Chapitre 10 - Jalousie

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Dernier chapitre avant les vacances, gros bisous. 😘
Bonne lecture à tous ❤

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J'hésitai une seconde à lever la tête vers lui, mais au bout du compte, je n'en fis rien.

«J'aurais aimé que les choses soient différentes.» me souffla James avant de partir.

Je le suivis du regard tandis qu'il s'en allait, incapable de réagir.
J'étais complètement chamboulée.
À la fois en colère contre moi-même de réagir ainsi en sa présence, d'avoir eu à ce point envie de l'embrasser, et déçue de le voir s'en aller si vite. Encore une fois, il me laissait tomber pour une autre fille.

J'étais surtout jalouse parce que sa copine était canon, avec ses cheveux parfaits, beaux yeux bleus, son maquillage impeccable, ses vêtements bien assortis... de chez Zara, si je ne m'abuse...

Tandis que moi, j'étais en tenue décontractée pull, jean, baskets, bien plus commode pour m'occuper de Noélie.
J'avais les cheveux bouclés, que je lissais régulièrement. Ils étaient bien plus jolis, maintenant que j'avais accès à des produits de coiffeur, mais nécessitaient pas mal de soins, alors que j'avais immédiatement remarqué qu'elle avait une bonne nature de cheveux...
Dans des moments comme celui-ci, je maudissais ma déformation professionnelle, qui me poussait à analyser la chevelure de tous ceux qui croisaient ma route.

De surcroît, Manon était très mince.
J'avais maigri pendant ma grossesse, à force de vomir, et le chagrin jouant sûrement un rôle important également, mais mon ventre n'avait jamais récupéré sa tonicité.
Selon la façon dont je m'habillais, si on regardait bien, on pouvait voir qu'il n'était pas complètement plat.

Habituellement, je n'en avais cure. Peu importe que mon corps ne soit pas parfait, j'avais le bonheur d'avoir donné ma vie. C'était la seule chose qui comptait. Et d'ailleurs, j'étais très ronde avant ça.
Mais aujourd'hui, je désirais être comme elle.
J'aurais voulu qu'il ait envie de rester avec moi, et qu'il se rende compte de ce qu'il avait perdu, plutôt que de s'en aller avec miss monde!

Je secouai la tête.
Cette jalousie était tout ce qu'il y avait de plus ridicule. Il ne me devait absolument rien, puisque nous n'étions et ne serions jamais un couple, ce que je lui avais bien fait comprendre.

De plus, il avait eu la gentillesse de nous permettre de rester ici à ses dépens, alors qu'il avait payé ma mère pour séjourner dans ce chalet.
Je n'avais aucun droit de lui en vouloir. En tout cas, pas pour cette raison.

Je soupirai un grand coup avant de laver les mains et la figure de Noélie pour l'emmener faire un tour de manège. Elle adorait ça! Surtout s'il y avait un pompon à attraper pour gagner un tour gratuit. Et ça aurait sûrement le mérite de me changer les idées.

Elle bouda un moment quand une petite fille le saisit à sa place.
Je me mis à rire devant son mauvais caractère.
Néanmoins, je parvins facilement à lui faire oublier sa mauvaise humeur en engageant une bataille de boules de neige, et malgré la température, je fondais en l'entendant rire à gorge déployée.

Nous rentrâmes au chalet, pressées d'aller nous réchauffer et préparer notre pizza.
J'étalai la pâte pendant que Noélie m'énumérait les ingrédients dont elle avait envie.
Je les sortis et la laissai les disposer à sa guise avant de mettre la pizza au four.
Pendant qu'elle cuisait, Noélie entreprit de faire un dessin, alors je préparai une salade en laissant par mégarde mon esprit divaguer à nouveau.

James devait être sur la route en ce moment... À moins qu'il ne se soit arrêté à l'hôtel avec miss monde... Et pas seulement pour dormir, bien sûr!

J'avais passé de bons moments avec lui pendant les vacances, je devais bien l'admettre.
Et finalement, ce petit crétin avait réussi à me faire douter.

Si j'en croyais ce qu'il m'avait dit, il n'était pas très attaché a sa petite amie.
Il aurait très bien pu l'envoyer balader comme il l'avait fait avec moi à l'époque, et profiter de ses vacances à la montagne. Mais j'étais convaincue qu'il était parti par respect envers elle, pour ne pas l'humier et la blesser.

S'il avait été aussi égoïste que je le pensais, il n'en aurait rien eu à faire qu'elle souffre.
Ou bien, il nous aurait fait partir. Ça lui aurait grandement facilité la vie, et j'aurais trouvé ça légitime.

Alors, à moins qu'il n'ait l'espoir de me mettre dans son lit... Mais dans ce cas, mettre les voiles n'était pas le moyen le plus sûr de réussir, il a peut-être changé.

Et si je m'étais trompé sur lui?
Si je lui avais menti à tord?
Et privé ma fille de son père...
Tout à coup, je m'en voulais énormément.

Je haussai les épaules et allai m'occuper de Noélie. Il fallait que je pense à autre chose. De toute façon, il était parti, et nous n'avions aucun moyen de communiquer tous les deux.

Le simple fait de voir Noélie manger avec appétit me changea les idées instantanément.

Après le repas, je l'aidai pour son rituel du soir : bain, pyjama, brossage des dents, lecture d'une histoire de son choix, et au lit!

Une fois qu'elle fut couchée et endormie, je pris un livre dans l'espoir d'échapper à ma conscience.
Mais c'était peine perdue.
Il, était rare que je ne voyage pas en lisant, mais ce soir, je devais me résoudre à abandonner cette idée.
J'essayai la télévision, mais cette tentative s'avéra aussi infructueuse.

Agacée, je finis par aller prendre une longue douche, qui me détendit à peine.
J'avais beau fuir la réalité, elle me rattrapait constamment.
Je ne pouvais pas m'empêcher de me dire que les choses auraient pu être si différentes. Si ce n'est pour James et moi, au moins pour lui et notre fille...

Notre fille! Je me giflai intérieurement. C'était tout simplement ridicule!
Il était son géniteur, pas son père.
Un père, c'est quelqu'un qui s'occupe de son enfant, qui lui donne tout son amour, en prend soin et le protège.
James n'avait rien de tout ça.

Le fait qu'à présent il se comporte bien vis à vis de nous ne signifiait pas pour autant qu'il souhaitait avoir un enfant. Avec moi, de surcroît!
Il avait une relation bancale avec sa petite amie et n'était probablement pas prêt.
Je ne souhaitais pas prendre le risque de tout lui divulguer s'il était instable.

D'autant plus que rien ne pouvait me laisser penser qu'il réagirait bien en apprenant la nouvelle.
J'avais suffisamment de choses à gérer dans ma vie pour ne pas avoir envie de me disputer avec lui.
D'ailleurs, avant que je ne lui mente sur l'âge de Noélie, je me souvenais très bien de son visage paniqué. Avoir un enfant était la dernière chose qu'il souhaitait.

Épuisée et à bout de nerfs, je finis par aller me coucher m'endormir, d'un sommeil agité.

Envers et contre toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant