Chapitre 3 : 00h18

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La porte s'est fermée.

J'entends les filles tambouriner contre les battants, mais elles ne crient pas.

J'actionne les poignées, mais elles sont bloquées.

- Kely! Kely? On va vous sortir d'ici!

- Et moi! s'insurge Cathy

- Mais oui, toi aussi! s'énerve Xavier. Laissez moi faire.

- Attends, Xav, si tu parles de...

Mais trop tard : il est déjà en train de hurler et de foncer sur la porte, coude en avant.

Il se cogne contre et se retrouve sur le cul. Bah ouais, fallait 'y attendre, mon gars!

Je lui tends la main pour l'aider à se relever.

- Je crois que cette porte est solide.

- Naaan, sans blague!

- Les gars? Les gars!!! hurle Cathy derrière la porte. PUTAIN LES GARS!

- Cathy? tente Xavier.

Pas de réponse.

- Jo? Xav? demande en chuchotant la voix de Kely. Vous...?

Un hurlement terrifiant parvient à nos oreilles puis le bruit de leurs chaussures sur le sol. Elles se sont enfuies en courant.

- Cathy? Kely? demande Xavier sans succès

- Laisse, mec. Elles sont parties, elles se débrouilleront. Arrête de faire ton macho et suis-moi.

- Pourquoi je serai macho?

- Parce que tu crois qu'elles ne sont pas capables de se débrouiller seules.

Un éclair illumine la pièce.

- Il va nous falloir de la lumière.

Je sors mon téléphone et active la lampe.

- Elles ont la lampe... Elles devraient s'en sortir.

- Xav, à la quelle des deux tu as donné la caméra...?

- A Kely...

Puis, après un moment de silence :

- Filme avec ton téléphone.

- Hein?

- Pour qu'on soit sûrs qu'on est pas fous. Quand on s'en sortira, on demandera aux gens s'ils voient la même chose sur la vidéo.

- Tu veux immortaliser des moments d'horreur?

- Jo...

Je ne lui réponds pas.

Il m'arrache le téléphone des mains et active la cam.

- Voilà.

- Sers-t'en pour appeler quelqu'un plutôt!!!

- Y'a pas de réseau. J'ai texté Clarisse là-haut, y'a pas de réseau.

Le stress. Putain, pourquoi il doit toujours arriver dans ces moments-là?

Se calmer. Se calmer.

- On... on s'en va.

- Et les filles?

- On peut pas les aider...

Soudain, une tête sort du mur en face de moi, des trous à la place des yeux, des trous énormes et ronds, une peau blanche striée par ses veines bleues bien visibles, trop visibles, et une bouche démesurément ouverte. La tête pousse un horrible cri et reste immobile.

Mon cœur a faillit s'arrêter de battre.

Le cri se répercute encore.

- L... les escaliers... bégaye Xavier

Je cours. Je veux partir d'ici le plus vite possible. Sans penser à rien d'autre qu'à mon futur cadavre qui, une fois hanté, servira de déco pour les prochains visiteurs.

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