Perdue dans le noir - Part1

Chapitre 15

- On approche de la maison. Reste sur tes gardes, Katia est peut-être là.

- Tu as dit qu'elle était blessé, dis-je inquiète.

- Mais elle cicatrise rapidement aussi.

J'avais du mal à déglutir, ma gorge se nouait. Je paniquais à l'idée d'avoir à affronter ce monstre là ! Et chacune de mes capacités de vampire, pas encore maîtrisées, étaient en alerte. J'écoutais les bois, je regardais les alentours et humais l'air comme un animal en panique ! Je me sentais vulnérable malgré tout...

Après une centaine de mètres sous la pluie, avec de la boue jusqu'aux chevilles, nous arrivions à l'orée de la forêt. Depuis le couvert des arbres nous observions la maison qui avait l'air plus effrayante que jamais par ce temps. La porte du sous-sol était fermée, mais celle de la maison grande ouverte. Je regardais Adam, pour savoir ce que nous devions faire maintenant. Il était concentré et attentif.

- Tu l'as laissé au sous-sol ?

- Oui.

- Dimitri et Marcus, ils sont probablement en bas. C'est l'endroit idéal pour échapper au soleil.

- Je dois y aller. J'ai promis, dis-je la voix tremblante.

- Il faut qu'on se trouve des armes. N'importe quoi pour nous défendre.

- La maison ? questionnais-je à voix basse.

- Oui.

Je devinais qu'il n'était pas du tout confiant. Cette porte ouverte était une invitation un peu trop évidente... Où nous étions si tendus que tout nous faisait peur !

Il avançait le premier, prudent et à l'affût. Je le suivais de près. Chacun de nos pas était bruyant à cause la boue, mais le vacarme de la pluie battante qui frappait les portes métalliques du bunker couvrait nos pas. Quand nous atteignions le perron, je sentais des frissons de peur me parcourir alors que nous entrions à l'intérieur. Il faisait très sombre. Le plancher craquait sous nos pieds alors que nous semions la boue qui s'était accrochée à nos chaussures. Je regardais partout autour de moi, craignant de tomber sur Katia ou pire encore, Katia transformée...

- Fouille l'étage, je vais chercher ici. Même un couteau fera l'affaire.

Je voulais protester, ne surtout pas m'éloigner de lui, mais il était déjà dans l'autre pièce !

L'étage était entièrement vide, il n'y avait aucun meuble et toutes les fenêtres étaient condamnées par des planches. Mais, en ouvrant une porte au fond d'un long couloir, je tombais sur une chambre vieillotte qui devait être inoccupée depuis des décennies. J'entrais et avançais jusqu'au centre de la pièce. La tapisserie verte aux motifs baroque se décollait par endroit et chaque chose était couverte de poussière volatile. J'ouvrais le coffre juste aux pieds du lit et découvrais des jouets en bois, très anciens. Je continuais à fouiller, ouvrant l'armoire et les tiroirs de la commode pour y trouver de vieux vêtements d'enfant...

- C'était ma chambre. On devait toujours se cacher avec mes parents, et on venait souvent ici.

- Pourquoi tout a disparu sauf ça ? demandais-je.

- Mon père était vraiment amoureux de ma mère, même si on a du mal à l'imaginer aimer qui que ce soit. Et ma mère m'aimait plus que tout au monde. Je crois qu'il cherchait juste à la garder près de lui. Et ça suffisait pour que je le respecte avant...