Chapitre 1

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PDV Dianna :


Aujourd'hui on est le 13 avril 2019, je viens de finir une journée épuisante de cours. Entre les maths, l'histoire, le français et toutes ces matières si ennuyantes je ne sais plus où donner de la tête. Je passe dans les rues de mon village, honnêtement je rêve de quitter cet endroit paisible pour pouvoir devenir médecin à New-York. Mais je dois dire que je n'ai pas le soutien nécessaire, ma mère veut absolument que je reste ici et que je reprenne l'entreprise familiale, malheureusement pour elle les fleurs ne sont pas ma passion, loin de là même. Mon père, quant à lui, n'est qu'un alcoolique sans âme et sans morale. Je ne me rappelle même plus de la dernière fois que je lui ai parlé. Enfin, quand je dis parler c'est tenir une conversation, car lui me parle et moi je fais seulement comme s'il n'existait pas. Il me fait peur avec son regard vide et les mots sortant de sa bouche n'ont aucun sens. Je déteste les personnes qui boivent, qu'ils fassent partie de ma famille ou que ce soit des inconnus dans la rue. Ils me mettent toujours profondément mal à l'aise.


Bref. En passant dans les rues je me sens observée. Vous savez, cette sensation qui nous prend aux tripes quand une personne est dernière nous et emprunte le même chemin. Je ressens ce même malaise. Une angoisse se forme en moi, mais quand je jette quelques coups d'œil dans mon dos je ne vois rien. Je ne comprends pas, ça me stresse. Peut-être que je suis seulement paranoïaque. Ce ne serait pas la première fois qu'on me le dirai. A croire que je cherche tellement à avoir une vie plus amusante que j'en viens à imaginer qu'on me suive. Enfin, si ce n'est pas dans un livre ou une série on ne va pas se mentir il n'y a rien d'attrayant. Je dirais même que ça me dégoûte. Une personne bizarre qui vous suit pour faire des choses bizarres... Un frisson de dégoût me traverse l'échine et je regarde derrière moi pour y trouver une ruelle vide. Pas de type étrange à l'horizon. Bonne nouvelle. Malgré tout de même, je ne suis pas entièrement rassurée. Une fois que j'ai laissé une idée se former dans mon esprit, impossible de la retirer. J'accélère donc pour rejoindre ma maison au plus vite. Au pire s'il ne se passe rien je serais simplement arrivé plus tôt, et ce n'est pas plus mal.


Je rentre et salue ma mère. Je ne jette pas le moindre regard à mon père et monte à grandes enjambées les escaliers jusqu'à ma chambre. Enfin seule. Je jette mon sac en dessous de ma fenêtre et me couche à plat ventre sur mon lit pour aller sur mon ordinateur. J'ai une série à continuer et ce ne sont pas les cours qui vont m'empêcher de passer une soirée tranquille devant "Pretty Little Liars". Je suis peut-être étrange mais j'aimerai bien échanger ma vie avec la leur. Elles sont dans une ville pleine d'ennui et d'un coup leur vie ennuyeuse bascule et devient palpitante. Oui, c'est le mot ! Je veux une vie palpitante comme la leur, même si pour cela il faut souffrir un peu. Et puis elles ne doivent pas souffrir tant que ça, elles sont belles et ont toutes un petit-ami dévoué. Une fois cette histoire d'harceleur résolue, à leur place, je rédigerai un livre et me ferai des milliers de dollars. Une histoire vraie comme celle-ci pourrait devenir bien plus aimée que « Harry Potter ». Entre une fiction où la vie de quelqu'un devient extraordinaire et une autobiographie basée sur le même principe d'une vie minable qui devient incroyable, il n'y a aucun doute à avoir sur ce que préféreraient les gens. Après tout on lit pour s'éloigner de notre vie déprimante. Bien que moi je regarde des séries, c'est du pareil au même.


Je regarde deux épisodes, captivée par l'écran. Honnêtement, j'ai honte de l'avouer mais j'ai une légère addiction à l'ordinateur et aux séries. Il est vrai que j'en regarde beaucoup, en revanche j'ai horreur de regarder des films dramatiques ou trop romantiques. Ça me donne envie de gerber. Je me plais à penser que je ne suis pas comme toutes ces gamines qui fantasment sur des acteurs qu'elles ne rencontreront jamais. Autant profiter de la vie comme elle nous est donnée et se concentrer sur la réalité des choses. Bien que je ne dise pas non à un bel homme réel qui tombe amoureux de moi. Oui, ma vie amoureuse ressemble au néant. Il y a des avantages à âtre célibataire je le sais, mais j'aimerai bien les comparé à ceux d'être en couple. Peut-être que comme ça je pourrai m'épanouir correctement. Du moins c'est ce que je m'imagine.

Je finis par me décrocher de mon écran pour remarquer qu'il est déjà 18h30. Je sais que je dois commencer mes devoirs surtout que, par manque de travail, j'ai de très mauvaises notes. J'avoue que mon ambition de devenir médecin relève plus du fantasme que de la réalité mais je n'y peux rien. Aider les gens, leur permettre d'aller mieux, je pense que ça me plairait sincèrement. Mais je ne comprends pas pourquoi pour cela on est obligés d'apprendre des formules de maths qui sont tout bonnement inutiles. Je compte énormément sur la chance pour réussir mes études, je l'avoue. Même si ça ne suffira certainement pas. De toute façon jamais rien ne suffit pour sortir de cette ville pourrie. J'ai vu des gens brillants devenir vendeurs de supérette à cause de la pression subie par leur famille. Pourquoi ce serait différent pour moi ? Parce que j'ai une grande gueule comparée à d'autres ? Malheureusement, ça ne m'avancera pas. Mes parents n'auront qu'à me couper les fonds et je me retrouverai coincée à Austin, obligée de travailler. J'ai déjà dit que je déteste les fleurs ? J'espère ne jamais travailler dans l'horrible boutique de ma mère. Devoir faire des compositions florales pour gagner un salaire de misère, c'est loin d'être attrayant.

Lorsque je me décide à travailler, la sonnerie de mon portable m'interpelle. Sérieusement, des fois j'ai l'impression que même lui veut m'empêcher d'étudier. Pourquoi c'est toujours quand on a envie de travailler que l'on reçoit des messages ? Je ne pouvais pas en recevoir avant ? Je soupire longuement en attrapant ce maudit téléphone, autant agacée par le fait qu'on ne me contacte que maintenant, que par mon manque de volonté lorsqu'il s'agit de me couper du monde extérieur pour faire mes devoirs. Je regarde donc ce que j'ai reçu. Ça vient d'un numéro inconnu, le message est assez étrange...


"Bonjour Dianna. Ça fait longtemps que je t'observe, tu sais que pour réussir ses études il faut travailler ? Surtout lorsque l'on rêve de devenir médecin."


Honnêtement j'ai peur, même très peur. Mais je me rassure en me disant que ça doit être un ami qui me fait une blague, alors je n'y fais pas plus attention que ça et me met au travail jusqu'à ce que ma mère m'appelle pour manger.

KidnappéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant