Chapitre 8 : A l'aveugle

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PDV Alizée

Soudain, je me réveillais en sursaut, lâchant un petit cri d'effroi. Julien se retourna précipitamment, visiblement surpris de ma réaction et me dit :

- On est bientôt arrivés, j'ai fais une pause sur une aire d'autoroute je suis trop fatigué. Est-ce que ça va ?

- Oui ne t'inquiètes pas, c'était juste un mauvais rêve. Attends, je vais conduire un peu, faut que je te relaye, répondis-je.

- Alizée, conduire un poids lourd c'est différent d'une voiture, ce n'est pas si facile que ça.

- Je me doute bien mais ça devrait aller.

Aussi inconsciente que je fus, je pris la place du conducteur et démarrai la machine. Le premier problème était que mes pieds ne touchaient même pas les pédales, je me sentis très idiote. Afin de ne pas passer plus longtemps pour une cruche, je fis semblant de poser des questions à mon mari en espérant trouver un moyen de baisser le siège :

- Dis, t'as pensé à faire le plein ?

- Non, répondit-il, il n'y a pas de jauge de carburant en plus, je ne sais pas comment cela fonctionne.

- Ah, et le réservoir, tu as vérifié...

- Oui, répondit-il, il n'y en a pas et si tu cherches un moyen de baisser le siège c'est ici.

Il prit ma main et la plaça sur une manivelle sous le siège. Je la tournai et mes pieds atteignirent enfin les pédales.

- Merci.

- Je te connais bien chérie, pas besoin de faire semblant, continua-il. Au fait, on est en mode invisible.

Je lui fis un petit sourire et démarrais. Peu sûre de moi, j'accélérais et raccrochais une voiture garée à côté. Julien rit de mon malheur et s'endormit presque immédiatement. Il n'avait pas dormi et devait vraiment avoir besoin de repos. Alors que je galérai à reprendre la route, Marie se réveilla et regarda son téléphone.

- On y est dans moins de cent kilomètres c'est déjà ça, dit-elle.

- Ouais, espérons trouver ce fameux Karman.

Marie soupira, les larmes semblaient lui monter aux yeux. Elle tourna alors la tête afin que je ne le remarque pas.

- C'est pour Hector ? Dis-je avec certitude.

- Oui, c'est horrible, il me manque... Je n'arriverai pas à faire sans lui, je me demande s'il ne vaudrait mieux pas que j'en finisse.

- Marie, non ! Ne fais pas l'idiote, moi aussi ça m'a fait mal de perdre un ami, on a tous vécu ça ensemble !

- Mais tu ne peux pas comprendre ! J'ai perdu mon grand amour, dit-elle en pleurant toutes les larmes de son corps. Toi, Julien est encore en vie, tu ne peux pas savoir ce que ça fait !

- Non, je ne peux pas le savoir. Par contre tu as encore tes parents alors ne t'avises plus une seule fois de me dire ça car contrairement à moi tu as encore une famille, dis-je les larmes aux yeux. On doit rester soudés si on veut s'en sortir, on a besoin des un et des autres alors ce n'est pas le moment de divaguer. J'espère que c'est clair.

- Oui, Alizée.

Le ton de sa voix me laissait croire qu'elle venait de réaliser son erreur. Mais à présent, je n'arrivais plus à chasser les larmes de mes yeux. Je pris alors le paquet de cigarettes dans ma poches et en allumais une. Bien qu'abîmée, j'estimais en avoir grand besoin.

Vacances en Enfer 2: Liens Sanglants Où les histoires vivent. Découvrez maintenant