Chapitre 16

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Je le vois arriver et reste silencieuse. Je le jauge. Autant ne rien essayer de stupide. De toute façon tous les obstacles possibles et imaginables se dressent face à moi.

- Alors, tu ne dis pas bonjour ?

- Bonjour..?

Il sourit et s'approche. Je me redresse un peu sur mes gardes. Tous mes sens sont en alertes, mais j'espère que de me voir droite ainsi il se dira plutôt que je n'ai pas peur de lui et que je suis prête à tout affronter. Je ne le suis pas, mais ce secret restera pour moi. Hors de question qu'il sache. Je le regarde prendre une mèche de mes cheveux tandis que je retiens ma respiration et essaie de contrôler mes tremblements. Il les regarde un peu et plonge ses yeux dans les miens et semble me jauger. Je ne sais pas ce qu'il a en tête.

- Tu es tendue. Tu ne devrais pas, ce n'est que moi.

Je n'aime pas ça. Il semble lire en moi comme dans un livre ouvert et c'est réellement désagréable. Je dois essayer de refouler mes émotions, je dois me montrer aussi froide et calculatrice que lui. Je relève le menton en le fixant à mon tour dans les yeux.

- Que la personne qui me retient contre mon gré dans un sous-sol... Effectivement, pourquoi j'aurai peur ?

Je le vois rouler des yeux dans un signe d'exaspération. Je l'énerve un peu. Mais aussi je n'y peux rien ! C'est de sa faute, et uniquement la sienne si je suis coincée dans ce trou à rats !

- Sérieusement tu pourrais faire un effort. Je te rappelle qui t'offre un toit, de la nourriture, de quoi te laver ?

Je détourne le regard. Il n'a pas tort. Mais en même temps c'est de sa faute à lui si j'ai tant besoin de son aide. Mais je commence sérieusement à penser que je devrais lui être reconnaissante de sa gentillesse. Après tout il n'a pas l'air de nature à faire des cadeaux. Il semble avoir une revanche à prendre sur la vie et pour cela il s'est trouvé un punching-ball humain ; en l'occurrence moi. A ce moment-là, je ne comprenais pas que mes pensées étaient incohérentes, mon cerveau embrouillé devait m'indiquer la voie la plus sûre pour ne pas me faire tuer.

- Je suis désolé...

- Je préfère ça. Aller, viens à la douche et après je vais t'aider à te coiffer, ce n'est plus possible là.

Je hoche la tête et le laisse me retirer ma chaîne. Je me lève lentement, les jambes un peu engourdies et vais vers la salle de bain avec lui. Il prend une clé de sa poche et ouvre la porte. Je fronce légèrement les sourcils en le voyant faire. Pourquoi je n'ai jamais remarqué ce détail qui n'en est pourtant pas un ? Il ferme une porte à clé qui mène à une pièce sans issue ! Sans oublier le fait que je n'y ai pas accès avec la chaîne que j'ai constamment attachée à la cheville quand je suis seule. C'est étrange. Je reste silencieuse et me promet de garder cette information à l'esprit. Cette pièce doit être spéciale !

L'homme se tourne vers moi et hausse un sourcil.

- Alors tu rentres ?

Je sors de ma rêverie et me rend compte que je suis restée planté là, devant la porte grande ouverte telle une idiote. Je m'excuse et rentre avec précipitation. Je me gifle intérieurement et inspire un grand coup pour me détendre. Je sais que j'ai l'air suspecte mais je le serais encore plus si je me mets à observer partout autour de moi avec un air interrogateur. Alors je prends sur moi. Je me déshabille dos à lui. Maintenant j'ai pris l'habitude. Je fais de sorte à ce qu'il me voit le moins possible mais je sais que je ne peux pas faire autrement que de montrer mon corps. Après tout il ne me quitte pas des yeux et la douche est dépourvue de rideau depuis mon accident. Celui-ci a été jeté en boule dans un coin de la pièce pour la désencombrer. En me lavant je regarde en l'air comme si de rien n'était. Je me donne l'air de simplement profiter de ma douche mais en fait j'analyse le plafond. Soudain je vois l'objet de mes attentes. Il y a une bouche d'aération ! Maintenant, il reste un problème : comment l'emprunter sans me faire attraper ?

KidnappéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant