Chapitre 7 : Fuir ou mourir

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PDV Alizée

Une fois dans la voiture, je fondis littéralement en larme. Par inquiétude, Julien me demanda :

- Ça va aller chérie...

- ...

- Attends, où est passé Argentinium ?

Soudain, un silence pesant s'installa dans le véhicule. Tous comprirent que le dernier Jihinx n'était désormais plus de ce monde. Nous savions bien à quel point nous étions vulnérables. Julien me prit alors entre ses bras afin de me réconforter, de me rassurer ; mais la peur gardait le dessus, je ne pouvais guère me sentir mieux après ce qui venait de se passer.

Le trajet fut assez rapide, le convoi arriva sur Paris en moins d'une demi-heure. Cependant, la voiture dans laquelle j'étais ne rentra pas dans la base. Morte d'inquiétude, je me redressai et dis :

- Où est-ce que vous allez ?

- Ah, j'oubliais de me présenter, je m'appelle Denis et j'ai été chargé de votre protection mademoiselle Jackson... Euh Lacroix je veux dire. Je suis chargé au près du gouvernement, de traiter tout ce qui est dit comme paranormal.

- Bien, répondit Julien, ça ne répond pas à la question. Où va-t-on ?

- Récupérer le camion, et ensuite, nous irons vers le sud. Je connais quelqu'un qui pourra vous aider.

Tous acquiescèrent, bien que peu rassurés. Marie, quant à elle, n'avait toujours pas ouvert la bouche. Elle était renfermée et pâle. Repensant à la mort de son amour, je me penchais sur elle et la pris dans mes bras afin d'essayer tant bien que mal de la réconforter.

Une fois que nous fûmes arrivés au camion, nous grimpâmes dedans et partirent en direction du sud. Fort heureusement, Julien avait observé la machine auparavant. Il était donc le seul à savoir la démarrer car en effet, le système était bien plus compliqué que celui des humains. Le trajet fut long, et la nuit commençait à tomber. Denis nous indiqua rapidement un itinéraire à suivre pour aller chez lui passer la nuit. La route nous mena tranquillement jusqu'à Fontainebleau où nous pourrions nous reposer un peu. Nous activâmes l'invisibilité de la machine d'Argentinium avant de rouler jusqu'à chez notre nouveau protecteur.

Une fois arrivés, il referma la porte à clé et nous invita à nous asseoir sur son canapé. Bien qu'il ait l'air hospitalier, cette même personne ne m'inspirait pas vraiment confiance, j'étais très douteuse à son sujet mais n'osais pas en parler. J'attendis donc patiemment, tout en restant sur mes gardes, puis me perdis dans mes pensées.

- A table, dit Denis en me faisant sursauter.

- J'arrive.

Cet inconnu semblait visiblement nous apprécier : il nous avait préparé un tas de sandwichs plutôt appétissants. Pourtant, ils me paraissaient bien amers. Une sensation étrange parcourus mon corps jusqu'à me faire divaguer dès la première bouchée. En réalité, cela provoquait en moi le souvenir du Canada, quand Julien avait tenté de me sauver au péril de sa vie, il avait même réussi à trouver à manger pour moi. Ceci était certainement l'élément provocateur de cette vision.

Soudain, Denis se redressa, visiblement sur ses gardes. Tous cessèrent immédiatement de bouger. Après trois longues secondes, il se leva, alla ouvrir une trappe à quelques mètres de lui et dit :

- Allez dans la cave !

- Quoi, répondit Marie en recrachant ce qu'elle avait dans la bouche.

- Grouillez vous, on n'est pas seuls !

En un instant, nous nous déplaçâmes et descendîmes dans son sous sol. Il referma immédiatement la trappe et un bruit assourdissant se fit entendre. Nous étions tous morts de peur. Soudain, nous entendîmes la porte d'entrée exploser et des pas lourds pénétrer dans l'enceinte la maison. Julien me prit par la main tant il avait peur et fit signe de ne pas faire de bruit. Nous commençâmes donc à écouter ce qui se passait en haut :

- Ils sont passés par là !

- Qui ça ? Répondit Denis.

- Ne te moque pas de moi, répondit l'inconnu à la voix robotique.

- Ah, la fille, aucune idée.

- Tu mens ! Je sais que tu la cache quelque part ! Dis-moi où elle est !

N'obtenant pas de réponse, il frappa Denis qui cria de douleur. A en croire le bruit, il avait heurté un meuble juste à côté de la trappe.

- Ecoute Danger, je l'ai pas, elle est allée dans la base, je te promets. Elle n'était pas dans ma voiture.

- Menteur, répondit le robot. Tu as déjà mentit deux fois auparavant et mon maître n'aime pas les menteurs.

- Non, s'il te plait, pitié.

- Au nom du seigneur des ténèbres, tu dois périr !

Soudain, nous entendîmes un bruit métallique et un cri effroyable. Denis lâchait des hurlements stridents quand soudain, un morceau de plancher rompit, nous laissant légèrement apercevoir la tête du robot tueur. Un grand silence s'établit ensuite. Le présumé Danger tourna le dos à sa victime et s'en alla. Une fois les bruits de réacteurs disparus, nous nous empressâmes de sortir de la cave. C'est avec effroi et douleur que nous découvrîmes ce massacre. Denis était éventré le long d'une armoire, son sang coulait de partout. On pouvait distinguer ses intestins à travers le trou dans son ventre.

Cependant, il respirait encore, je me penchais donc vers lui et dis :

- Donnez nous tous ce que vous savez et cet enfoiré paiera !

Il sortit alors un livre de la poche intérieur de sa veste : « Les légendes anciennes », le même exemplaire que Marie avait trouvé au chalet. Je lui pris des mains et voulus le remercier de nous avoir protégés au péril de sa vie, mais avant que je ne me retire, il me prit par le bras et dit :

- Karm...

- Comment ?

- Karman... Dit-il avant de nous quitter définitivement.

Pour notre plus grand désespoir, nous venions une fois de plus d'assister à un crime. Je me relevais doucement, le livre à la main, et dis :

- Merci pour tout... C'était vraiment très courageux.

- Au moins, on à une base, dit Marie, on doit le garder.

- Ouais...

Après cette véritable scène d'horreur, nous quittâmes la maison en vitesse afin de regagner le camion et partir loin d'ici.

Pendant que nous roulions à l'aveugle, Marie recherchais sur son téléphone un potentiel Karman et finit par le trouver dans le Limousin. Nous changeâmes donc notre cap. Peu après, un souvenir me traversa l'esprit.

- Le robot ! Dis-je soudainement.

- Quoi ? Répondit Marie en sursautant.

- Le robot qui a tué Denis, il était dans la bagarre quant Argentinium s'est fait tuer.

Il y eu un grand moment de silence, puis, je m'abandonnais à la fatigue et m'assoupis, rapidement suivie par Marie. Il conduisait et ne devait pas s'endormir, il était vraiment très courageux. Je savais que durant notre longue et pénible cavale, il faudrait se relayer pour le conducteur. Mais à l'heure actuelle, la pire chose qui me tournait dans la tête étaient la mort d'Hector et d'Argentinium. Combien de temps allions-nous rester en vie ?

Vacances en Enfer 2: Liens Sanglants Où les histoires vivent. Découvrez maintenant