J'avais fait comme on dit dans notre jargon : un pacte de silence. J'avais décidé de ne plus parler jusqu'à réaliser mon rêve. Et cela durait depuis mes huit ans. J'en ai aujourd'hui quatorze. Mes parents ont toujours cru que mon objectif était de devenir un grand ingénieur, et c'est ce que je leur ai toujours fait croire. J'avais bien dû transgresser une ou deux fois les règles au début, mais vers mes neuf ans, je n'ai plus dit un mot. Je crois bien que j'étais devenue incapable d'émettre une parole compréhensible.
Après une semaine de voyage, nous avons émergé à l'extérieur du « labyrinthe ». Nous sommes sortis. A travers l'unique fenêtre, nous pouvions voir un ciel de nuit. Pas une étoile ne montrait le bout de son nez. La lune était à peine visible, mais je pouvais deviner ses contours derrière les nuages de pollution. Alors que les premières lueurs de l'aurore se pointaient à l'horizon, je réprimai un soupir. J'allais pouvoir admirer pour la première fois, et sûrement la dernière fois, un lever de soleil. Mais je ne m'attendais pas à ça...
Le soleil était rougeâtre et flou. Ses rayons ne s'étiraient pas comme sur les belles photos de nos livres. Ils étaient maigres et ne s'étendaient pas sur les dunes. Le ciel gardait sa couleur grise, et les nuages noirs stagnaient telle de la vase dans un marécage. Quant au paysage... la terre était d'un marron morne. Du sable s'envolait au gré du vent puissant. Nous nous dirigions vers des montagnes sombres, aux sommets dissimulés par ces mêmes nuages aux teintes ténébreuses.
Une larme a perlé sur ma joue. Jubia l'a vite essuyée de sa manche.
« Ne pleure pas, me supplia-t-elle. Tu verras, là-haut, il paraît que le ciel transcende de belles couleurs.
J'ai acquiescé. Puis le calvaire a débuté.
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L'or blanc
Short Story"J'ai bravé les lois du "labyrinthe". Mais je voulais m'échapper. Je voulais sortir de cette prison. Et j'ai obtenu ce que je voulais, mais à quel prix... " Une épopée à travers un continent mort, dans un seul objectif : observer ne serait ce qu'un...