los Angeles est une ville magnifique ! Les cartes postales ne mentaient donc pas... c'est encore plus beau en vrai !
Alors que je m'extasiais devant les grattes-ciel de L.A, Max, quant-à-lui, eu la bonne idée de rechercher l'adresse exacte de l'hôtel où nous allions résider et que nous avions réservé ensemble dans le bâteau. Chambres à part évidemment. Et oui, cette fois-ci, nous ne nous sommes pas fait avoir ! Une fois mais pas deux ! Enfin, ce n'est pas l'idée de dormir dans la même pièce que Max qui me déplaît mais plutôt la perspective de dormir SUR LE TAPIS à côté de lui (puisque ce sera mon tour la prochaine fois).
Nous avons bien mis 30 minutes à nous repérer dans la ville avant de trouver l'hôtel. Une fois installés et après avoir pris une douche revigorante chacun dans nos chambres, Max me proposa gentiment d'aller faire un tour pour visiter L.A ; proposition à laquelle j'ai tout de suite dit "oui" étant donné que nous ne savons pas pour combien de temps nous sommes ici et que c'est un passage incontournable de visiter les monuments lorsque l'on s'y trouve.
La journée se déroula plutôt bien et, alors que nous mangions une glace dans le quartier de Chinatown, une chose improbable se produisit. Max se mit à me tenir la main, et, alors que j'allais lui demander ce qu'il était en train de se passer, un flash sortit d'un buisson m'éblouit...puis un second...puis de plus en plus et nous fîmes bientôt envahit de paparazzis cherchant des ragots croustillants pour leurs magazines people. Ne comprenant pas la situation, je cherchais à leur expliquer qu'ils devaient se tromper de personne, en vain. Un homme en costard noir, lunettes de soleil sur les yeux et oreillette surgit soudain de nul part, fit signe aux paparazzis de partir, et ces derniers s'exécutèrent. Il était suivit d'un autre petit homme, lui aussi en costard, qui s'adressa à moi de la sorte :
- Britanny ! Mais où étais-tu passé ? Nous t'avons cherché partout ! Tu t'es fait refaire le nez ? Ça te va beaucoup mieux qu'avant ma chérie !
Moi, Britanny ? Mais que se passe-t-il ? Il doit faire erreur sur la personne...
Trop décontenancée pour lui répondre, il continua :
- Et quel est ce nouveau look ? Il est affreux ! Va vite te changer, tu as une interview dans une heure. Tu flirteras plus tard, pour le moment monte dans la limo. Je te ramène au studio. MAQUILLEUUUUSE !
- Je ne flirtes pas et je ne...
Il me coupa la parole et continua son monologue :
- Si ce gars n'est pas ton petit-ami, c'est surement le nouveau stagiaire alors. Dépêche-toi de monter dans la limo, moi je vais essayer d'éviter un nouveau scandale avec les paparazzis de tout à l'heure. Allez tout le monde a son poste. GO GO GOOOOO !
Quel stressé celui-la, pensais-je.
Je m'exécutai et montai dans la limousine. Après tout, c'est vrai qu'un petit relooking ne me ferai pas de mal... J'en avais presque oublié que je portais le vieux gilet couleur anis que maman m'avait conseillé de mettre le jour où j'ai décidé de tout plaquer et que j'ai rencontré Max. D'ailleurs, il devait me trouver affreuse dans cette tenue jusqu'à maintenant. Nan mais attend, depuis quand je me soucis de ce que Max pense ? On aura tout vu !
Alors que j'étais en train de me faire maquiller et couper les cheveux pour une interview qui allait être, j'en suis sure, un désastre, Max, qui quant-à-lui, avait été pris pour un stagiaire, était destiné à préparer des cafés à tout le monde et à porter les dossiers de celui qui devait être mon manager, je suppose. Cette scène me fit rire mais je me fis bien vite sermoner par la coiffeuse parce que je bougeais trop.
En apportant un café à ma maquilleuse, Max me dévisagea de la tête aux pieds et, essayant de trouver ses mots :
- Wo...wo..Woah ! Tu es sublime Jennyfer, dit-il tout gêné, en se frottant la nuque. Cette nouvelle coupe de cheveux et cette petite robe te vont à ravir ! Quant au maquillage...
- Merci, dis-je, rougissante.

Finalement, l'interview ne se passa pas si mal puisque seulement une question concernait mes futurs projets de carrière. Question à laquelle je repondis qu'ils étaient encore "Top Secret" mais qu'ils seraient dévoilés très bientôt. Le reste des questions étaient bien plus personnelles et je n'eus donc pas trop de mal à y répondre. La présentatrice clotura l'interview en me demandant de lui dédicacer une photo soi-disant destinée à sa fille et m'informa que l'interview sortirait dans deux jours à la TV.

Je n'eus même pas le temps de dire "Ouf " que le garde du corps m'escorta vers la limousine et que le manager m'expliqua que j'avais rendez-vous demain matin en Afrique pour le tournage du tout nouveau Best Seller des freres Jim's dont j'étais la vedette.

Le lendemain, en arrivant sur le plateau de tournage après une nuit agitée dans un hôtel de luxe, je vis une roulotte entièrement rose à paillettes avec mon nom dessus, enfin le nom de Britanny écrit dessus.
Encore un caprice de starlette pourrie gâtée ! pensais-je.
Une fois mon costume enfilé et mon maquillage et ma coiffure finis, j'entrais en scène et essayais de prononcer correctement les répliques du film que, bien sûr, je n'avais pas apprises. À la vue de la tête du réalisateur, je compris que mon jeu d'actrice ne devait pas être formidable. Il demanda concertation avec le directeur de casting et nous fîmes 5 min de pause.
Alors que je discutais avec Max, je vis sa tête se décomposer soudainement et il me dit :
- Jennyfer... je serais toi je me cacherais tout de suite.
- Quoi ? Mais Max pourquoi est-ce que je me...
- TOUT DE SUITE !
Il me fit signe de me retourner et je compris soudain pourquoi il m'avais dit cela. En effet, une grande actrice qui me ressemblait traits pour traits (à part de nez, sans vouloir me vanter, le sien etait beaucoup plus gros et difforme), fit son entrée sur le plateau et exigea de parler sur le champ à son manager, M. Tarik. Ce dernier écouta la jeune femme tout en passant son regard de moi à elle, puis de elle a moi. C'est alors que je compris qu'il fallait que je parte TOUT DE SUITE. Max avait raison. Alors, sans réfléchir, je me suis mise à courir le plus loin que j'ai pu (en talons hauts, en plein désert...mais quelle bonne idée Jennyfer !), mais je fus bien vite rattrapée par les équipes de tournage (mon égo en a pris un coup, je courais moins vite qu'une voiturette de golf).

Après de nombreuses négociations incluant le retour de toutes les affaires de Brittany dans sa suite V.I.P et pas de scandale avec la presse en échange d'une absence de poursuites judicaires, nous ne nous en sommes pas si mal tirés finalement (c'est à ce moment là que j'ai remercié les cieux d'avoir obtenu mon diplôme d'avocate).
Suite à ce petit incident, les équipes du film ont décidé de délocaliser le projet dans un autre désert. Et c'est ainsi que Max et moi nous sommes retrouvés seuls, en plein désert, moi avec ma tenue de starlette a paillettes, et lui avec son café à la main.

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