La triche (8)

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William nous regarda, l'un puis l'autre, et sourit doucement.

-Comment ça va, ici? demanda-t-il.

-Super, Will. Tu veux rester un peu?

-Oh non, Jordan, je dois réviser géo. Je voulais juste vérifier si les rumeurs étaient vraies. Vous êtes donc bien liés. constata-t-il.

Jordan hocha la tête.

-Félicitations, mec. s'exclama alors Will, tout sourire, avant de repartir dans sa chambre.

Je regardai Dan, qui se leva pour aller chercher son cours, puis vint s'asseoir à côté de moi sur le lit.

-Ça te dirait de réviser avec moi l'interro de demain?

-Oui, aucun problème.

Nous nous mîmes donc au travail, se donnant parfois des explications sur des choses incomprises, l'un et l'autre. Et plus je parlais avec lui et le regardais quand il parlait, plus un besoin grandissait en moi. Alors que nous avions survolé l'ensemble des feuilles et de la matière, un silence s'installa petit à petit.

-Jordan? demandais-je mentalement, ne souhaitant pas briser le calme de la pièce.

Il se retourna vers moi et me scruta avant de m'interroger du regard. Je baissai la tête. Personnellement, je connaissais ce besoin, mais je n'avais aucunement envie de lui demander cela. Heureusement, je ne dus pas articuler un mot, Dan comprit avant.

-Ah, ça,... Je le ressens aussi, mais je n'osais pas te le demander. Mais je vois que c'est réciproque.

Je relevai la tête vers lui et le fixai. Il fit de même. Alors je m'approchai de lui et il me prit dans ses bras. Il logea d'abord sa tête dans mon cou, sans rien faire. Puis il écarta doucement mes cheveux avec ses doigts fins et laissa ses dents me chatouiller la peau. Enfin, il perça ma chair, me faisant frisonner, un peu de douleur, beaucoup plus de bien-être.

-Je n'aurais jamais cru qu'un vampire buvant mon sang me ferait autant de bien...

-Je n'aurais jamais cru que le sang d'une âme soeur était si parfait.

-Ah bon? Il est si parfait?

-Chut, laisse-moi profiter.

Nous cessâmes notre discution mentale et Jordan resta encore quelques secondes avant de se retirer et de lécher la plaie.

-Comment c'est possible de devenir accro à ce point? demanda-t-il en me regardant.

Je haussai les épaules et me relevai. Il suivit mon mouvement.

-Bon je vais y aller. Je dois encore vite terminer mon devoir de français et me laver aussi.

-D'accord, à demain.

Il m'ouvrir la porte et je sortis. Je lui fis signe avant de tourner au coin du couloir, dans les escaliers. Je croisai quelques vampires, qui me sourirent. Et même, juste avant de sortir, l'un d'eux s'approcha de moi.

-Salut! Moi c'est Marty! m'annonça-t-il en me tendant la main.

Je la pris et nous nous saluâmes.

-Ravie de te connaître, Marty. Je suis Sophie.

Il me sourit et des petites ridules de rires apparurent au coin de ses yeux dorés, qui tranchaient avec sa peau chocolat noir.

-Oui, tu es l'âme soeur de Jordan, non?

-Oui, enfin je crois.

Il me sourit encore plus. J'entendis des voix crier son nom et il me dit:

-Bon, je dois y aller. Tu es notre petite protégée maintenant donc on se revera. A la prochaine!

Il me fit un clin d'oeil puis un signe de la main avant de partir. Si on reprend les légendes du vampires terrifiant et assassin, et bien cette endroit ferait ruiner les plus grands clichés! Pour l'instant, les seules personnes véritablement inquiétantes que j'avais à surveiller étaient les jumelles. Mais elles sont humaines.

Je rentrai dans ma chambre, le sandwich reçu à l'entrée avec moi, déposai mes affaires et prévint Julie, qui travaillait sur son bureau, que je filais à la douche. Elle me fit un rapide signe de main, alors qu'on pouvait presque apercevoir de la fumée sortir de ses oreilles. Je me préparai donc vite et filai me laver.

Une fois séchée, je m'attardai devant le miroir, pour observer mon cou nu, étant donné que mes cheveux étaient tirés vers l'arrière. Sur le côté, on pouvait apercevoir deux très légers points roses, et derrière, grâce à un deuxième miroir, je pus voir la branche de lierre similaire à celle de Jordan. Cela m'arracha un sourire. Puis je retournai dans la chambre manger, me mettre en pyjama, terminer mon devoir de français puis me mettre au lit.

Je pris un verre de jus avant de rejoindre la table sur laquelle, Julie et moi, nous étions installées. J'avais pu remarquer, durant la queue du self, que Jordan ne venait pas aux déjeuners.

-Jordan ? l'appelais-je par notre lien psychique.

-Oui? Attends, j'ai l'impression d'être au téléphone.

Je rigolai un peu avant de croiser le regard interrogatif de Julie, ce qui me fit prendre conscience que... j'étais à la cantine et Jordan n'était pas devant moi

-Tu ne viens pas déjeuner?

-Non, j'ai pas besoin, t'inquiètes. On se voit en cours.

Je terminai donc mon repas discutant avec Julie de tout et de rien.

Dès que je sortis, Julie partit avec les gens de sa classe et je me dirigeai vers Jordan, qui attendait avec William à la sortie de la cantine.

-Salut! lançais-je à leur intention.

Will me fit un signe de tête et Jordan me sourit. Nous prîmes la marche vers notre classe.

-Alors, prêts pour géo? nous demanda William.

-Ouais. On a révisé ensemble. répondit Jordan. Et on pourra même tricher ensemble.

Je lui jetai un coup d'oeil, surprise. Il éclata de rire et Will se demanda quelle drogue son ami avait-il prit.

-On a un lien psychique, mon gars, donc tu n'entends pas tout. avoua Dan.

William sourit et hocha la tête. Blazé, comme toujours!

Nous étions assis, en attendant que le professeur donne les copies de contrôle. Il y avait trois rangées dans la classe, et Will, Dan et moi étions tout au fond. Moi à gauche, "mon" vampire à droite, et son pote au milieu.

-Vous n'oubliez pas nom, prénom, classe, date. Et je veux le silence. Si vous avez bien écouté et bossé hier, ce sera facile. expliqua le prof de géographie.

Je reçus ma feuille et attendis que l'on puisse retourner pour commencer. Un moment dans le silence passa, puis j'entendis la voix de Jordan.

-La quatre, tu sais c'est quoi la réponse?

Je lui jetai un regard, à travers la classe. Il me fit un clin d'oeil.

-Je pense que c'est l'emplacement du détroit de Gibraltar. répondis-je sans lâcher son regard.

Il regarda sa feuille puis hocha la tête. Nous continuâmes comme cela pendant dix bonnes minutes. William, au milieu, n'arrêtait pas de suivre nos échanges muets d'un regard riant.

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