Chapitre 4

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- On rentre ?
- On rentre.
Rose poussa la porte et entra. Nous fîmes quelques pas et nous arrivâmes devant la porte de la maison. Je soupirais. Ma soeur me sourit, comprenant ma légère inquiétude.
- Oh, allez, Hugo, il ne peut rien arriver. Au pire... on a l'habitude, de toute manière.
- Bon, tu dois avoir raison.
Nous montâmes les escaliers qui conduisaient sur le salon. Maman nous ouvrit.
- Les enfants ! Comme vous avez grandi !
- Heu... on a vingt ans, maman.
- Non, mais votre visage, vos expressions... vous avez mûri...
- Tu insultes nos enfants de vulgaires baies ?
Je regardais Rose en levant les sourcils, un sourire en coin au visage. Elle me répondit par un haussement d'épaules.
- Entrez, entrez...
Nous entrâmes donc. Papa arriva avec deux limonades.
- Hugo, tu bois bien Poufsouffle, non ?
- Oui, papa... tu sais, si je n'en buvais pas, c'est parce que je n'avais pas envie d'en boire, j'étais entrain d'étudier sa composition chimique.
- Digne de toi, mon fils.
- Bah...
Ma soeur acquiesça et prit la parole :
- Et tu était comme ça pour tout. Par exemple, tu pleurais chaque fois que l'on était en vacances, puis tu disais que de toute façon, tu n'y apprenais rien et que ce serait une occasion de faire des choses intéressantes.
- Ah oui, et aussi, le jour de ta rentrée à Poudlard, tu avais répondu à ton père qui te disait que si tu allais à Serpentard, il te déshéritais que de toute façon il ne le ferait pas, même si compte tenu de son passé et des circonstances possibles il y avait exactement onze pour cents de chance que ça arrive, car ça le ferai culpabiliser, et qu'il ne supporterai pas le choc, si on prenait en compte son profil psychologique.
- Je devais être un enfant insupportable...
Mes parents et ma soeur eurent un sourire gêné.
- Mais non, c'est juste que... tu n'as jamais été réellement un enfant.
- Si, mais à ma façon. Je peux te prouver que c'est vrai. Vers l'âge de mes deux ans, je faisais des expériences nombreuses, ce qui correspond à la période où l'enfant découvre son environnement...
- C'est vrai.
- Ben voilà.
- Bon, et sinon vous deux, comment ça va ?
- Et bien... ça va bien, écoutes...
- Bon, génial !
- Bous avez des nouvelles de vos cousins ?
- Rose m'a dit qu'Albus avait trouvé quelqu'un.
- Oh ! Génial !
- Hugo n'avait pas l'air très enthousiaste, mais bon...
- Il ou elle s'appelle comment ?
- Leïa MacLaggen. Désolé, Rose, je t'ai coupé la parole.
- Ce n'est rien. Ça va papa ?
- Ma... MacLaggen ?
- Oui.
- C'EST PAS VRAI QUE CE CRÉTIN VA FAIRE PARTI DE LA FAMILLE !
- Calmes-toi, chéri.
- Mais Hermione ! Cormac MacLaggen était un sa...
- S'il te plaît, calmes toi.
- J'ai toujours su que Albus était un imbécile !
- Hé !
- TU SAIS CE QUE CE MACLAGGEN A FAIT ? TU LE SAIS ROSE ?
- Pas exactement.
- Ron... s'il te plaît, ce n'est rien...
Mon père se retourna brusquement. Il était très, très énervé.
- Non, bien sûr, ce n'est rien. Ce n'est rien puisque c'est toi qui l'avait invité, n'est-ce pas ? En fait, il t'a vraiment embrassé de force ?
- Bien sûr que oui ! Comment peux-tu être aussi idiot, bon sang !
- Je suis peut-être un idiot, mais en plus de ça je suis amoureux ! Donc désolé, mais oui, je suis en colère !
- Ah oui ! Et bien...
- STOP ! TAISEZ-VOUS ! VOUS ÊTES PATHÉTIQUES ! VOUS NE POUVEZ PAS PRENDRE EXEMPLE SUR SCORPIUS ET ROSE, OU SUR N'IMPORTE QUEL COUPLE NORMAL ?
Gros blanc. Je claquais la porte et partais dans le jardin. Le silence total dans la maison. Soudain, j'entendis la voix de ma soeur :
- Vous ne comprenez pas ce que ça peut lui faire ? Il ne fonctionne pas de la même manière que nous, c'est normal qu'il pète les plombs au bout de vingt ans passés avec vous ! Contrairement à moi, il n'en a pas l'habitude, parce qu'il analyse tout et que cette situation l'empêche, un, de se concentrer, deux, son cerveau trouve ça étrange que deux personnes qui s'aiment autant que vous deux se disputent aussi souvent... il est capable de comprendre que l'on se dispute, comme n'importe qui, mais pas trois fois par semaines, ce qui est incompréhensible pour n'importe qui, d'ailleurs !
Quelques secondes plus tard elle était dehors elle aussi. Elle me chercha du regard et me trouva. Elle s'avança vers moi et s'assis par terre.
- Hugo...
Voyant que je ne disais rien, elle continua :
- Hugo je suis désolée. Ils sont comme ça, et l'on ne peut rien changer. Je comprends à quel point ça doit te sembler étrange.
- J'aime bien être avec toi, Rose.
- Et tu aimes bien être avec papa et maman.
- Ils m'énervent.
- Mmm...
Deux larmes coulèrent sur mes joues. Je pleurais. Rose me passa une mèche derrière l'oreille et partit. Je restais là jusqu'à la nuit tombée. En temps normal, un de mes parents serait venu s'excuser, mais ma soeur leur avait sûrement dit de ne pas venir. Vers vingt-deux heures, je me levais et je poussais le portail. Je transplanais.
- C'est qui ? Que faites vous là ?
- C'est Hugo.
- Ah... qu'est-ce qu'il y a ?
- Mes parents.
- Pff... assieds-toi, fais comme chez toi.
- Merci, Scorpius.
- Bah, ce n'est rien. Tu veux boire un thé ?
- Si ça ne te dérange pas...
- J'en prendrais un aussi. Tu préfères quoi ?
- Thé noir. N'importe, mais pas au fruit, de préférence.
- Tu crois vraiment qu'ils font du thé noir au fruit, en Angleterre ? Ça, c'est en France et aux États-Unis...
- Tu as raison.
- Ils essayent de faire comme nous, mais il n'y arriveront jamais. Même les chips que l'on vend à l'aéroport sont mieux que leurs chips de luxe.
- Pour avoir goûté des chips français, je peux t'assurer que c'est vrai.
- Tien, attends un peu que ça infuse.
- Merci. Ça se passe comment, ton boulot ?
- Ça va... tiens, j'ai un concert samedi prochain.
- Ça va ? Devrais-je comprendre que tu as réussi à devenir soliste dans le plus grand orchestre d'Angleterre ?
- Exactement. Sinon je suis premier violon de base, mais là je sais pas, ils se sont dit, " Mais attendez voir... le premier violon, là, il à la moitié de l'âge de tous les autres ! Mais... bon, ben il va devenir soliste. "
- Ça n'arrive jamais, normalement !
- Je sais, c'est fou...je n'arrives pas à y croire. Rose ne pourra pas venir, elle doit... travailler.
- Pas de chance.
- Elle est vraiment très absorbée par son travaille, en ce moment.
- Tu es vraiment comme mon père. Rose est amoureuse de toi, Scorpius. Et c'est quelqu'un de fidèle.
- Tu as entièrement raison. Et toi, alors ?
- Bah, il y a un truc super qui m'est arrivé, mais je ne pourrais te le dire que en famille. Tu vas venir, j'espère ?!
- Oui ! Là je ne peux pas, j'ai un concert en Irlande du nord puis après je viendrais.
- Ça te déranges si je t'accompagnes ?
- Ils sont vraiment si embêtants que ça ? Enfin, quelle question... au bout de vingt ans, forcément...
- Tu es celui qui me comprends le mieux, Scorpius. Ça fait du bien.
- Oh...

Moi, Hugo Granger-WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant