La Libération. Daisy se souviendrait toute sa vie de ce jour béni, où les exclamations de joie, les cris, les pleurs, où toutes ces émotions simultanées jasaient de son écran de télévision en noir et blanc.
Cet écran était vieux, on aurait dit qu'il crachait ses poumons comme un fumeur, mais c'était un cadeau de son père à sa mère, alors ils l'avaient gardé. Oui ils avaient l'argent pour s'en acheter un nouveau, car les U.S.A étaient le pays le plus riche du monde. Ils n'avaient pas été affectés sur leur sol (mise à part Pearl Harbor) et la richesse était à son paroxysme.
Mais Daisy ne voulait pas se vanter de tout cet argent qu'elle avait. Son père lui aurait déconseillé, de un. Et de deux, elle voyait ces gens qui crevaient de faim dans les autres pays. La France et le Royaume-Uni étaient amochés, elles les soutenaient par la pensée en faisant comme si, elle aussi, elle avait été attaquée.
Car Daisy l'avait été, son père était mort sur le front, elle n'avait pas eu la chance d'entendre un dernier je t'aime de sa part.
Elle n'avait pas eu la chance de revoir une dernière fois son sourire, seules les photos le lui permettaient.
Mais ce n'était pas assez.
Rien n'était assez pour combler ce manque, ce vide béant qui lui creusait la poitrine. Et ça ne s'effacait pas de jour en jour, non, ça s'aggravait. On lui avait volé son père, on lui avait arraché de force sans qu'elle ne puisse s'interposer ou donner son avis. Cela était le cas de nombreuses, de milliers de personnes.
Alors pourquoi vouloir se sentir mieux ? Pourquoi vouloir prétendre que tout va bien, juste parce que son pays baigne dans la richesse.
D'accord, elle aggravait les faits quelque peu : tout le monde avait perdu quelque chose dans la bataille, et la richesse n'allait pas rapporter les victimes chez eux.
Mais elle voyait sombre, elle broyait du noir.
Toute fois, quand elle vit les sourires et les larmes sur les visages de ces Français, qui avaient remportés leur bataille pour la Liberté, aidés de tout le monde (dont son père avait fait parti) elle ne put s'empêcher de pleurer de joie avec eux. C'était une des plus belles images qu'on lui avait donné de voir dans sa vie.
Ils étaient reconnaissants, ça se voyait. Et se dire que son père avait servi cette cause, pour que ces gens soient libres de leurs pieds et leurs mains, de leurs pensées, qu'ils ne soient plus raccrochés à une idéologie raciste et antisémite qui bouffait le monde entier, et bouffait des pauvres gens qui n'avaient rien demandés, elle était heureuse.
Son père avait donné la liberté aux Français.
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dear father, wwii (✓)
Ficción histórica﹅ 𓂃 ♯DEAR FATHER, seconde guerre mondiale ⠀⠀⠀⠀⠀ ⠀⠀⠀⠀⠀ ❛les américains, anglais, canadiens et ⠀⠀⠀⠀⠀ français débarquent sur les plages ⠀⠀⠀⠀⠀ normandes à l'aube du 6 juin 1944, ⠀⠀⠀⠀⠀ brisant des hommes poussés dans cet ⠀⠀⠀⠀⠀ enfer et des familles...