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Chapitre 9 : Chavefield Is A Place On Earth

30 mars 2016, Une piscine de Chicago:

Depuis 7:30 du matin, Arthur Delano s'y trouve. À cette piscine ouverte tous les jours de 5 heures du matin à 23 heures du soir. Tout seul. Enfin dans le bassin d'à côté il y a un groupe de mamies qui font de l'aquagym, dirigées par une jeune coatch qui n'a apparement aucune envie d'être là.
Là, il vient de finir ses tours de bassins qu'il a commencés une heure plus tôt. Il est vraiment imbattable dans tous les styles: libre, brasse, papillon, dos. Il sait tout faire et avec des temps pas très amateurs. Le seul problème, c'est son corps. C'est un graçon qui n'a que la peau et les os malgré tous ses efforts. Il nage quand même depuis sept ans, et ça ne l'a pas du tout aidé à gagner quelques muscles. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il n'a jamais été choisi par son coach pour des concours. Pas même pour les phases par comté.
Arthur n'a jamais perdu espoir, il a même commencé la musculation il y a quelques mois. Mais sans grands résultats. Vraiment rien n'y aide.

À 8:30 il doit être à la fac'. Arthur fait en effetdes études pour devenir critique littéraire. C'est un des meilleurs élèves de sa promotion et il ne compte pas perdre sa place. Comme il peut se décevoir facilement, il met ses études en première place. Malgré cela il trouve quand même du temps pour le sport.

Alors qu'il rentre dans les vestiaires, avec un gel douche et une serviette à la main, il ressent comme une grosse main qui le pousse dans son dos. Il tombe aussitôt sur le ventre sur le carlage froid et mouillé. Il ne perd pas une seconde pour se relever et se retourner afin de voir qui se permet de l'agresser comme ça. Ce sont deux garçons qui semblent avoir son âge, plus petits en taille par contre. Ce sont les deux mêmes qui l'ont accosté la semaine dernière en l'insultant en raison de son corps.
-Hé, le squelette, je doute qu'avec ce corps tu puisses te battre. commence l'un d'entre eux.
-Nous devrions peut être t'apprendre ! complète l'autre.
À peine ces paroles prononcées qu'un des deux garçons prend Arthur par sa chevelure brune et le propulse en direction d'une allée vide. Avec sa tête il rentre dans une série de portes de casiers et glisse par terre le long du mur. Les deux agresseurs entendent quelqu'un passer au loin.
-C'en est assez pour aujourd'hui. La prochaine fois nous serons là aussi !
Et sur ces derniers mots, ils tournent le dos à Arthur allongé par terre saignant du nez et un peu du crâne.

*

Aujourd'hui, 16 juillet, est un beau jour, extrêmement chaud à Chavefield. Plus d'un mois s'est écoulé depuis l'incarcération de Matthew, Eleen et Ophélia. Et il s'y sentent tous mieux que prévu. Certes ils rencontrent parfois des problèmes, mais il sont jusqu'à là arrivés à les surmonter, avec l'inpensable aide de leur famille de prison.

D'ailleurs, c'est la veille du départ d'un membre de la famille J&R. C'est Arthur Delano qui aura la chance de quitter le camp de Chavefield. Après une courte peine de moins de seize mois, le jeune littéraire sera libéré demain matin à la première heure. Depuis quelques jours déjà, il dort à peine et se comporte comme un ange au camp. Il n'a pas eu un seul rapport depuis des mois ! Toujours présent à tous les comptages et sur son lieu de travail, aucun faux pas, aucun regard de travers, aucune plainte, Delano a vraiment été un détenu exemplaire pour tous ceux qui veulent purger leur peine sans le moindre souci.
En échange, aujourd'hui il ne travaille pas. En effet, trois jours avant leur libération, les détenus ne travaillent plus et sont priés de commencer à ranger leurs quelques affaires et de remplir une montagne de paperasse avec leur conseiller.

Comme il est occupé, il ne s'est pas trop intéressé aux dernières activités de sa famille, même si il profite de chaque instant passé avec elle. Apparement la famille J&R n'est pas très en forme avec cette chaleur...
C'est en tout cas ce qu'elle veut faire croire au chanceux pour pouvoir préparer sa fête de sortie en secret. Certes ce n'est pas une action très autorisée, mais quelques gardiens acceptent cela et participent parfois eux-mêmes à ces soirées. C'est d'ailleurs le cas de la gardienne Camilla Singleton, qui sera d'astreinte les deux nuits précédant et suivant le relâchement de Delano. La dernière fois elle a même versé quelques larmes discrètes lors des multiples discours des détenus.