Dimanche 5 Octobre 02h18

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Je m'étais endormie sur le canapé, un plaid sur les épaules, le pieu que Sean m'avait donné sous l'oreiller sur lequel j'avais posé ma tête. J'entendis un bruit en haut et m'éveillais immédiatement. La télé était éteinte, sûrement grâce au programme de mise sous tension, des bruits de pas résonnaient sur le plancher au dessus de ma tête, une partie de moi me hurlait de descendre me planquer à la cave, tandis qu'une autre me hurlait de prendre le pieu et d'aller voir qui était là haut. Sans que j'ai le temps d'y réfléchir, j'avais déjà gravit les trois premières marches de l'escalier, le pieu dans la main, et mon téléphone dans la poche. Je montais les escaliers le plus silencieusement possible et repérais l'intrus qui se trouvais dans ma chambre. Il fallait donc se la jouer fine, la porte étant ouverte, il me verrai arriver et pourrait aisément contrer mon attaque. Je redescendis les marches, tout aussi discrètement que je les avais montées et allais dans la cuisine. J'attrapais une poêle que je fis volontairement tomber, ce qui produisit un bruit insupportable, et allais me mettre juste à côté de la porte par laquelle j'étais entrée dans la cuisine. J'entendis un bruit de pas quasiment inaudible dans les escaliers, pris une inspiration silencieuse et me tînt prête. Quand je vis l'ombre de l'intrus, je lui décochais un coup de pieds dans les côtes qui le fit tomber sur la poubelle, j'allais le planter à l'aide du pieu mais il me dit : -Annabeth, c'est moi. -Sean ! Bon sang mais c'est pas vrai !J'allumais la lumière de la cuisine et fut éblouie quelques secondes, ce qui aurait été bien assez pour que quelqu'un puisse me tuer. -Qu'est-ce que tu fais là ? (demandais-je furieuse) -Disons que c'était un entraînement ... (me répondit-il) -Il est deux heures et demie du matin ! Ça t'arrive de laisser les gens se reposer ? -Ah parce que tu crois que tu pourras dire «Désolée je suis fatiguée, revenez à 10 heures » à toutes les créatures surnaturelles qui viendront te tuer ? Tu veux un scoop ? Tu pourras pas ! Il faut que tu sois toujours prête à te battre parce que là c'est ta vie qui est en jeu. -Et bien peut-être que je serais plus efficace pendant les entraînements si tu me laissais avoir un minimum de repos ! Nous étions entrain de nous engueuler dans la cuisine, si on faisait abstraction du thème de notre dispute, on aurait pu croire à un couple après 40 ans de mariage. -Il faut bien que tu comprennes que tes vrais ennemis n'en auront rien à faire de savoir si tu es fatiguée. Ils utiliseront même ta fatigue à leur avantage et te pousseront jusqu'à l'épuisement parce qu'ils penseront que tu es faible. -Si dormir est une faiblesse et bien j'assume ! En même temps, mon corps à besoin que je dorme et mon cerveau enregistre tout ce que j'apprends quand je dors, y compris ce que TU m'apprends ! ET TOC ! -Ton cerveau a déjà commencé à enregistrer sinon on ne serait pas là entrain de discuter. -Ah parce que tu appelles ça une discussion ? Chez moi on appelle ça une engueulade ! Parce qu'une fois encore, tu as dépassé les bornes ! -Désolé de vouloir que tu restes en vie ! La prochaine fois qu'un vampire t'attaquera en pleine rue je le laisserai te tuer ! -Et bien tu aurais peut être dû ! Comme ça ça nous aurait évité à tous les deux de perdre du temps ! -Dois-je te rappeler que tu es la dernière de ta lignée ? Tu dois avoir une fille avant de mourir sinon ta lignée s'arrêtera avec toi ! -Quel dommage ! Mais en même temps, j'ai pas vraiment envie de faire subir à mes enfants des séances de torture comme les tiennes ! -Et bien c'est fort dommage !Nous nous criâmes dessus au beau milieu de ma cuisine encore quelques minutes puis nous terminâmes sur un : -Parfait ! (lançais-je en lui tournant le dos, les bras croisés sur la poitrine) -Bien ! -Bien ! -Bien ! -Bien !J'avais eu le dernier mot. Nous restâmes en silence encore quelques instants, puis, sans vraiment savoir pourquoi, j'explosai dans un fou rire incontrôlable. Sean me regardait et me demanda d'un ton sec : -Je peux savoir ce qu'il y a de si drôle ? -C'est juste que ... on s'engueule comme deux petits vieux et après on se boude comme des gamins ... c'est ridicule. (répondis-je en m'interrompant pour respirer)Sean me dévisageait. Il semblait surpris et je me rendis compte que je n'avais pas ris comme ça depuis l'attaque d'Anthony, le mardi précédent. (ce qui, vous pouvez me croire, est un exploit phénoménal) -Quoi ? (demandais-je à Sean, en souriant et en me remettant petit-à-petit de mon fou-rire soudain) -Rien, je viens de me rendre compte que, depuis qu'on se connaît on n'a fait que se battre sans arrêt. -Finement observé. (dis-je avec ironie) Mais le principe de l'entraînement c'est pas de se battre à la base ? -Si, mais on est pas obligés de se battre sans arrêt, on peut aussi s'amuser une fois de temsp en temps. -Je m'amuse quand je te bats ! -Tu dois pas t'amuser souvent alors ! -Hey ! Ça va les chevilles ? -Elles sont en parfait état, merci de demander. -Mais je t'en prie, c'est normal. (répondis-je d'une voix qu'on aurait cru sortie de l'époque de Louis XIV) Est-ce que je peux retourner me coucher maintenant que tu as vérifié que je pouvais me réveiller au moindre bruit dans ma maison ? -OK j'ai compris le message, je m'en vais. -Hey mais j'y pense, comment tu as fait pour entrer ? -Tu as laissé ta fenêtre ouverte, c'est pas compliqué à partir de là. -Quoi ? J'ai pas laissé ma fenêtre ouverte. -Je suis entré par la fenêtre et elle était ouverte. Peut-être que c'est ta tante qui l'a ouverte avant de partir. -Non, quand je suis allée reposer mon sac tout à l'heure elle était fermée.Soudain, je compris, je courais dans la maison, gravit les escaliers et déboulais dans ma chambre. Sean me suivit en me demandant : -Euh, il se passe quoi là ?Je ne lui répondis pas et entamais une recherche frénétique dans ma chambre, mes longs cheveux châtains se plaçant devant mes yeux de temps à autre. Sean entra dans la chambre, attrapa mon bras et m'obligea à lui faire face. -Qu'est-ce qu'il y a ? (me demanda-t-il d'un ton ferme) -Anthony est sûrement entré ici pendant que je dormais et je ne l'ai pas entendu. Il a certainement pris quelque chose, et plus vite je saurai ce que c'est, plus vite je pourrai aller le récupérer. (lui répondis-je avec une détermination que je ne me connaissais pas)Je me dégageais de son emprise et continuais à chercher, il reprit mon bras et je lui lançai : -Quoi encore ? -Calme-toi. Tu n'arriveras absolument à rien dans cet état. Tes entraînements ont beau progresser, tu n'as pas encore le niveau d'une vraie chasseuse. -Donc je dois rester ici et attendre c'est ça ? -Non, tu dois rester ici et t'entraîner. Si tu veux régler son compte à Anthony il faut que tu deviennes plus forte, plus rapide et plus rusée, y'a que comme ça que tu pourras le battre. Donc tu ne fais rien de stupide OK ? -OK.Je continuai de farfouiller dans tous les papiers, quand mon regard fut attiré par le cadre dans lequel était posé une photo de mes parents, sauf qu'un mot était placé devant la photo. Je démontai le cadre qui était posé sur le bureau, pris le mot et le lis :« Tu vois comme il est facile pour moi d'entrer chez toi, imagine ce qui pourrait arriver à ta superbe famille. »AnthonyJe balançai le mot dans la poubelle, remontais le cadre, regardai la photo de » mes parents, reposai le cadre sur le bureau, regardai Sean et dis : -Il est mort.

Annabeth Cacciatori || Tome 1Where stories live. Discover now