Chapitre 27

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Quelques jours plutôt au Benin

Dossi
Depuis que ma mère sait que j'ai aidé Sessi à s'enfuir, elle a beaucoup moins confiance en moi. Plus de largesse. Sorties limitées. Elle m'amène elle même à l'école et vient me chercher à la sortie. Entre-temps , mes professeurs ont été informés de l'affaire. Et les plus indiscrets ont diffusé l'information. Maintenant je me fais approcher par des filles que je n'avais jamais vu dans l'établissement sous prétexte qu'elles veulent que je les aide comme j'ai fait avec Sessi. Bul***it. Je me suis même battue avec l'une d'elle. C'était limite de l'harcèlement avec elle. Ce jour-là j'ai été renvoyé pour une semaine. Ma journée s'étant donc terminée plus tôt, ma mère n'a pas pu se libérer pour me ramener à la maison. J'entrepris donc de marcher un peu avant de chercher un zem (taxi moto). Tellement j'étais plongée dans mes réflexions que je n'avais pas remarqué qu'on me suivait. Ils étaient deux. Grands. Costauds. Le modèle type d'un gangster quoi. Au moment où j'ai enfin constater qu'on me suivait, il était trop tard. L'un d'eux ses tenait à côté de moi et l'autre derrière moi. Le premier me saisit le bras.

-"Fais comme si de rien n'était et comporte toi comme si on se connaissait depuis longtemps."

Il prit une pause, me regarda puis sourit.

-"Tu vas gentiment nous suivre. Et n'essaie pas de fuir. Mon pote derrière se chargera de toi. Maintenant allons-y.

Je les suivi sans même réfléchir. Avec les mecs du ghetto mieux vaut exécuter les ordres plutôt que de les semer. Nous avons marché un bon moment. On tournais puis on tournais encore et encore un autre tournant. J'avais l'impression qu'on tournait en rond avec toutes ces rues. On finit enfin par s'arrêter devant une baraque délabrée façon façon. Mon deuxième kidnappeur me poussa vers l'intérieur.  L'air était irrespirable. On aurait dit un mélange de chair en décomposition, de chien mouillé et de chiotte. On traverse une première pièce puis on s'arrête à la deuxième. Il y avait là une table ainsi que deux chaises de part et d'autre de la table. Ils me font asseoir puis ressortent en fermant la porte.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée assise là toute seule. Il y avait des petites ouvertures dans la toiture qui laissaient passer le soleil. Mais avec la nuit s'annonçant, tout devenait peu a peu sombre. J'avais perdu la notion du temps tellement la peur était devenu mon seul allié. J'étais tranquille là à prier tous les saints du monde lorsque là porte s'ouvrit. Un gaillard faisant au moins deux fois ma taille s'introduit dans la pièce et ferme la porte à clé. Il vient s'asseoir sur la chaise en face de moi et me sourit. J'avais des difficultés à distinguer son visage. Tout ce que je savais au moment là c'est que j'allais passer un mauvais quart d'heure.

-"Dossi, Dossi ..." puis il éclata de rire.

Sa voix était à glacer le sang. Je tremblais de tout mon corps. Tout ce que j'étais capable de faire à ce moment c'était de faire un acte de contrition dans ma tête.

-"Je suppose que tu ne me connais pas. Laisse moi faire les présentations. Mon nom est Tundé. Je suis l'ex de ta copine Sessi. Cette pétasse s'est débrouillée pour faire se noyer l'empire que j'avais souffert pour édifier de mes propres mains. Et voilà ce que son acte a fait de moi."

Une lumière jaillit de nulle part et m'aveugle. Je découvre alors avec horreur le visage de mon kidnappeur.  Cet homme avait une longue cicatrice lui traversant le visage. Son torse était couvert de cicatrices multiples, allant de brûlures à entailles profondes. Malgré cette cicatrice, je reconnu ce visage que j'avais vu à la télévision quelques années plus tôt. Cet homme était le chef d'un réseau de cyber-criminels dont l'arrestation a été permise grâce à un appel anonyme.
Pendant que j'assemblais les pièces du puzzle dans ma tête, Tundé lui s'attachait les poings. Je ne compris son utilité que lorsque mon corps heurtait le sol après avoir reçu un coup dans le visage.

-"Maintenant très chère, tu vas me dire où se trouve cette agalêtor ou c'est toi qui va y passer."

Plusieurs secondes, minutes, ou peut-être même des heures se sont écoulées pendant ce dur interrogatoire. Tundé a fini par comprendre que je ne lui mentait pas lorsque je lui disais ignorer la position de Sessi. Il décida alors de me libérer en prenant le soin de me faire accompagner de ses gorilles.
Lorsque enfin j'arrive devant chez moi, je décide de m'y infiltrer incognito pour que personne ne puisse me voir dans cet état. Pile au moment où je rentre dans ma chambre, ma mère se met à sonner. Je ferme ma porte à double tour puis je saute dans ma douche pour prendre un bon bain chaud. Ma mère vient taper plusieurs fois à ma porte mais je ne lui réponds pas. Je suis restée cloîtrée dans ma chambre plusieurs jours en attendant que mes bleus puissent disparaître.
Lorsque je me décide enfin à sortir de ma chambre et de chez moi, j'eus la plus grande mauvaise surprise de ma vie toute entière. Les hommes de Tundé étaient là, au nombre de 3. Ils étaient à quelques pas de chez moi à nous observer. Dès que je me déplaçais, l'un d'eux me suivait. Je compris alors que cette histoire n'allait s'arrêter que lorsqu'ils auront eu Sessi.

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Hey mes loulous. J'espère que vous avez passé un bon moment en lisant ce chapitre. Si vous l'avez aimé / adoré / surkifé, n'hésitez pas à voter pour le chapitre et à recommander cette histoire à vos potes. Bisous 😙

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