Un tas d'os qui partit en fumée *

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Elle marchait seule dans les rues sombres de la capital. Le vent glacé lui lacérait les bras, lui fouettait le visage, la poussait d'une force incroyable pourtant elle se sentait bien. Cette sensation de fraicheur extrême lui procurait un bien être étonnant. Elle marchait encore et encore sans savoir où aller. À moitié ivre elle s'enfonçait dans des petites ruelles malles éclairées. Au bout d'une petite éternité, elle s'assit à bout de souffle, sous l'obscur clarté d'un lampadaire, ses chevilles gonflées, sa tête lui tournait. Elle empestait l'alcool et la cigarette froide, une odeur acre insoutenable qu'on pouvait sentir à 10m d'elle.
De ses yeux sortaient un torrent de larmes, submergée par cette violente tristesse, de violents sanglots arrivèrent, sa vue devint flou et elle ferma alors les yeux, ses pensées embuées par la tristesse, son esprit totalement déboussolé dans l'ombre de la nuit, elle était totalement perdu ce soir là. Elle ouvrit doucement ses yeux, le soleil se levait et donnait des teintes roses et orangées au ciel qu'elle regardai de son éternel air dur même si au fond elle elle était brisée et complètement perdue. Alors elle se leva machinalement, les gens la regardaient étrangement. Une gothique qui empeste l'alcool et la cigarette froide ne passe pas vraiment inaperçu... Elle marcha, marcha, marcha jusqu'à chez elle et s'allongea sur son lit jusqu'à la prochaine soirée c'est à dire ce soir. Et ceci devint une habitude. Son entourage s'inquiétait de la voir maigrir puisqu'elle ne faisait que boire, dormir et se droguer. Elle devint pire que squelettique mais ne voulait jamais aller à l'hôpital jusqu'au jour où elle mourut de son extreme maigreur. Elle était méconnaissable, plus qu'un tas d'os. Un tas d'os qui partit en fumée...

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