Memories

Suave déchirure

On "atterrit" dans une autre ruelle un peu plus grande. Renji et Itori nous attendent devant une boutique. "HySy ArtMask Studio" je lis. Je repense à ce qu'Uta disait tout le temps : "Après avoir quitter le poste de leader du 4e, peut-être devrai-je travailler dans ce domaine ?" Uta a toujours été créatif. C'est lui qui faisait les masques de ses subordonnés et moi, je l'aidais puisque je n'avais rien d'autre à faire, mais j'aimais bien travailler avec lui.

"-Sora, tu es débile ou tu le fais exprès ? Tu es humaine, et sortir le soir dans le 4e, c'est t'assurer la mort !"

C'est sûrement pas à Renji que j'arriverais à dire ce qu'il s'est passé ce soir.

"-Tu n'as pas à t'en faire pour elle."

Renji se tourne vers Uta.

"-Elle était avec moi. Je l'ai croisé dans la rue et on a parlé."

Renji semble croire ce qu'Uta lui dit puis vient me prendre dans ses bras, Itori fait de même. Lorsqu'ils sont loin, je me tourne vers Uta. J'essaye de trouver quelque chose à lui dire mais rien ne sort. Il sourit et vient jouer avec une de mes mèches de cheveux.

"-Ça te va bien.

-Hein ?

-Tes cheveux bleus.

-Ah... merci."

Il me fait signe de le suivre et entre dans sa boutique. J'avoue que je suis sciée.

J'avance dans la pièce et circule entre les masques. Il a énormément de talent.

"-Tu aimes ?

-Oui."

Il passe ses bras autour de mes épaules. Je sens son nez toucher mon cou, puis sa langue remonter le long jusqu'à ma mâchoire. Je m'écarte, le rouge aux joues.

"- Mais arrêtes de faire ça !

-Ce n'est pas ma faute si tu as bon goût.

-Mais je suis pas ta sucette, merde alors !"

Je me détourne. En réalité, ça ne me dérange pas qu'il fasse cela, mais parfois j'ai l'impression qu'il va me bouffer sur place.

"-Renji-kun déposera tes affaires demain. Viens, je vais te montrer où on va dormir.

-ON ?!

-Bah, oui. J'ai qu'un seul lit."

Comment dire... Dormir avec Renji me dérange pas, mais Uta c'est une autre histoire. Je veux dire, on était ensemble !

"-Uta ?

-Hmm ?

-Merci pour tout à l'heure."

Il hausse les épaules, manière de dire, à mon avis "c'est rien". Je baisse le regarde.

"-Merci aussi pour ce... jour là... Sans toi, je serais morte.

-Je n'arrivais juste pas à me dire que tu étais morte. Tu es beaucoup trop forte pour ça."

Je lâche un hoquet. Je crois que je pleure à nouveau. ça m'énerve.

"-Tu peux pas dire que je suis forte ! J'ai failli mourir ce soir, j'ai même pas réussir à m'enfuir ! Et ces dix ans aux Etats-Unis, à ton avis, c'était pourquoi ? Tu l'as toujours dis : je suis un nid à problèmes, parce que je suis une petite humaine faible qui veut vivre avec des goules !

-Tu sais, tu as peut-être raison."

Il parle de sa voix posée. Je ne l'ai jamais entendu hausser le ton.