Chapitre 17

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Je veux de nouveau m'enfuir. Maintenant que j'ai trouvé un moyen de le faire tout me semble de nouveau possible. Mais le problème c'est que ce ne sera pas aussi simple que je ne l'aurai voulu. Je me reprends de ma surprise et essaie de paraître de nouveau naturelle. Je termine ma douche et en me rinçant les cheveux, j'observe de nouveau cette bouche d'aération. C'est évident, il ne veut pas que j'aille là-bas. Mais j'y irai, je le dénoncerai à la police et reprendrai ma vie telle que je l'ai laissé. Et lui, ce salop de kidnappeur, croupira derrière des barreaux. Je ferai bien attention à ce qu'il ne sorte jamais de prison. Dommage que l'on ne soit pas dans un autre état d'ailleurs, il aurait bien pu être éligible à la peine de mort. Je me serais mise au premier rang, bien que le spectacle de la mort soit loin de m'enchanter je me serai efforcée de supporter ce lourd spectacle.

Je sors finalement de la douche et marche vers lui avec assurance pour récupérer la serviette qu'il a dans les mains. Je lui lance un regard et m'enroule dans la serviette. Je le vois ensuite rire, je n'aime pas ça. Je ne sais pas trop s'il se moque de moi ou non.

- Tu sais que tu es vraiment amusante Dianna ? Un coup on dirait un petit chien apeuré, et un autre tu es pleine d'assurance.

- Il n'y a rien de drôle.

Il secoue la tête toujours avec ce sourire en coin, que je déteste, collé sur le visage. J'ai vraiment horreur de le voir s'amuser. Je finis par me mettre dos à lui pour me ressuyer assez précipitamment. Il finit par me tendre des vêtements et je ne me fais pas prier pour les mettre. Il me fait signe de le suivre jusqu'à une chaise pour qu'il me brosse les cheveux. Je ne saurai dire pourquoi mais je n'ai aucune confiance. En fait, si, je sais pourquoi. Et c'est purement logique, il me veut du mal ! C'est peut-être le début d'une nouvelle torture. Je m'assois tout de même sur la chaise et fixe mes mains. Dans le meilleur des cas, s'il compte réellement s'occuper de mes cheveux je pourrais alors réfléchir à comment le neutraliser. Tout en sachant que j'ai largement moins de force que lui et que je suis affaiblie à cause de tout ce que j'ai pu subir. Au pire je pourrais trouver...

- Aïe !

- Ne bouge pas ! Tes cheveux sont tellement emmêlés que je ne peux pas faire autrement. Quoi que...

- Je suis certaine que ça vous fait plaisir.

- Je vais te couper les cheveux.

- Quoi ? Non !

- Ne bouge pas si tu as envie que je réussisse.

Je grommèle mais ne dis rien. Je suis contrainte de le faire de toute façon, je le sais. Sinon il fera exprès de me rater, au moins pour le plaisir de me voir pleurer. Je le vois s'éloigner pour prendre une paire de ciseaux. Mais oui ! Je n'aurais qu'à lui voler les ciseaux pour l'attaquer et m'en aller. Mais en attendant je vais faire en sorte qu'il baisse sa garde. Je le laisse s'approcher et commencer à rassembler mes cheveux pour avoir une vue d'ensemble. Ce n'est pas simple de laisser entre les mains de quelqu'un à qui je ne fais aucune confiance l'avenir de ma précieuse chevelure. Déjà que quand je vais chez le coiffeur je ne suis pas à l'aise. Là je sens que je ne pourrais plus jamais me regarder dans un miroir.

- Vous avez des connaissances en coiffure ?

- Non, aucune. Mais ça ne doit pas être si difficile.

- Je pense que si on fait des formations pour ça c'est qu'il doit il y avoir une raison.

- Fais attention sinon je te fais la boule à zéro.

Je grimace et me tais. Je sens très mal cette séance de coiffure. Je sens ses mains prendre mes cheveux, je le sens les manipuler sans avoir aucune idée de ce qu'il fait. Puis, je sens les ciseaux découper la première mèche de cheveux, je frissonne. Cette sorte de vibration que l'on ressent avant que la mèche ne tombe doucement au sol, achevant son existence sur cette terre. Puis cela se reproduit. J'ai l'impression que cette séance de torture dure une éternité. C'est vraiment horrible. Bien que les cheveux repoussent, ils ont toujours eu une grande importance à mes yeux. C'est une des choses que je préfère chez moi, j'en ai toujours pris un très grand soin. Et voilà qu'on me les enlève. Je sens finalement ses mains s'écarter et il vient devant moi. Il approche ces maudits ciseaux de mon visage. Je ferme instinctivement les yeux et me crispe. J'entends un son sortir de sa bouche, sûrement un rire. En tout cas, le contraire serait vraiment étonnant. Il finit sa besogne, me laissant un dernier frisson d'horreur avant que je ne découvre le carnage. J'ouvre les yeux et le vois sourire.

- Maintenant, ce sera beaucoup plus simple de te coiffer, tu verras.

- Je n'en doute pas... Puisque je n'ai plus de cheveux.

Je le vois rouler des yeux avec un air exaspéré.

- Mais non ne dis pas ça et puis va te regarder. Tu vas adorer.

C'est à mon tour de rouler des yeux. Je me lève et vais devant le miroir. Je me fixe longuement et penche la tête. Ce n'est pas si terrible que ça, bien que je préfère largement mon ancienne coupe. Je le vois se rajouter à mon reflet. Je me tourne et le vois assez proche.

- Alors, tu vas pleurnicher toute la journée ?

- J'ai ma fierté !

- Ou c'est simplement bien réalisé, me lace-t-il d'un air narquois.

- C'est beau de rêver.

Je le vois hausser un sourcil. Je crois qu'il va falloir que j'arrête d'être aussi insolente. Mais c'est plus fort que moi. Je suis incapable d'agir autrement face à lui. Enfin sauf quand j'ai mal ou que je me sens vide. Mais sincèrement, je préfère quand il est agaçant comme ça mais que je ne subis rien. C'est trop horrible sinon.

Je finis par passer une main dans mes cheveux, les remettant doucement en place, puis je soupire. C'est peut-être la pression qui se relâche, pour laisser place à une nouvelle pression : je dois m'enfuir. Il est temps de me ressaisir. Je ne vais pas rester les bras croiser en me ressassant que je dois m'enfuir. Il y a un moment où il faut agir. Réellement ! Je cherche alors les ciseaux des yeux et les vois dans sa main. Je me tourne de nouveau vers le miroir en faisant mine de secouer mes cheveux pour les sécher. Mais en faisant ce geste anodin je le surveille. J'attend qu'il relâche son attention. Quand ce sera le cas il posera les ciseaux et je pourrais lui sauter dessus. C'est mon plan. Pas infaillible mais il me laisse une chance si je vise bien. En attendant je le vois jouer en faisant tourner la paire autour de ses doigts. Pour l'instant je suis loin du résultat voulu, mais ça va venir. Je me tourne vers lui et le regarde un peu.

- Dis, pourquoi c'est moi que vous avez choisie ? Je suis une élue ou un truc comme ça ? Genre, je suis apparue dans un de vos rêves et vous avez trouvé ça évident qu'il fallait m'enlever moi ?

- Pourquoi tu te sens privilégiée ? rit-il.

- Non pas vraiment, mais je me pose la question. Je dois être spéciale si vous avez prit le temps de m'espionner avant de m'enlever. Ça n'a pas dû être fait au hasard.

- Effectivement. Je le vois qui semble réfléchir à quoi dire. Tu avais l'air de... Je ne sais pas, j'ai eu l'impression que tu étais parfaite et que tu rêvais de partir.

C'est la première fois que je le vois réfléchir ainsi. Cela me prend un peu de court, tout comme son discours. Mais au moins je l'ai vu poser les ciseaux sur un petit meuble derrière lui. Je marche comme si je réfléchissais de façon à ce que l'on échange nos places.

- Oui, mais je ne l'imaginais pas changer ainsi. Je voulais une vie plutôt joyeuse je dois avouer.

- C'est une façon de te plaindre ?

- Peut-être bien...

Je profite qu'il soit détendu pour enfin prendre la paire de ciseaux et me jette sur lui. Je vais l'attaquer et m'enfuir. Maintenant que je suis en train de lui foncer dessus, je me rends compte que je ne pourrais plus retourner en arrière et que je n'ai plus le choix de réussir. 


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Bon voilà le Chapitre 17, j'espère qu'il vous tient en haleine. Alors je suis désolé pour avoir mis deux semaines au moins pour le poster mais j'avoue que je galère pas mal entre les cours et le boulot. D'autant plus que je veux réécrire les autres chapitres. Donc je ne vous dis même pas tout le boulot que c'est. Mais en contre partie j'essaie de faire des chapitres plus longs, je me donne comme objectif de faire au moins mille mots. 

Voilà, je vous laisse me dire ce que vous pensez de ce chapitre et de voter si vous avez aimé. ca fait toujours plaisir.

A bientôt !

KidnappéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant