Rêve Africain - En Pause

Chapitre 24

Je me tenais debout devant Léna attendant sa réponse. Je paniquais et m'imaginais différents scénarios dans la tête. D'un coup son image se déforma. Et il n'y avait pas qu'elle. Tout autour de moi se déformait. Léna s'approcha de moi et m'appelait à répétition. Sa voix changeait au fil des appels et se transforma en celle d'un garçon. Précisément en celle de Jérémy. Léna se changea ensuite en lui et son visage était un peu trop proche du mien.

-"Aaaahhhh!!! Qu'est-ce que tu fais là ?" M'écriai-je.
-"Tu m'as envoyé un message selon lequel Léna était hospitalisée. J'ai accouru aussitôt. I think that you should see a doctor too. You're so weird."
-"Une autre fois peut-être. J'ai besoin de te parler. Assieds-toi."
-"Ok. Alors. Comment est-ce qu'elle s'est débrouillée pour se retrouver ici ?"
-"J'y viens j'y viens. D'abord. Dis moi comment tu as connu Sessi."
-"Tu ne vas pas me les casser avec cette inconnue. Ah ça non."
-"Comment ça inconnue ? Tu l'as toi même amené ici à LA. Tu lui as pris son billet, des vêtements, un portable. Tu lui a même fait visité Hollywood mec."
-"Attends. Tu débloques complètement. On ne s'est vu que quelques fois elle et moi."
-"Qu'est-ce que tu racontes ?"
-"Non mais sérieux arrête avec ça." S'emporta-t-il tout rouge.

Je décidai donc de ne plus parler et de lui montrer les preuves. Je pris mon portable, entrai dans la galerie et Le lui tendit. À la vue des photos et vidéos l'expression faciale de Jérémy passa de la colère à l'incompréhension en passant par l'étonnement. Et je peux vous dire qu'il ne faisait pas semblant.

-"Je ne me rappelle d'aucune de ces photos."

Non mais il est sérieux lui? Il ramène une fille chez lui en traversant tout un océan et maintenant il ne la connaît plus. N'importe quoi.

-"Donne moi ton portable." Lui dis-je
-"Pourquoi ?" Dit-il sur la défensive
-" Arrête de discuter et donne le moi."
-"Toute façon j'arrive pas à Le déverrouiller donc bonne ...."

Il écarquilla de grands yeux lorsqu'il entendit le son de déverrouillage et que je lui montrai son écran.

-"Deuxième preuve que vous êtes ensemble."

J'entrais ensuite dans sa messagerie.

-"Troisième preuve."

J'entrais ensuite dans sa galerie.

-"Je ne sais plus combientième preuve."
-"Je ne me souviens de rien concernant tes fameuses preuves."

Agacé je cliquai sur l'une des photos et zoomai.

-"Je ne pense pas que ce soit ton fantôme qui l'ai embrassé ainsi et qui ai pris cette photo."
-"Tu m'embrouilles là mec. En plus je ne sais même pas comment je me suis retrouvé à LA. Aux dernières nouvelles j'étais encore au Bénin."
-"La cerise sur le gâteau. Ok donc si je suis ton raisonnement tu ne la connais pas, tu ne sais pas comment vous vous êtes tous les deux retrouvés à Los Angeles et encore moins que vous avez couché ensemble."
-"Pardon on a quoi ?"
-"Vous avez couché ensemble. Vous vous êtes accouplés. Vous avez eu un rapport sexuel. Vous avez fait papa et maman. Vous avez...."
-"C'est bon c'est bon j'ai compris. Sauf que ça fait plus d'un an que je l'ai pas fait. Et c'est impossible que je couche avec elle. Même si j'étais saoul."
-"Eh bien mon gar je peux te dire que t'étais complètement lucide. Et j'entendais vos cris jusque dans ma chambre. Attend je te fais écouter l'enregistrement."

Pour vrai, j'aurais souhaité que vous voyiez la tête qu'il faisait en écoutant la note vocale. Il était franchement dégoûté.

-"Ok ok bon. Je suis ta logique. C'est quoi la dernière chose dont tu te rappelles?"
-"Eh bien j'étais à Porto Novo. Je rentrait d'une balade et j'ai fait un malaise aux portes de l'ascenseur."
-"Ok et concernant Sessi?"

Il hésitait à répondre. Je ne sais pas s'il ne voulait pas se l'avouer ou tout simplement s'il ne s'en souvenait pas.

-"Euh. La dernière fois qu'on s'est vu c'était au restaurant. Elle voulait s'excuser de son comportement envers moi."
-"Et qu'est-ce qui s'est passé durant ce rencard ?"
-"N'importe quoi." Dit-il en levant les yeux.
"Eh bien on a mangé, on a bavardé et au moment de se séparer on s'est embrassé. Sa bague s'est mêlée à mes cheveux et elle a dû tirer pour se libérer."
-"Attends quoi ? T'as dit quoi là ?" M'écriai-je.
-"Sa bague s'était prise dans mes cheveux. Attend. Maintenant que j'y pense elle n'avait aucune bague aux doigts."
-"Oh shit !!!"
-"What the fuck is going on ?"
-"T'étais envoûté man. Elle a pris tes cheveux pour un sortilège qui puisse te faire tomber amoureux d'elle. Je comprends maintenant pourquoi j'étais si attiré par elle."
-"Pardon t'as dit quoi là."
-"Eh bien chez nous il y a le vodoun. Et on ne s'amuse pas avec ces forces. Et on respecte les prescriptions. Le sortilège ne marcherait que si elle n'avait d'yeux que pour toi."
-"Et là pourquoi ça ne marche plus."
-"J'y venais. Récemment Sessi essayait de me courtiser. Elle me draguait littéralement. Donc conséquences j'ai été en quelque sorte victime de son sort au point où je l'ai même embrassé. Mais ce baiser t'a libérer de son emprise car c'est juste après que t'es revenu à toi. Rien qu'en la voyant la malédiction s'est levée."
-"Je comprends mieux. Et toi comment t'as fait pour t'en sortir. Parce que tu viens de dire que t'y as été exposé."
-"L'amour mon frère. L'amour. Avec Léna je devenais distant et je ne m'occupais plus d'elle. J'ai fini par lui dire que je préférais Sessi à elle. Elle s'est emporté m'a bousculé et je me suis retrouvé tête au sol et dans les pommes. À mon réveil j'ai entendu des cris qui venaient de la chambre de Sessi. Arrivé là j'ai vu Léna allongée au sol du sang s'échappant de son crâne. Là j'ai été délivré."
-"Mais comment se fait-il que toi tu t'en rappelles et pas moi ?"
-"Le sort t'étais destiné. Moi j'y ai juste été exposé au moment où madame a porté son attention sur moi."

Un long silence s'en suivit. Lourd de multiples questions. Il fallait que je lui dise.

-"Jérémy"
-"Hum ..."
-"Léna ne s'est pas retrouvée dans cette situation par accident."
-" Bah ouais elle était allée chercher des noises."
-"En fait Sessi a essayé de la tuer. Lorsque je suis arrivé dans la chambre elle la regardait avec un regard malsain et s'approchait d'elle à la manière d'un prédateur."

Jérémy fronça les sourcils. Ça se voyait qu'il était entrain de réfléchir. J'attendis donc qu'il me fasse part de ses réflexions.

-"Il faut qu'on la ramène chez elle."

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