Chapitre 4

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Village de Talsy, royaume des elfes.

Le visage de Sarah s'illumine, une lueur d'espoir dans son regard. Puis Ateyo continue :

- Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les humains sont dits dangereux ? La raison est simple, Adiss ayant accepté la condition de son père, elle s'empressa de créer sa toute première espèce. Cette dernière devait refléter l'être humain mais en plus juste, plus pure, plus aimant de la nature. C'est pour cette raison que vous vous ressemblez tant. Elle nomma sa création en son propre honneur : les êtres adissiens. Une réplique du talisman d'Adiss fut donné aux humains et l'autre aux adissiens. Mais c'est alors qu'une violente guerre éclata entre les deux mondes ! Du sang, des pleurs et le chaos se répandaient de part et d'autre. Andreas, qui, à l'époque, régnait sur Arcadia, voulant mettre fin à ces horreurs, envoya son plus courageux guerrier à la quête du médaillon de l'autre monde. Une fois la mission accomplit, Andreas cacha le deuxième bijou où nul ne le trouverait et abandonna le sien au côté de son royaume anéanti.

- J'ai trouvé un des talismans au beau milieu de ruines, j'en déduis donc qu'il s'agissait de celui d'Andreas. Mais où est l'autre ?

- Malheureusement, je l'ignore. Il doit sans doute exister d'autres légendes qui l'indiquent.

- Hum... Je sais ! Peut-être dans la bibliothèque de mon village, y'a un tas de vieux livres là-bas.

- Avant que vous ne partiez, il faut s'occuper d'elle, elle n'a rien d'une adissienne.

Ateyo a raison, nous nous rendons alors chez une elfe prénommée Neya. Sarah la suit dans la pièce d'à côté et quelques longues minutes plus tard, elle en ressort habillée d'une longue robe verte olive assortit avec ses magnifiques yeux recouvert d'une longue cape nuancée plus sombre. Ses cheveux sont coiffés en une longue tresse, ornés d'une tiare en argent. Neya n'a pas oublié de lui dessiner dans le prolongement de ses sourcils, deux petits points noirs représentant la marque d'Adiss. Bien que, pour mon espèce, celle-ci soit naturelle.

Nous remercions tous ceux que nous ont aidé puis quittons le village.

- Je te remercie encore pour tout ce que tu fais. Tu m'as sauvé la vie et tu continues de le faire.

- Tu rentreras chez toi, je te le promets.

Sur ces mots, je lui attrape la main et nous remontons sur Astrid, qui soit dit en passant, n'a pas arrêté de dormir. Nous rebroussons chemin vers Paloma. Il est déjà tard, et l'obscurité nous oblige à nous arrêter au bout d'une petite heure.

....

Le lendemain, nous arrivons à Paloma en début de soirée. Nous posons pieds à terre et partons en direction du palais de la reine.

- Surtout, reste naturelle et ne t'éloigne pas de moi, murmurai-je.

Avant toute chose, je dois ramener Astrid auprès des autres loups de la garde royale. Sarah a pris ma main et nous entrons dans la demeure royale.

- Les loups sont gardés derrière ce bâtiment, à l'extérieur.

Une fois celui-ci traversé, nous arrivons dans la cours des loups, comme j'aime l'appeler. Je nourris Astrid d'un gros morceau de viande et la laisse rejoindre les autres.

- Dépêchons-nous de partir d'ici, chuchote Sarah, inquiète.

Je l'entraîne avec moi vers la sortie jusqu'à ce que je percute violemment quelqu'un.

- Aaron !! Cela fait maintenant trois jours que nous te cherchons !

- Oh père ! Je... euh... je m'en excuse.

- Où diable étais-tu passé ?! Et qui donc t'accompagne ?

Avec la chance que j'ai, je ne pouvais que tomber sur mon père. Je lâche la main de Sarah et bafouille quelques mots.

- Euh... j'étais nul part... Non ! C'est pas ce que je voulais dire, juste euh... ça n'a pas grande importance... et elle ?... c'est personne. Enfin si mais euh... juste une fille du village d'à côté.

- Et bien, ramène-la chez elle et viens me retrouver devant la reine ! Nous avons à te parler.

- Bien père.

Au moins, il ne s'intéresse pas plus à Sarah mais ses yeux sont remplis de déception et de colère. Je sens que je vais passer un mauvais quart d'heure en leur compagnie. Mais pour l'instant je m'empresse d'emmener Sarah chez moi. Nous entrons et je la dirige jusqu'à ma chambre.

- Reste là, je fais au plus vite.

Son regard m'implore de ne pas la quitter mais même si je n'en ai pas l'envie, je n'ai pas le choix. J'embrasse son front et quitte ma maison. J'arrive enfin devant le trône de ma reine et m'agenouille devant elle.

- Vous avez demandé à me voir, votre majesté ?

- Je t'en prie Aaron, redresse-toi et je te l'ai déjà dis, appelle-moi Sonia.

Sonia a à peine trois ans de plus que moi. Étant jeunes, nous étions amis puis elle a accédé au trône.

- Bien Sonia, pourquoi me faire venir ici ?

Au même moment, mon père arrive à ma hauteur.

- Premièrement Aaron, tu vas devoir répondre de tes actes. Tu m'as désobéi, encore une fois, et a disparu pendant trois longs jours. De plus, nous avions besoin de toi.

- Je vous écoute, insistais-je.

- Nous avons trouvé, au-delà de la lisière des bois, ce qui nous semble être, un objet prévenant de l'autre monde, continue Sonia.

Je relève la tête brusquement. Sont-ils au courant ? Dire que je l'ai laissée seule.

- Nous avons des raisons de penser qu'un humain rôde sur nos terres, c'est pourquoi chaque maison du royaume se retrouve fouillée par nos gardes. Si un humain s'y cache nous le trouverons. Je souhaiterais que tu restes à mes côtés, après tout tu es bientôt le nouveau commandant, m'explique Sonia.

( Merde !!)

- Je euh... bien sûr j'ai... il faut que... je reviens, très vite, je vous le promets !

Sans leur laisser le temps de répondre, je fais demi-tour et me mets à courir comme si ma vie en dépendait. J'entends au loin mon père crier mon nom. Je me précipite vers l'enclos des loups et dans ma lancée je renverse quelques servantes. Mais peu importe, je grimpe sur Astrid et lui ordonne de foncer. Arrivé devant la maison, je vois déjà des gardes sortir de la demeure voisine, j'entre et cours à l'étage.

- Dieu soit loué, tu n'as rien ! m'exclamai-je en apercevant Sarah assise sur le lit.

Je la tire brusquement par la main.

- Il n'y a pas de temps à perdre, il nous faut quitter Arcadia au plus vite !

- Mais, et les liv-

Je lui plaque violemment la main sur la bouche.

- Merde... Ils sont déjà là. murmurai-je.

Je regarde autour de moi, tentant de trouver une solution. Il n'y a aucune autre sortie et j'entends déjà des claquements de bottes dans les escaliers. (Réfléchis Aaron, réfléchis !!)

Je pousse Sarah dans mon armoire et lui murmure de rester là sans faire de bruit. Puis je me précipite vers la porte et la claque violemment. Deux gardes me font face.

- Hey salut les gars ! Ce doit être mon père qui vous envoie, mais ne vous en faites pas j'ai déjà fouillé ma maison ! Aucune humaine en vue !

- Qui t'as dit que ce n'était pas un homme ? lance l'un d'eux en affichant un rictus.

(Et merde...)

À suivre...

À travers deux mondes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant