Chapitre 8 : 01h40

66 14 16
                                    

J'ai juste eu le temps de voir des tâches de sang sur le mur avant de m'enfermer dans la salle de bains, le souffle court.

Comme rien ne s'est passé, je décide de penser à autre chose qu'à Cathy.

Pardon Cathy. Je ne pouvais plus rien pour toi.

Combien reste-t-il de personnes dans ce manoir? Vivants?

Quand on s'est séparés, il restait Xavier, Jo, Cathy et moi.

Je regarde mes quatre doigts levés et en abaisse un.

Si ils ont pas fait les cons et les trouillards, on est encore 3.

Deux seraient morts. La majorité est en vie.

C'est plutôt une bonne nouvelle.

Une bonne nouvelle que ma meilleure amie et Cathy soient mortes... Putain mais je pense à quoi, là?

Je plaque mes mains sur mes oreilles et appuie. Je veux faire sortir de ma tête ces images d'horreur.

L'horreur, c'est le mot exact.

Je suis en train de rêver, ou dans un film d'horreur. Oui c'est ça.

Mais alors pourquoi je sens le sang sur mon jean? Cette pression dans le ventre? La caméra autour de ma taille?

La caméra... Je l'ai accrochée à ma ceinture dans la chambre des poupées. Elle a tout filmé.

Alors soit on va faire le buzz, soit ça fera un témoignage parfait pour identifier nos cadavres disparus et prouver la scène.

Oh mon dieu, oh mon dieu, oh mon dieu faites que je me réveille, faites que je me réveille...

Un bruit d'eau qui coule me fait sursauter.

La baignoire. Le rideau est tiré devant.

Il y a une fenêtre derrière.

Le couloir est bloqué.

C'est mon dernier ticket de sortie valable.

La main tremblante, je me dirige lentement vers la baignoire. Je remarque à peine que je claque des dents.

Mes doigts agrippent le rideau.

Jusqu'ici rien.

Je le tire d'un coup sec et m'écarte.

Du sang.

C'est du sang qui coule du robinet et qui remplit la baignoire. Ça va déborder. Il faut que je me dépêche.

Du sang. Du sang de qui? De quoi? Depuis quand? Pourquoi?

Je pose un pied sur le rebord de la baignoire.

Rien.

Je referme ma main sur la poignée de la vitre.

Rien.

J'ouvre la fenêtre.

Toujours rien.

Mon cœur n'arrête pas de s'emballer pour autant.

Deuxième pied.

Je commence à lever une jambe pour m'engouffrer dans la petite ouverture...

Une main sort du liquide et attrape ma jambe.

Je hurle le plus fort que je peux.

Une autre sort, s'agrippant à mon mollet.

Je secoue la tête, le jambe, la fenêtre en criant comme une folle, le plus fort que je peux, j'en ai même peur de ne plus avoir de cordes vocales après.

Les bras tirent et un visage sort du sang.

- C-C-C-C-C-CAMILLE!!!!!

Son corps n'est pas tâché par le sang, il semble glisser sur sa peau et ses bras squelettiques.

A part sa bouche... Le sang qui a giclé avant que...

Je hurle encore plus fort, même si ça me paraissait impossible il y a deux secondes.

Camille me tire vers elle, ma jambe s'enfonce dans la substance gluante et je tente de la dégager, j'y mets toute ma volonté, mais le cadavre est plus fort, il m'entraîne dans sa chute telle une enclume possédée.

La deuxième main ressort et attrape ma deuxième jambe.

J'ai peur de ne plus avoir assez de voix pour crier lorsque je me noierai dans cette baignoire.

j'ai du sang jusqu'à la taille et les yeux vides et effrayants de Camille me fixent toujours. Quand on arrive juste en dessous de la poitrine, ça s'arrête. Mais je n'arrête pas de crier.

Camille ressort une main et, sans bouger sa tête, presse un doigt contre ses lèvres.

J'arrête de crier mais je pleure, tant que j'ai l'impression que mes larmes vont égaler les litres et les litres de sang.

Ont reste un moment comme ça.

Et puis Camille me couvre la bouche de la main avec laquelle elle m'a signé de me taire. Je hurle à travers mon bâillon mais c'est étouffé. 

Je vais mourir.

Mon cou est dans le sang.

Il commence à monter à mes oreilles, à les remplir, et il ne reste bientôt que mon nez et mes yeux à la surface...

***

Hey! Eh oui, c'est la fin de ce chapitre. Le dernier est près, car oui il ne reste qu'un seul chapitre. Si vous insistez dans les com je le sors juste après celui-là.

En attendant, patientez... niarkniarkniark!!!

ParanormalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant