Chapitre 5

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- Wahou !
- C'est rare que tu t'exclames come ça, non ?
- Oui ! Mais Scorpius c'était génial... tu as une sensibilité extraordinaire, et malgré le stress, tu n'as jamais joué faux une seule fois, ce qui est pourtant rare, comme le violon est un instrument très précis...
Scorpius s'arrêta brusquement.
- Hugo. Tu joues d'un instrument.
- Comment tu sais ?
- Quelqu'un capable de déceler des notes fausses dans des concerts professionnels est presque forcément quelqu'un qui connais la musique.
- Bon, Ok... c'est du violoncelle.
- Je veux t'écouter. Maintenant.
- Je n'ai pas de violoncelle. Et je n'en fais que depuis un an, tout seul dans ma chambre.
- Hugo ! Réveilles toi ! Je suis musicien dans un orchestre symphonique, et on sort du concert !
Il m'entraîna vers les vestiaires.
- Hé ! Y a quelqu'un qui voudrait bien me prêter son violoncelle ?
Personne ne répondit.
- Hé, le blondinet ! Ça te ferais quoi si on cassait ton violon ? Tu sais que la partie qu'on joue est plus dure ?
Scorpius ne réagis pas. Il s'avança dans la pièce et demanda à un garçon, qui devait avoir à peu près notre âge.
- Henry, tu ne voudrais pas me prêter ton violoncelle ?
- Si, bien sûr. C'est pourquoi ?
- Un débutant, je voudrais l'écouter.
- Tu es sûr qu'il y fera attention ?
- Oui. Viens vérifier, si tu veux.
- Ok.
- Et pourquoi il ne jouerais pas devant nous tous ?
- Ouais ! Comme ça, ça nous rappelleras nos début !
- Ça nous rajeuniras un peu !
- Ça ne te déranges pas ?
- Heu... non, je veux bien.
Quelques musiciens ricanèrent. Certains, surtout les violoncellistes, m'adressèrent un sourire encourageant. Je m'asseyais sur une chaise et prenais délicatement le violoncelle que me tendait Henry. Je jouais les cordes à vide.
- Il est mal accordé.
- Tu rigoles ! Je viens de le faire.
Je modifiais très légèrement les notes. Je rejouais.
- C'est juste... il sonne bien plus juste ! Et à l'oreille !
- Bon, c'est pas tout, joue, le rouquin !
Je m'exécutais. Je jouais le premier morceau qui m'était venu à l'esprit. À la fin du morceau. Scorpius me regardait fixement. Les autres avaient un air de dégout, ils rangèrent leurs instruments et s'en allèrent sans rien dire. Henry attendis. Il voulu me dire quelque chose, puis s'en abstînt. Il me serra la main, reprit son violoncelle et partit.
- Tu es... époustouflant. Un des plus grands violoncellistes que j'ai jamais croisé. Viens, on s'en va, maintenant. Les autres sont vexés. C'est bizarre, n'est-ce pas ? Pourtant, c'est ce que je subis tout le temps...
- J'ai vraiment bien joué ?
- Superbement. J'avais la larme à l'oeil, en t'écoutant. Continues.
- Merci.
- Bon. On vas chez tes parents ?
- Quand tu veux.
D'un regard, nous décidâmes de transplaner.
Scorpius ouvrit le portail et sonna  la porte. Ce fût Rose qui nous ouvrit, les yeux gonflés et rouges. À cause de la nuit, elle n'aperçut que Scorpius.
- Oh, Scorpius...
Elle se jeta à son cou et l'embrassa.
- Qu'est-ce qu'il y a, Rose ?
- Je me suis disputée avec mes parents... mais ce n'est pas le pire. Hugo est partit !
- Il est avec moi.
- C'est... c'est vrai ?
- Oui, je suis là.
- Pourquoi n'as tu rien dis ? Pourquoi ?! Je me suis inquiétée comme une malade !
- Pardon, Rose. Je suis désolé. Vraiment.
- Pourquoi tu t'es disputée avec tes parents ?
- Pour rien...
Scorpius me regarda. Je lui faisais signe de ne rien dire. Je passais un bras par dessus les épaules de ma soeur et je lui chuchotais :
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Elle pleurait. Elle me répondit, à voix haute.
- J'étais fatiguée. Je suis très fatiguée, en ce moment. Je leur ai dit à quel point on avait souffert, tous les deux, quand on étais petits. Je leur ai dit qu'on avait tout le temps peur qu'ils se séparent, qu'ils se battent. Papa l'a mal pris. Il s'est énervé, il a beaucoup crié, maman est sortie de sa logique implacable et... papa a dit qu'il en avait marre de vivre avec elle. Ensuite il s'est tourné vers moi et il m'a dit que si j'en avais marre, je pouvais sortir mais qu'il m'interdirait de retourner chez moi. Du coup, papa veux divorcer, et je dois dormir dans la salle de bains et me lever à cinq heures pour ne pas qu'il me vois.
- Ça vas être comme d'habitude, non ? Ils vont se remettre ensemble et tout ira bien...
- Peut-être...
- J'en ai marre de vos parents.
- Qu... quoi ?
- J'en ai assez. Ils ne se rendent pas compte.
Sur ce, Scorpius se leva et monta les escaliers.
Rose me regarda, impuissante. Je montais quelques marches et m'asseyais.
- Monsieur Granger-Weasley ?
- Qui c'est ? Je vais t'apprendre à réveiller les gens en pleine nuit moi !
- C'est moi qui vais vous apprendre quelque chose. Vos enfants sont les personnes les plus géniales que je connaisse. Mais ça vous le savez. Vous les aimez. Mais vous avez un problème. Les sentiments que vous éprouvez sont extrêmement forts. Tellement fort qu'au moindre risque qu'un membre de votre famille parte, vous avez des réactions démesurées. Vous aimez Hermione Granger, n'est-ce pas ? Et vous ne pouvez pas vous empêcher de penser qu'elle mérite mieux que vous. Hugo est parti à cause de vous. Rose ne dort que trois heures par jour. Par votre faute. Il faut juste que vous fassiez des efforts. Vous pouvez contrôler ces sentiments. Vous pouvez vaincre ce traumatisme. D'où viens-t-il ? De votre enfance. Vous l'aimiez plus que tout au monde, n'est-ce pas ? Seulement... vous ne vous rendriez pas compte qu'elle aussi vous aimait. Mais maintenant vous le savez. Elle vous aime aussi. Elle à choisi de passer sa vie avec vous. Malgré vos défauts, qui ne sont pas si nombreux que vous le pensez. Comment je le sais ? Je suis comme vous.
- C'est vrai. Tout est vrai. Je m'excuse.
- Scorpius... tu as compris ce que personne n'avait compris jusqu'à lors.
- Hermione ?
- Moi même.
- Je suis désolé ma chérie. Je t'aimes...
Je m'étais avancé, et je vis que mon père avait marché vers ma mère et l'embrassait. Une main se posa sur mon épaule. C'était Rose.
- Finalement, on va peut-être avoir une vie normale.
- Une vie Granger-Weasley.

Moi, Hugo Granger-WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant