19h39 Jeudi 2 Octobre

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J'arrivais dans la rue en sortant de chez Sean quand ce dernier me rattrapa.

-Annabeth !

-Quoi encore ? (demandais-je en soupirant)

Je continuais d'avancer, et pressais le pas pour aller plus vite, tout en sachant pertinemment qu'il pourrait aisément me rattraper.

-Il fait presque nuit. 

-Sans rire, j'avais pas remarqué ! (répondis-je sur un ton ironique)

Il me rattrapa relativement vite et me dit :

-Attends deux minutes, je te ramène.

-J'ai pas besoin d'un chaperon, mais merci.

-Tu n'as pas idée du nombre de vampires jeunes ou âgés qui pourraient te tuer en moins de trois minutes.

-Et bien ça fera une apprentie chasseuse en moins sur cette planète. Rien de très grave. 

Je faisais beaucoup de sarcasme, c'était un de mes seuls moyens de défense face à cette créature surnaturelle qui visiblement n'avait pas peur de moi plus que ça, et à raison d'ailleurs, je crois qu'à sa place, j'aurais pas très peur de moi, moi non plus.

-Sauf que tu es la dernière et la plus jeune des chasseuses de ta lignée. Ce qui signifie que, tant que tu n'as pas eu d'enfant, de préférence une fille, tu dois absolument survivre pour faire durer ta lignée. Parce que si tous les chasseurs aux argents résonnaient comme toi, tu ne serais jamais venue au monde.

-Bon eh ben vas-y, si il n'y a que ça pour te faire plaisir. (dis-je sur un ton désinvolte)

-Cool.

Il parti dans le garage situé tout au bout de la vaste cour et revînt à bord d'une Audi noire. Il ouvrit la fenêtre et me lança :

-T'attends quoi ? Monte !

J'ouvris la portière, m'assis dans la berline et lançais :

-On se refuse rien à ce que je vois !

-Audi A5 sportback avec toutes les options, et je suis un mec immortel, beau et riche donc je ne me refuse rien.

-C'est bizarre, c'est exactement le discours qu'on s'attend à entendre de la part d'un vieux chnoque riche et prétentieux.

Il explosa de rire et s'engagea sur la route :

-Touché ! En attendant, le vieux chnoque comme tu dis t'a mis la raclée de ta vie tout à l'heure.

-Le vieux chnoque a 480 années d'expérience, c'est facile dans ce cas là.

-J'ai 478 ans, pas 480.

-Si tu veux ... vieux chnoque.

Il y eu un silence jusqu'à ce que nous arrivâmes dans la rue où j'habite, c'est alors que je vis la voiture de Mélissa.

-Attends, arrête-toi ! (hurlais-je)

-OK ... Mais pourquoi ? Sean se gara sur le trottoir, à quelques maisons de chez moi.

-Parce que je suis censée rentrer du lycée, ils vont sûrement trouver bizarre de me voir arriver dans une voiture qui coûte la peau des fesses avec un mec qu'ils ne connaissent pas au volant.

-Pas con.

Je descendis de la voiture et rentrais chez moi, en remarquant que Sean avait attendu que je sois sur le pas de ma porte pour redémarrer et partir. Je soupirais devant cet excès de protection (complètement inutile de surcroît) et entrais dans la maison.En ouvrant, je trouvais Mélissa entrain de cuisiner son fameux plat de lasagnes dans la cuisine. Je jetais mon sac de sport dans les escaliers et elle me lança :

-Salut !

-Hey ! Qu'est-ce qu'on fête ? (demandais-je)

-J'en sais rien pourquoi ?

-Les lasagnes c'est la plat des grandes occasions d'habitude. (dis-je en posant mon sac de cours sur une des chaises de la cuisine)

-Je sais pas, j'avais envie. Ça a été la chorale ?

J'eus un moment d'hésitation et dis :

-La chorale ? C'était super !

J'étais légèrement mal-à-l'aise de devoir mentir à mon oncle et ma tante, mais je devais avant tout penser à les protéger, et puis ils sont obligatoirement au courant, donc techniquement, ce sont eux qui ont commencé à me mentir.

-Cool ! Et vous avez chanté quoi ?

-Euh ... en fait j'ai essayé de rattraper ce qu'ils avaient déjà commencé, vu que je suis arrivée en cours de trimestre.

-Ah OK, et ils chantaient quoi les autres ?

-Thriller de Michael Jackson. J'avais répondu au hasard, le premier truc qui m'étais venu à l'esprit était une chanson qui parlait de monstres en tout genres ... comme quoi.

-Ça doit pas être facile d'arriver après tout le monde ... (me dit-elle, compatissante)

-C'est de ma faute, j'avais qu'à me décider avant! (dis-je en rigolant) Bon, je monte ! Il faut que je fasse mes devoirs.

-OK .

Ce mensonge n'en était pas tout à fait un, mon prof d'anglais nous avait donné deux exercices de vocabulaire à faire pour le lundi suivant. Me connaissant, demain après l'entraînement, je serais prise d'une fracture sévère de la motivation et le week-end sera beaucoup plus agréable si je ne me prends pas la tête avec mes devoirs. Je fis donc cet exercice très simple, puis je préparais mon sac de cours pour le lendemain et rangeais les quelques trucs qui traînaient dans ma chambre. Après avoir fait tout ça, je m'allongeais sur mon lit et écoutais de la musique. Un quinzaine de minutes plus tard, j'entendis Mélissa m'appeler depuis le bas des escaliers.

-Annabeth ! Viens voir s'teplait.

-OK j'arrive.

Je descendis les marches et allais dans la cuisine, Mélissa sortait son plat du four.

-Ben dis-donc, ça sent pas les pieds ! (dis-je sur un ton farceur)

-Tu peux placer la table s'il te plaît, je viens d'appeler ton oncle, il sera là dans 5 minutes.

-Oui pas de problème.

Je sortis les assiettes, les couverts et les verres, les disposais sur la table de la cuisine à la place de chacun et aidais Mélissa avec la plat quand Paul arriva dans sa discrétion légendaire :

-C'est moi ! (criait-il)

-Tu sais tonton, on sait que c'est toi, on est que trois dans cette maison, et deux de ces trois personnes étaient déjà dans cette cuisine. (lui lançais-je)

-Un vrai petit Sherlock Holmes ! Alors comment vont ma femme et ma nièce préférée ?

-C'est facile ne même temps de dire que je suis ta nièce préférée, je suis ta seule nièce ! (dis-je en rigolant)

-Moi aussi j'espère que je suis ta seule femme ! (lança Mélissa en rigolant)

-Parce que sinon fais gaffe à ton derrière ! (renchéris-je)

Nous rîmes de la tournure que prenait cette conversation, ça partait vraiment en cacahuète, ce qui était souvent le cas dans cette maison.

-Tiens, au fait Annabeth, je serais pas là demain soir, je prends mon service à 18 heures donc tu devras te débrouiller toute seule vu que ton oncle pars pour Londres demain après-midi.(me dit Mélissa)

Cette dernière est infirmière à l'hôpital de Vunfires et Paul est traducteur, un vrai Reverso ambulant ! Il part souvent en voyages d'affaires et Mélissa fait beaucoup de services de nuit à l'hôpital donc je suis souvent toute seule.

-Et du coup tu rentres à quelle heure samedi matin ? (demandais-je à Mélissa)

-Vers 7h00-7h30, le temps qu'on débrief l'équipe de jour sur ce qui s'est passé la nuit.

-OK.

-Bon et bien à table ! (dit Mélissa en posant le plat sur la table d'un air enjoué)

Annabeth Cacciatori || Tome 1Where stories live. Discover now