Chapitre 7

2.7K 107 8
                                    

Je ne comprends rien, il m'a l'air tellement gentil. Il a même un regard rassurant. Lorsqu'il vient se mettre près de moi je m'écrase contre le mur, il m'a tout de même battu ! Je ne suis pas stupide, je ne vais pas croire qu'un homme qui m'a enlevé et frappée va soudainement se repentir et s'avérer être un homme bon. Le simple fait de sentir sa présence près de moi me pétrifie de terreur. Son regard se transforme petit à petit au fur et à mesure des secondes passées à mes côtés. Ce léger sourire accueillant et rassurant devient tout l'opposé de ce qu'il était : diabolique et sadique. Dans ses yeux je vois une véritable folie, comme s'il souhaitait me tuer.

Alors que j'essaie de me mettre encore plus à l'écart de ce monstre, il m'attrape par le poignet et me rapproche de lui. Tirant mon bras et amenant mon corps proche du sien. Ma surprise est telle que je n'ai pas le temps de résister mais seulement de pousser un cri. Il approche un de ses longs doigts fins de mon visage et le pose délicatement sur mes lèvres, m'incitant à me calmer.

- Chut...

Je reste figée. Je sens ma gorge se serrer et les larmes monter, brouillant ma vision, sans pour autant qu'elles ne coulent. Plus aucun mot ne peut sortir de ma bouche et mon corps est complètement figé. J'obéis à son ordre me demandant de me taire, c'est la seule chose que je suis capable de faire actuellement. J'ai peur de ce qui va m'arriver mais je n'arrive pas à réellement penser. L'angoisse inhibe toutes mes capacités cognitives, ne laissant qu'un grand gouffre de terreur en moi. Il me détache. Et tout d'un coup mon cerveau se remet à fonctionner me hurlant de m'enfuir. J'essaie donc de me lever, prête à courir malgré la douleur qui s'empare de mes membres à chaque mouvement que je fais. Seulement, avant que je n'aie pu faire quoi que ce soit il m'attrape de nouveau le bras et me porte pour me faire aller au milieu de la salle. Mon dos et contre son torse et il me maintient fermement ainsi en serrant ma taille. Je bas des jambes et essaie de me débattre bien que ce soit purement inutile. Je l'entends râler près de mon oreille et il ne tarde pas à me poser pour m'attraper violemment le poignet.

- Tu te crois vraiment plus forte que moi ? Sois sérieuse un peu. Quoi que tu fasses ce sera toujours le même résultat, donc cesse un peu de m'énerver.

Suite à ces paroles somme toute peu encourageantes il attache mon poignet à une chaîne suspendue au plafond. Je me demande bien comment j'ai pu les rater celles-là. Même si je les avais remarquées la première fois, mon esprit ne semblait pas avoir enregistré l'information. Dommage, j'aurai sûrement pu essayer de trouver une solution pour ne pas me retrouver pendue par les poignets comme je le suis actuellement. Seule la pointe de mes pieds ne touche le sol et mon poids repose sur mes bras attachés. J'essaie tout de même de me débattre, de donner des coups. Mais c'est inutile, dans cette position je n'ai aucun équilibre et aucune liberté de mouvement. En tentant de lui asséner un coup de pied bien placé je me sens glisser et mon poids est retenu de nouveau par mes seuls poignets, ce qui m'arrache un gémissement de douleur. Son sourire s'élargit à cette entente, je pense même qu'il glousse.

- Ah... Si tu savais ma pauvre à quel point ça ce n'est rien contrairement à ta douleur future. Tu es vraiment ridicule.

Il se moque ouvertement de moi. Son rire devient même audible bien que pas très fort. Je lui aurais pourtant bien attribué le fameux rire du fou que l'on peut voir dans toutes les œuvres fictives. Il faut croire que la fiction n'est pas toujours inspirée de la réalité. Cela m'aurait pourtant rassurée car dans les fictions les personnes enlevées trouvent toujours une solution. Pendant qu'il se marre, moi, j'essaie de faire glisser mes poignets à travers mes liens. Mais rien n'y fait, ils sont si serrés que j'en ai la circulation coupée. Tous mes efforts ne servent qu'à m'épuiser, j'ai l'impression que rien n'y fait.

En relevant la tête je ne le vois plus. Il semble m'ignorer totalement. Il est accroupi dos à moi et j'ai l'impression qu'il cherche quelque chose par terre. Quand il se redresse ses mains ne sont plus vides. En revenant vers moi, je vois qu'il s'est armé d'un morceau de verre brisé... Du verre brisé !? C'est un malade mental, je m'agite d'autant plus en sachant qu'il est capable du pire sans instrument alors qu'est-ce que ce sera avec du verre brisé ?

- Tu croyais vraiment que j'allais passer l'éponge suite à ton comportement ? Sérieusement Dianna, soit réaliste un peu. Tu as essayé de m'attaquer alors tu vas payer le prix de ton acte.

Il s'approche dangereusement de moi et relève ma tête en me prenant par le menton. Les larmes coulent à flot le long de mes joues. Il vient les essuyer d'un doigt avec un air qui me semble soucieux.

- Pourquoi pleures-tu ? Je n'ai encore rien fait. Attend un peu pour ça.

Je secoue la tête totalement terrifiée. Il ne comprend pas. Il ne peut pas comprendre. Je vais me faire torturer. Et lui il se plaint que je pleure et que j'ai peur ! Ma réaction est pourtant tout à fait logique. Aussi pourquoi parler de logique à un fou ? Je ne dis rien. J'en suis de toute façon incapable. La boule qui s'est formée dans ma gorge empêche les sons autres que les sanglots de sortir. Il soupire doucement et passe le morceau de verre sous mon menton sans me couper. Ce simple geste me paralyse. Si je bouge trop il me coupera. Mon géôlier finit par prendre la parole pour me poser une question que j'aurai aimé ne jamais entendre.

- Dis-moi ma petite Dianna, aimes-tu les tatouages ?

KidnappéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant