16. Nine

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Désolée de vous avoir laissé avec ce suspense...! Bonne lecture !

Je cours le long de la route, le plus loin possible. Je veux gueuler. Le plus fort possible. Je m'arrête, à bout de souffle. Je ne suis plus très loin de l'université. Là où... il... là où Jonas est... enfin...

- AAAAARGH !!!!!!

Je sert les poings. Je me remets en marche. Peut-être vais-je croiser ses amis... Ils vont peut-être me dire pourquoi il est parti comme un dingue. J'avance à pas lents, pas très sûre de vouloir voir l'endroit du drame. Des jeunes s'éloignent du lieu où je me rends. Ils ont l'air affligés.

TECHNOLAC est écrit sur un grand panneau au bord de la route. Je viens d'entrer sur le campus universitaire.

Il fait grand beau. C'est triste.

Mes yeux se remplissent de larmes (encire plus que ce qu'ils n'étaient déjà) et je me sens malsaine d'aller voir cet endroit. Il y a encore quelques policiers, et deux jeunes qui se font interroger. Je regarde la route. Un débris de moto, une trace de pneu bien nette, une vague odeur d'essence, et un reste carbonisé de moteur. J'avance pour être à la hauteur d'un gars interrogé. Il explique peut-être des choses.

- Hep, toi ! M'interpelle un policier. T'es là pour témoigner ?

- Euh... Je... non, je suis...

- Alors t'as rien à faire là.

Le con. Il voit pas mes larmes sur mes joues, dans mes yeux, dans mon cœur ? Il voit pas que je suis triste ? Il peut pas venir m'aider ? Me parler plus gentiment ? Quel enfoiré !

Je m'éloigne jusqu'à ce qu'il ne me voit plus, et je m'assois sur un banc.

Une jeune fille s'approche, je suis sûre de l'avoir déjà vu quelque part. Elle me regarde comme si elle avait la même impression, puis se rapproche de moi.

- Toi aussi tu connaissais Jonas ? Me demande-t-elle.

Je remarque qu'elle a les yeux bouffis, rougis et humides.

- Oui... C'était... mon petit ami.

- Oh ! Tu es Nine ! Je suis Lila, tu te souviens de moi ?

Maintenant qu'elle le dit je me souviens avoir discuter vaguement avec elle pendant une fête de Jonas.

- Oui...

Elle s'assied à côté de moi.

- Tu dois être...

Elle ne continue pas sa phrase. Je lui pose donc la seule question qui m'importe à cet instant :

- Pourquoi est-ce qu'il est parti en moto ? Il ne sai... savait pas piloter une moto !

Elle me regarde, et me répond :

- Ce matin il est venu en bus, il ne prend pas sa voiture quand il vient à l'université, il était trop écolo pour ça...

Elle renifle et reprend :

- Il t'a appelé ce matin, et tu lui as dit que tu n'allais pas bien et tout... Je sais pas trop pourquoi, mais il avait l'air terriblement inquiet pour toi. Pendant les cours, il paraissait totalement ailleurs. Puis d'un coup il s'est levé, il est allé au fond de l'amphi voir Stan, un ami à lui.

Elle baissé la tête, elle semble incapable de soutenir mon regard plus longtemps.

- Stan lui a filé les clés de sa moto, parce qu'il était persuadé que Jonas savait conduire une moto, et aussi parce qu'il paraissait hyper inquiet. Il est parti. Et dix minutes plus tard... il...

Je me mets à pleurer.

- Il a fait tout ça parce qu'il voulait te rejoindre le plus vite possible ! Il était mal pour toi. Me dit Lila.

Puis elle me tend son portable. Il y a un message de Jonas. Il date d'il y a deux heures, juste avant son accident.

- C'est le dernier message qu'il m'a envoyé.

Je le lis : "Il y a un problème avec Nine. Je crois qu'elle veut me dire quelque chose d'important. Je crois... que... je vais devenir célibataire. Je vais tout faire pour éviter ça ! A tout' !"

Et c'est comme si un seau d'eau froide me tombait sur la tête. Jonas a voulu me rejoindre pour que je lui dise ce qui n'allait pas. Il est mort pour notre couple.

Je trouve ça beau et triste. Je me mets à pleurer. Et je raconte tout à Lila.

Tout.

Comment je me sentais mal, comment je suis tombé sous le charme d'Oz, comment j'ai trompé Jonas...

Tout.

Dieu est un astronauteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant