chapitre 8

221 15 1
                                    

Je passais la porte de ma chambre.  Quand Tara me vit arriver un sourire aux lèvres et trempée, son sourcil s'arqua.
-Mademoiselle? Pourquoi êtes vous trempée?
-Oh... ça ? Nous nous sommes baignés.
-Venez donc ici que l'on vous lave et habille décemment. N'oubliez pas que vous devez voir votre amie cet après dîner. 
-Je ne l'oublie pas ma chère.
-Nous vous avons fait préparer un bain chaud.
Cette voix m'était familière mais cela faisait longtemps que je ne l'avais pas entendue. 
-Bérénice! Quelle joie de vous revoir à mes côtés. Allez vous mieux?
-Oui mademoiselle . Ma mère et moi même vous remercions de nous avoir payées sans rien faire. 
-C'est normal. Je me sens coupable de la disparition de votre père il aurait été indécent de vous chasser de chez moi alors que vous faites un deuil par ma faute. Je me devais de vous aider et de subvenir à vos besoins .
-Bien assez papoté, Mademoiselle, au bain !
-Oui Mariette.

Mariette me poussait vers la salle de bain et me lava méticuleusement. Une fois séchée , elle me passa une chemise propre . Et Tara se pencha vers moi en chuchotant :
-Dites mademoiselle, votre chemise n'était quasiment pas mouillée mais vous oui, vous n'avez pas fait que vous baigner hein?
-En effet mademoiselle.
-Vous pouvez me le dire à moi... avez-vous fait ce à quoi je pense ?
-Mais ma chère, je ne suis pas télépathe, je ne sais pas ce à quoi vous pensez . Alors je ne peux pas vous répondre .
-Mais...
-Il n'y a pas de mais Tara. Je ne sais pas ce à quoi vous pensez . Plutôt que de rester bredouille ainsi allez vous rendre utile dans le choix de mes vêtements.
-Une bleue je suppose?
-Pour sûr!
Tara tourna les talons et disparut par  la petite porte dissimulée derrière les tentures avec Bérénice et Mariette. Je me retrouvais seule dans la pièce. Je m'assis sur le lit et me remémorais le moment que nous avions passé . Plus j'y pensais, plus je me disais
Que c'était mal. J'étais si absorbée par mes pensées et par l'observation de l'étang à travers les portes vitrées que je n'avais pas vu le comte arriver.
Il me fit sursauter.
-Oh. Vous n'êtes pas prête?
-Vous m'avez fait peur... je ne vous avait pas vu arriver.
-Pardonnez moi. Encore .
-Qu'y a-t-il encore?
-Encore je vous vois en chemise. Je vais finir par croire que vous faites exprès...

Sur ces mots, je croisai mes bras sur ma poitrine .
-Au diable votre pudeur. Je vous ai vue nue il y a moins d'une heure.
-Alors cessez de me regarder ainsi. 
-Je vous regarde parce que vous êtes belle . Qu'y a-t-il de mal à cela? En chemise, nue ou habillée votre beauté reste même et mon regard également. Quoique en y réfléchissant vous êtes bien plus séduisante ainsi ...
-Vous aussi. dis-je malicieusement .
Tara pénétra dans la pièce et s'étonna de nous voir assis sur le lit, nos nez à quelques centimètres l'un de l'autre

-Mademoiselle, vos vêtements sont prêts. Monsieur puis-je vous demander de sortir ?
-Enfin Tara, il m'a déjà vue en chemise, ce ne sont pas des paniers et des corsets qui l'intrigueront, il a dû voir bien d'autres femmes.
-Si vous y tenez.

Tara me fit lever et m'enfila un magnifique corps doublé de soie rose pâle et brodée d'arabesques . Elle serra. Elle fixa mes paniers autour de mes hanches. 
-Mademoiselle de Beaugrille, mettez lui des tournures plutôt la pauvre, qu'elle puisse se mouvoir!
-Paul!
-Mademoiselle que dois-je faire ?
-Des tournures... soupirais-je.

Tara retira les paniers et les donna à Bérénice qui patientait derrière. La jeune femme partit vers la garde robe . Je me tournais vers Paul. 
-Vous êtes vraiment incorrigible !
-C'est cela qui fait mon charme.
-Pff.
Bérénice revint chargée des tournures qu'elle confit à la jolie rousse qui me les attacha à la taille. Puis elle prit des bras de Mariette la sublime robe bleu nuit brodée d'un motif étoilé doré.
Un délicat décolleté carré laissait apparaître le collier de perles blanc et or que Mariette me plaça . Tara laça la robe et me fit asseoir devant la coiffeuse.
Mariette s'occupa de relever mes cheveux en chignon et Bérénice se chargea de mon maquillage.
Avec toute cette préparation il était déjà deux heures et la demie.
-Bien ! Allons manger à présent vous m'avez plus affamé en vous préparant qu'en me baignant !

Nous prîmes le dîner au lance pierre puis montâmes ou plutôt sautâmes  dans la voiture qui nous amena au domaine du marquis de Fablimes. Le soleil étaut toujours aussi rayonnant. Arrivés dans la cour, nous n'eûmes pas même le temps d'être annoncés qu'Hortense vint nous accoster, rayonnante .
- Mes amis!  Je ne vous attendais plus! Nous sommes dehors, joignez vous a nous!
-Nous?
-Oui, mon fiancé et moi .
-Vous êtes fiancée?
-Ne vous l'avais-je pas dit? Nous nous marierons en mai prochain. Vous y êtes tous deux conviés.
-Non, vous ne me l'aviez pas dit.
-Vous la savez à présent.
-Qui est-ce?
-François de Vauclin.

Les mâchoires de Paul se crispèrent. Je ne sais si c'était à la vue de l'homme qui arrivait ou au nom, ou peut être même aux deux, mais il avait l'air très contrarié. 
-Eh bien, qu'y a-t-il ? Le connaissez-vous?
-Malheureusement, oui.
-Malheuresement?
-Oui, j'...
-Hortense, ma mie, qui est-ce ? demanda l'homme
-Je vous avais parlé d'una amie. Voici Mlle Éleonore de Flavigny et son fiancé Mon...
-sieur le comte De Faubourg... Que faites-vous ici?
- Je vous retourne la question.
-Je suis ici chez moi.
-J'accompagne ma fiancée. 
-Vous n'avez rien a faire ici.
-Vous non plus .
-Messieurs! Qu'y a-t-il ? les questionnais-je.
-Vous n'avez pas besoin d'être empoisonnée par les crimes de monsieur ma chère allons nous-en.
-Cela vaut mieux.
-Oh, et puis vous je ne vous ai pas sonné! m'enervais-je. Je ne veux pas partir . Je suis venue voir mon amie, et à cause de vos gamineries je ne pourrais pas la visiter sous pretexte que vous ne pouvez pas supporter son fiancé. 
-Mes gamineries?!
-Les votres! Vous deux. Autant monsieur de Vaucluse...
-Vauclin.
-Vous ai-je parlé? Vauclin, Vaucluse, c'est pareil. Donc autant monsieur de Vauclair que ..
-Vauclin.
-Mais allez vous vous taire ?
-Doonc autant vous que monsieur de Vau jenesaispastropquoi. Vous allez rester ici et vous conduire en gens civilisés!
-Non je refuse de rester avec cet homme. Soit vous partez avec moi, soit vous restez ici, mais seule. Faites ce que vous souhaitez, moi je pars.
- Vous me désolez. Je reste ici. Partez, je vous en prie.
-Bien .

Paul tourna les talons et partit . Mon jeu n'avait servit à rien.
-Attendez-moi! Hortense, pardonnez moi... je reviendrais vous voir.
-Il n'y a pas de mal. Vous m'avez amusée.
Je ne voyais pas la tête du comte mais je suis sûre qu'un sourire s' était dessiné.

_______________
Désolee pour le reatard de ce chapitre que j'avais promis à cam-63 pour mardi ou hier, mais des imprévus m'ont empêché d'écrire. 

Appelez-moi Madame T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant