Chapitre 4

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PDV inconnu:

  Elle s'est évanouie bien plus rapidement que prévu. Moi qui pensais profiter qu'elle soit sous les premiers effets du sédatif pour la faire avancer jusqu'à la voiture, c'est raté. Je dois donc me débrouiller, en attendant qu'une solution me vienne je fais comme-ci je l'enlaçais. À force de regarder autour de moi, je vois une ruelle peu empruntée. Je passe dedans en la tenant, faisant attention à ne pas l'abîmer. Du moins pas maintenant. J'espère que personne ne nous a vu mais je continue, l'apportant à ma voiture. Je la met sur la banquette arrière sans avoir eu le moindre encombre. Honnêtement ça m'étonne que personne n'ai trouvé ça bizarre, mais je ne vais pas m'en plaindre...

  Je rentre chez moi. Elle est toujours endormie et j'en profite bien pour aller l'attacher dans mon sous-sol. D'accord c'est très cliché mais contrairement à ce que tout le monde peut penser, les endroits les plus évidents sont les moins vérifiés. Je la regarde donc, son visage toujours endormit est magnifique. Ses traits sont fins et elle a l'air si délicate...

  Je prend une chaise et m'assois en face d'elle pour continuer à la regarder. Je pourrais rester des heures entières à détailler mes victimes de cette façon, j'ai tout de même un minimum de respect pour elles et ce sont de magnifiques créatures... Mon portable sonne, je me dois de répondre même si ça m'énerve. Alors je me lève et sors, me maudissant de la laisser se réveiller seule, sans un accueil chaleureux de ma part. À cette pensée un grand sourire s'étire sur mes lèvres fines.

PDV Dianna:

  Je me réveille, mon corps est encore tout engourdi et mes lèvres sont pâteuses. J'ouvre la bouche et bouge ma langue, essayant de reprendre de la salive mais tout en moi est aussi sec qu'un désert. Ma vision est toujours floutée mais de toute façon je ne veux absolument pas regarder ce qui m'entoure. Toute cette histoire est étrange, je ne me rappelle que d'une intense douleur puis le trou noir. Je n'ai qu'une envie et c'est de me réveiller, car tout ça ne peut être qu'un cauchemar, il est inconcevable -non c'est même impossible!- qu'une chose pareille vienne pimenter ma vie. Je referme les yeux et me concentre pour me réveiller.

  Ça doit faire une bonne demi-heure que je tente un réveil forcé mais rien n'y fait. Je doute, non je suis à présent sûre que c'est bel et bien la réalité. Une dure réalité qui m'est toujours difficile à accepter. Je ne rêve pas et il m'arrive effectivement quelque-chose d'horrible. Je rouvre lentement et difficilement les yeux. Maintenant que je suis bien réveillé ma vision est bien claire, honnêtement j'aurais mille fois préféré qu'elle soit encore trouble car ce que je vois m'horrifie. J'ouvre la bouche pour hurler mais seul un petit bruit aiguë sort de celle-ci. Devant moi se trouve un corps, il est totalement ensanglanté, de nombreuses entailles le recouvrent. Par curiosité -que je maudirait éternellement- je le regarde mieux, c'est une fille plutôt jeune, ses cheveux sont longs et noirs, je peux distinguer sur son visage un peu de maquillage mais sa bouche ouverte maquillée de rouge me montre l'absence de langue. Cette vision d'horreur me donne envie de vomir. La bile monte et comme-ci cette salle n'était pas assez dégueulasse je vomis, recrachant le peu de nourriture que j'avais dans l'estomac. Je veux m'essuyer la bouche qui est totalement dégueulasse mais je remarque à ce moment que je suis attachée à la chaise. Mon angoisse n'augmente que plus et des larmes coulent le long de mes joues. Je m'agite et j'essaie de me défaire de mes liens. Cette fois je réussis à hurler, à m'égosiller pour appeler de l'aide.

-Au secours! Aidez-moi!

  Personne ne vient et je n'entend rien. Je suis contrainte de continuer à découvrir ma nouvelle prison. Je remarque le mur parsemé de sang, une table remplie d'outils, des chaînes pendent au plafond et une armoire est placée juste à côté de la porte. La porte... Il y a une porte et je me demande vraiment si elle est déverrouillée, j'essaie de m'en approcher en faisant sauter la chaise. Cette technique marche sur un mètre mais la chaise se prend dans la cheville du cadavre et je tombe la tête la première, mon corps bascule et mon nez cogne sur le carlage froid. Heureusement je ne l'entend pas craquer mais il saigne fortement. J'ai terriblement mal et je ne peux vraiment plus bouger à cause de la chaise qui bloque mes mouvements. Je suis collée à ce corps puant et dégueulasse, ça me dégoûte et l'odeur me donne une nouvelle envie de vomir sur le sol mais je ne le fait pas.

  Je reste ainsi durant un moment qui me paraît être une éternité. Un bruit attire enfin mon attention et je lève les yeux pour apercevoir le visage colérique d'un homme me regardant de haut...

KidnappéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant