Rêve Africain - En Pause

Chapitre 25

Sessi
Je ne sais pas ce qui se passait dans la ville. Mes journées se limitaient à l'appartement. Pas d'argent pour sortir. Je me contentais juste de ce qu'il y avait à la télévision et au réfrigérateur. Vous avez dû le comprendre. C'était à mourir d'ennui.
Aujourd'hui, comme vous avez pu le deviner, c'était pareil. A une minute près.
J'étais affalée sur mon lit, le nez fourré dans mon téléphone lorsque j'entendis un cliquetis venant du bas. Ne voulant pas me faire égorger je restai dans ma chambre, mais, curieuse comme je l'étais, je collait mon oreille à la porte pour entendre ce qui se passait. La porte de la chambre en face de la mienne s'ouvrit. J'en déduisis que Jeremy était là. Il s'affaira plusieurs minutes dans sa chambre puis plus rien. J'étais là à guetter le moindre bruit lorsque plusieurs coups furent frappés à ma porte. Effrayée, je tombait au sol avant de me ressaisir puis d'ouvrir à la personne. Jeremy et Femi se tenaient debout, devant moi, dans l'encadrement de ma porte. Lorsque Jeremy ouvrit la bouche, je manquais de m'étaler au sol. Ça ne pouvait pas être vrai. Impossible. Qu'est-ce qui a mal tourné ? Je ne savais plus ce qui se passait. J'étais perdu. Je ne voyais plus rien. J'étais secouée par toutes sortes d'émotions. Je n'avais plus aucune maîtrise de mes sens. Je n'arrivais pas à y croire. Mes rêves venaient d'être brisés.

Femi
-"Fais tes bagages. On te ramène chez toi."
Jeremy avait dit cette phrase avec une froideur que je ne lui connaissais pas. C'était juste à glacer le sang. Et je ne le dit pas que pour la forme car la réaction de Sessi pouvait en témoigner. Cette folle a manqué d'embrasser le sol mais en gentleman Jeremy l'a retenu. Étant donné que madame ne réagissait plus à rien autour d'elle, je me suis chargé de faire ses bagages. Arrivé à l'aéroport j'ai prétexté que j'étais son cousin et qu'on venait d'apprendre le décès de sa mère. Raison pour laquelle elle était si effacée. J'avais un peu peur mais heureusement ils m'ont cru.

Ellipse du voyage

Nous venions d'arriver à l'aéroport Bernadin Cardinal Gantin et je dois vous dire qu'il y avait du monde. Nous venions de passer la douane et nous nous dirigions vers la sortie lorsqu'on entendu quelqu'un crier. Au départ on s'en foutait royalement. Mais lorsque Jeremy et moi avions compris ce qui se passait nous nous arrêtâmes et, lentement, nous nous retournâmes vers l'endroit d'où venait la voix. Sessi elle finit enfin par réagir mais pas comme on l'espérait. Elle écarquilla de grands yeux et se mit à crier, à pleurer, à se cacher derrière nous et à nous supplier de la ramener aux USA. Lorsque la personne fini par se rapprocher de nous, Sessi s'effondra au sol.

Koffi
Madame Senan nous a contacté il y a quelques heures pour nous dire qu'elle avait une piste sur l'endroit où pourrait se trouver ma fille. Donan et moi avions pris immédiatement la route menant à l'aéroport. Malheureusement nous fûmes coincés dans un énorme bouchon. La rentrée française approchait donc les vacanciers devaient retourner en Europe. Lorsque nous fûmes finalement arrivé, je me garai sur le parking, pris la main de ma femme et fonçai vers les grilles de l'entrée de l'aéroport. Là des gardes nous arrêtèrent et nous dirent qu'on ne pouvait pas passer. Ne voulant pas créer une scène je lui expliquai calmement la situation.

-"Nous avons été convoqués par la directrice de la douane de l'aéroport concernant une affaire de disparition."

Le garde me demanda alors si j'étais bien Koffi. Et comme toute réponse je lui présentai ma carte d'identité. Convaincu, il ordonna à son second de nous mener vers une certaine Zinhoue. Arrivé dans son bureau, elle nous accueilli chaleureusement et nous fit asseoir.

-"Bonjour monsieur Koffi. Comme vous le savez mon ami Senan m'a contacté pour que je vous aide à retrouver votre fille. Elle m'a aussi dit qu'elle était censée aller Lomé avec un certain blanc selon les dires de sa fille Dossi. Mais elle m'a rappelé plus tard pour me dire que c'était une fausse information. Alors j'ai élargi mes recherches sur tous les vols qui avaient lieu ce jour là et j'ai découvert qu'elle s'était rendue à Los Angeles aux USA."
-"Hein???? Adigban do mité. USA ? Etè enanyi blo to don? Jesu tché. Etè mi ka bayi dé ylankan ?" (Pardon? Vous mentez. USA ?Qu'est-ce qu'elle irait faire la bas ?Doux Jesus. Qu'est-ce qu'on a fait de mal ?) Répondit Donan.
-"Maman mi djalé. Mi man bè adan blo." (Pardon maman. Ne faites pas d'histoires.) Répliqua Zinhoue.
-"Et comment pouvons nous la retrouver?" Demanda calmement Koffi.
-"On enverra des avis de recherche. C'est le moins qu'on puisse faire. Et d'ici là on attendra voir."
-"Merci beaucoup Madame." Dit Koffi.
-"C'est le moins que je puisse faire. Je vous raccompagne."

Nous nous dirigeâmes alors vers la porte de l'arrivée des passagers lorsque j'aperçus une silhouette qui m'était familière. Au début j'arrivais pas à me rappeler qui c'était mais dès que je me rendis compte de qui c'était je me mis à les héler et à hurler aux gens de les arrêter. Mais dès que cette personne se retourna elle se mit à crier puis s'évanouit. Je n'arrive pas à y croire. Ma fille. Ma propre fille a peur de moi. Et elle souhaite retourner à Los Angeles avec ces inconnus. Je n'y crois pas. Ces inconnus. Eux. Je relevai lentement ma tête et les regardai.

-"Tout ça c'est de votre faute. Vous avez enlever ma fille. Vous le paierez très cher."

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