Vacances en Enfer 2: Liens Sanglants

Chapitre 10 : Secondes

PDV Alizée

Au moment au le sceptre toucha le sol, tout me parut soudainement flou. Ensuite, mon corps me sembla étrangement léger, comme si la gravité était inexistante. Je fermais alors un instant les yeux. Lorsque je les rouvris, nous étions tous en train de sortir de la maison du vieux Karman, même Julien. Je regardais silencieusement cette scène dans laquelle j'avais comme un sentiment de déjà vu. Soudain, un bruit assourdissant se fit entendre et un immense robot noir atterrit devant nous, c'était Danger.

A ce moment précis, je compris que le vieillard venait de nous faire remonter dans le temps. D'ici quelques secondes, Julien allait sauter sur Danger et se faire tuer. Karman venait de nous renvoyer en arrière afin d'éviter cette catastrophe. C'est dans la précipitation que je bousculai brusquement mon mari et hurlai :

- Hé toi, viens me chercher !

Je détalais instantanément vers la forêt et bien évidemment, le robot me poursuivait. Il devenait fou de rage et poussait des cris monstrueux. Comme il était plus grand que moi, il détruisait tous les éléments sur son passage. Je me cachai donc derrière un arbre et réfléchis un instant. En jetant un coup d'œil par-dessus mon épaule, je vis le camion démarrer et commencer à partir. Il fallait que je coure le plus vite possible pour le rattraper et sauter dedans.

Cependant, Danger me bloquait le passage. Soudain, une idée me vint à l'esprit, je ramassai une pierre juste devant moi, pris une grande inspiration et courus droit vers lui. Je la lui lançai au visage et dis :

- C'est cadeau mon gros.

Par chance, mon projectile vint s'écraser pile dans son œil droit, le faisant ainsi hurler de douleur. J'étais parvenue à trouver son point faible. Alors qu'il mettait ses main à son visage, je courus dans sa direction et le contournais. A peine dix mètres me séparaient maintenant du camion mais le robot était déjà repartit à ma poursuite :

- Reviens là sale humain, hurla-il fou de rage.

Comme je n'étais pas décidée à revivre cette scène à nouveau, je tapai un des plus gros sprints de ma vie et finis par atteindre mon objectif. Mais au moment de monter dans le camion, Danger n'était qu'à un mètre de moi. Julien me prit donc par la main et me tira de toutes ses forces sur lui. Le robot s'accrocha à la portière et tenta de m'attraper. Julien saisis alors un révolver et lui tira en pleine tête. Le monstre d'acier chuta alors violemment et cria :

- Nogismunes, rattrapez les !

A ce moment, mon cœur se serra, des centaines de monstres commencèrent à nous encercler. Karman, qui était au volant, se mit à rigoler.

- Haha, accrochez vous, on va s'amuser !

Soudain, il accéléra et le pare choc pointu embrocha tous les Nogismunes tentant de se mettre devant nous. Bien que cela puisse sembler nous tirer d'affaire, d'autres arrivaient par les côtés. Le vieillard tourna une étrange manivelle et dit :

- On va partir loin d'ici, attention ça va secouer un peu.

Le compteur du camion émit alors trois bips successifs et brusquement, la machine accéléra. Nous allions tellement vite que cela paraissait irréel. En quelques secondes, nous avions semés les monstres, mais ce spectacle n'était pas encore terminé. Tout le paysage devant nous devint blanc jusqu'à nous éblouir au point d'être contraints de fermer les yeux.

Lorsque je les rouvris, nous étions dans une forêt et un imposant rocher était posé juste devant nous.

- Attention ! Hurlais-je en sursautant.

Karman braqua alors violemment et la machine dévia de justesse avant de s'arrêter dans un bruit de freinage assourdissant. Une fois remis de nos émotions, nous sortîmes tous du véhicule. Mon cœur battait encore à pleine allure, j'avais beaucoup de mal à me calmer après ce que je venais de vivre. Je m'assis donc dans l'herbe sèche à côté de Marie.

Rapidement, nous nous mîmes à transpirer, il faisait particulièrement chaud. Julien se tourna vers Karman et lui demanda :

- C'est quoi ce délire, on a voyagé dans le temps où quoi ?

- Mais non, répondit-il, je vous ai juste envoyé au Mexique.

- Quoi ?! Au Mexique ? Poursuivis-je. Mais qu'est ce qu'on fait la ?

- Je vous ai pourtant bien promis de vous mettre en sécurité n'est ce pas ?

Je réalisai soudain qu'il nous avait bel et bien sauvés la vie, il nous l'avait promis. Bien que je fus très loin de chez moi, Karman n'avait pas mentit, nous étions à présent hors de danger. Nous réalisâmes alors la chance que nous ayons d'être loin de nos ennemis. Le vieillard se tourna ensuite vers moi et me dit :

- Bien, j'ai enfin rempli ma mission, je vais pouvoir retourner à mes occupations.

- Comment ça ? Demandais-je. On fait quoi nous ? Nous sommes bien au Mexique pour quelque chose on ne va pas attendre bêtement que les choses se règlent comme par magie.

- Jeune fille, répondit-il en haussant le ton. Ma mission est terminée, maintenant tout dépend uniquement de vous-même. C'est à vous de découvrir la clé permettant à votre Jihinx de revenir à la vie.

Soudain, une réflexion vint bousculer me pensées, Karman avait bel et bien dit que le Jihinx pouvait revenir à la vie. Je me sentis alors soulagée et souris bêtement. Je fixai immédiatement le vieillard et lui demandais :

- Où puis-je trouver cette clé ? Nous en avons besoin de toute urgence !

- Ha, ça c'est un mystère, moi-même je n'ai pas la moindre idée de comment l'obtenir. Il te faudra chercher, je t'ai emmenée dans l'endroit adéquat pour mener en bien tes recherches. Quant à moi, ma mission s'achève ici. Au revoir.

- Attendez, hurlais-je vous ne voulez pas nous aider encore un peu, s'il vous plait. Vous venez de nous sauver la vie !

- Ah oui une dernière chose, répondit-il en souriant, elle se trouve là ou tu t'y attends le moins.

Soudainement, une immense vague de sable submergea le vieillard. Après trois secondes de spectacle, le sable retomba au sol. Sous nos yeux ébahis, Karman s'était volatilisé, il avait disparu, comme par magie. C'est à présent livré à nous-mêmes et vide d'énergie que nous réalisions à quel point nous étions seuls. Je me laissais alors brusquement tomber au sol, je n'avais plus d'espoir à présent.