Mardi 15 novembre 2016

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On nous réveille, petit déjeuné, traitement, clope, la routine quoi. J'ai dormi toute la matinée. J'ai été manger, puis j'ai été à la télé jusqu'au goûter.

À la fin du goûter, Dr Jonas (l'interne en psychiatrie) me dit qu'il veut me parler dans son bureau. Je le suis, je m'installe en face de lui... Et, il m'annonce que mon séjour va se terminer. Je m'effondre en larmes... je ne suis pas triste de partir loin de là, j'ai juste peur de refaire face à la réalité, de me resocialiser... Ce long séjour m'a coupé du monde réel. Cela me rassurée, je me sentais en "sécurité" . Maintenant la réalité m'effraie.

Je tremble de partout, je fais une crise d'angoisse, Dr Jonas me dit :

- Ce n'est pas la peine de vous mettre dans cet état !

- Mettez vous à ma place !! Vous ne m'avez même pas demandé si j'étais prête, si je me sentais mieux ! Vous avez pris cette décision sans me consulter. Même ma mère n'est pas au courant je suis sûre !

- On remarqué que ce séjour ne vous a pas aidé plus que ça, ça vous a permis de vous isolée du monde. Il n'y pas eu d'amélioration. Vous avez commencé par avoir des troubles de la mémoires, vous avez fait de nombreuses crises d'hystérie, vous ne vous alimentiez plus, vous aviez eu beaucoup de pulsions au niveau de la scarification et j'en passe. En bref, ce séjour n'as pas du tout était bénéfique pour vous. Et j'avertirai ta mère de votre sortie.

- Ouais, en gros vous vous êtes dit que n'y plus rien à faire pour moi. Vous me lâchez comme une merde parce que je suis un cas désespéré et que vous savez pas quoi faire de moi c'est ça ?! En même temps vous avez rien fait pour m'aider ! Le seul truc que vous avez fait c'est de me shootée aux médicaments, et de me provoquer mes crises !

- Oui Mlle W***R, si vous le dites ! Je vais demandé à un infirmier de vous injecter une dose de calmant car vous êtes au bord de la crise.

- Alors là c'est même pas en rêve ! ALLEZ TOUS VOUS FAIRE ENCULER ! JE SUIS PAS UNE BÊTE ! C'EST À CAUSE DE VOUS TOUS QUE JE FAIS DES CRISES !!! Je jette tout ce qu'il y a sur le bureau dans sa sale gueule de gros con.

Il appelle les infirmiers :

- Calmez là ! Je commence à en avoir ras-le-bol d'elle !

(J'ai de la chance, c'est Amar qui répond à cet appel). Amar arrive :

- Je m'en occupe ! Il me fait un clin d'œil pour me dire que j'ai rien à craindre avec lui. Il me prend le bras et m'emmène en salle de soin :

- Pourquoi ce clin d'œil ?

- T'inquiète on va parler un peu, tu va te détendre et te calmer. Tu crois vraiment que je vais te faire ça ?!

- Bah, vous êtes venu me chercher pour ça nan ?

- Oui. Enfin c'est ce qu'ils pensent. Nan t'inquiète, si tu te calme je vois pas l'intérêt de faire cette injection.

- Merci d'être là pour moi Amar.

- Je suis là pour ça, c'est mon travail.

- Bah apparement vous êtes le seul à avoir cette façon de pensée.

- Oui je sais bien. Bon, tu te sens mieux. Tu te sens capable de te contrôler ?

- Oui si ils viennent pas me faire chier.

-...

- Je veux pas sortir Amar ! J'ai peur ! Vous m'abandonnez comme une merde... je vais faire comment moi ? J'ai peur que si je rentre ce soit pire et que je passe à l'acte...

- Mais non Clem, c'est sûrement pour ton bien.

- Bah si ils pensent que c'est pour mon bien et bah ils se trompent !

- Tu verra bien, en tous cas sachent que si ça va pas tu peux appeler.

-Ouais... je sors de la salle de soin en faisant mine qu'il m'ai fait une injection. Et je me dirige vers la chambre. Putain ! C'est l'heure des visites, il y a les parents et la sœur de Maryse dans la chambre. Fait chier ! Je vais donc en salle télé. Et je me mets à pleurer. Je fais une crise de spasmophilie, je suis déconnectée totalement, je suis incapable de bouger, de parler, mon regard est vide.

Je commence à voir une ombre arriver. C'est mon père :

- Salut ma chérie, ça va ?
(Putain mais il est con ou aveugle ?!!! Je chiale comme une merde et je tremble de partout et il me demande si ça va ?!! CONNARD !)

-...

- Bah tu pourrai me répondre quand même !

-...

- Ok ! Tu veux m'ignorer ? Bah c'est bien. Je pars. Il part demander aux infirmiers pour sortir.
Une infirmière que je n'arrive pas à distinguer (vu mon état) arrive :

- Tu pourrai parler à ton père quand même ! Il n'est pas venu pour rien ! (Alors déjà toi, mêle toi de ton cul, et je crois que toi aussi t'as de la merde dans les yeux. Putain je fais une crise et en plus ils me prennent tous la tête ! Putain seigneur vite que ma mère arrive, qu'elle me débarrasse de tous ces cons !)

Mon père se remet à coter de moi :

- Tu veux que je parte ?
Je lui fais comprendre que oui en faisant signe de la tête comme je peux.

- Ok ! Comment tu peux me faire ça ? (Quoi?!! Il essaye de me faire passer pour la méchante là ?)

Infirmière : Ça te dérange que ton père te voit dans cet état ?
J'hoche la tête. (Oh bah dit donc ! Elle a remarqué que je faisais une crise ! C'est bien, elle a sûrement enlevé la merde qu'elle avait dans les yeux pour mieux voir)

Enfin de compte ils ont n'ont rien à foutre que j'ai dit oui. L'infirmière part, mon père bouge pas. Et il continue à me parler. Il fait son malheureux comme d'habitude. Ça me soule. Je décide donc d'essayer de me calmer pour cette crise s'arrête. Comme ça il fermera sa gueule.

Au bout de 30min je réussis à me calmer et ma crise diminue, je peux enfin parler mais j'ai des pertes d'équilibre quand je me lève. Je reste  assis et change de sujet de conversation.

Ma mère arrive enfin. Je leur annonce donc ma sortie. Ils le prennent bien. Et se demandent pourquoi je mets dans cet état. Au lieu de me rassurer ils me font la morale...

Je n'arrive pas à m'arrêter de pleurer. La visite se termine.
A l'heure du repas je mange qu'un yaourt. Je prend mon traitement, je leur dit encore que je ne suis pas prête à sortir mais de toute façon ils ont n'ont rien à foutre. Après avoir fumé, je demande à Charlotte un entretien, j'ai beau lui expliquer pourquoi je ne veux pas sortir, elle veux pas comprendre. J'ai envie de mourir. Je me tape une crise de boulimie, j'ai dévalisé ma planque à bouffe. J'ai vomis, je me brosse les dents et je vais à la télé avec le peu de bonbons qui me reste. Et je me couche.

.Mon séjour à l'hôpital psychiatrique. [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant