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J'avance lentement, d'un pas tremblant. Moussa et Marc se trouvent à mes extrémités. Ont-ils peur que je me m'échappe? L'endroit où nous sommes me semble être immense et je n'irais pas très loin si je tentais quoi que ce soit.

Moussa me lance de temps en temps quelques regards mais je n'y pas attention. Je fait mine de manger mon sandwich et d'être indifférente, alors qu'en réalité cette histoire me dévore de l'intérieur.

Je me met à la recherche d'une idée de vengeance. Moussa ne va pas s'en sortir comme ça. C'est mort. Si je parvient à me sortir de cette galère, il ferait mieux de ne pas se trouver sur mon chemin. Mais pour l'instant, je n'ai pas d'autre choix que d'affronter ce qui m'attend. La vengeance ce serait pour plus tard. Ce n'est pas le moment de penser à ça. Il faut déjà que ce cauchemars s'arrête.

Une pensée me vient subitement à l'esprit, mettant de côté mon envie de vengeance. Tout à l'heure nous étions une dizaine de filles à avoir été sortit de la cave avant que Moussa ne vienne me chercher. Où sont-elles passés? Et Aïsse? Avec tout ça, j'ai finis par l'oublier.

Je pivote à contre coeur ma tête vers Moussa et lui pose mes questions. Il soupire avant de me regarder tristement.

_ Elles vont être expédiées, commence-t-il. Par bateau. Certaines irons en Espagne, d'autre en Italie ou en Angleterre. Ça dépend de leur acquéreur.

Putain mais ils nous prennent pour des objets sérieusement! "Expédier"! Un être humain ça ne s'expédie pas! Si je parlait de lui comme ça, ça ne lui plairai pas du tout.

_ Toi tu es réservé, reprend calmement Marc. C'est pour cela que tu es encore ici. Ton proprio a passé quelques jours en France et a décidé de venir te récupérer lui même.

Je les regardes tour à tour, avec du dégoût. Ils me disent ça comme s'ils me disaient "bonjour". Ils n'ont en aucun cas l'air attristé par ce qui nous attend et ça en dit long sur leur personnalité.

_Vous n'avez vraiment pas de coeur, leur dis-je d'une voix amer.

Moussa ne répond rien et baisse les yeux sur ses chaussures tandis que Marc rit légèrement.

_ C'est pas en ayant un coeur que tu va t'en sortir dans la vie petite, me dit-il.

Je ne lui répond rien et termine mon shandwich. Au lieu de me couper l'appétit, cette histoire me donne faim. Je pourrais manger tout et n'importe quoi juste pour oublier la situation dans laquelle je suis.

Au même moment, nous franchissons une grande porte en verre. Nous nous retrouverons dans un bureau où se trouvent déjà deux hommes.

Le premier est un petit vieux d'une quarantaine d'années, bien enrobé. Vu son costume hors de prix et son air hautain, je déduis que c'est lui le chef du tout ça... Le deuxième homme est hispanique. Assez jeune et athlétique c'est un très bel homme. Mais au regard à la fois désireux et mauvais qu'il me lance, je déduis qu'il n'est pas aussi beau à l'intérieur qu'à l'extérieur. C'est sans difficulté que je comprend qu'il s'agit de Felipe, mon...mon... propriétaire...

_ Enfin les voilà, annonce fièrement le petit vieu.

Je sent le regard de Felipe sur moi est c'est vraiment déstabilisant. Je ne le connais pas et il me dégoûte déjà. Le chef me regarde à son tour et son sourire fier laisse place à de l'embarra.

_ C'est quoi cette tenue? demande-t-il.

_ J'ai rien trouvé de mieux, bafouille Moussa.

Felipe s'avance en ma direction et tourne autour de moi.

_ Elle m'a l'air bien bonne, dit-il en se léchant les lèvres.

Malgré la douceur et le calme de sa voix, il m'effraie. De plus, je me sent humilié et sale. Jamais on à parlé ainsi de moi.

Plus fort Que toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant